♫ Au temps de Mazzy Star

et plus précisément de So Tonight That I Might See

Mazzy Star – So Tonight That I Might See
sorti le 1er septembre 1993 chez Capitol Records

Depuis toujours je suis amoureuse d’une femme…
Plus précisément, voici presque 17 années que cela dure. Depuis ce jour, où mon père eut la délicate idée de m’offrir cet album à la magnifique couverture pourpre. Tout est beau dans Mazzy Star : le nom du groupe, la pochette de So Tonight That I Might See, les titres des morceaux et Hope Sandoval. Sous ses airs de petite fille boudeuse, avec son visage angélique, la chanteuse de Mazzy Star a captivé des générations d’auditeurs.  Sa voix unique : beaucoup ont tenté de l’imiter et très peu ont su approcher la pureté et l’envoûtement qui s’en dégage si naturellement. Depuis plus de 15 ans on ne compte plus les chroniques qui prennent ce deuxième album de Mazzy Star et la voix d’Hope Sandoval en référence pour évoquer des groupes qui émergent. Mazzy Star restera éternellement associé à Hope Sandoval et ses interprétations fantasmatiques.

So Tonight That I Might See fait partie de ce que l’on nomme les albums intemporels. Qu’on soit au tout  début des 90’s ou en 2010, on a toujours ce même plaisir à se (re)passer le disque. La différence tient sans doute au fait qu’en 1993 notre écoute était encore naïve : la magie et la douceur proposées au fil des morceaux nous ouvraient vers des horizons de vie fabuleux. Tout n’était encore qu’espoirs, envies, amours, rêves et désirs. En 2010, l’écoute est devenue nettement plus mélancolique : entre déceptions, ratages et regrets divers et variés.  Hope Sandoval se pose aujourd’hui en guérisseuse avec son  timbre délicieusement cajoleur et sa fraîcheur enfantine. Les années passent sans que ce disque ne nous quitte. Qu’il vieillit bien sur nos platines (notre ITunes ou nos IPod faudrait-il dire aujourd’hui – Que c’est laid le progrès!). L’écoute récurrente de So Tonight That I Might See nous emmène en pèlerinage au plus profond de toutes les émotions qui nous ont transportés et traversés durant les 17 dernières années. On navigue ainsi dans une écoute mélancolique qui devient souvent amère mais n’enlève rien à la magnificence de la plupart des morceaux. L’album est joliment marqué par son époque : entre ses guitares « velvetiennes » et ses ambiances aériennes shoegaze.

Lancinant, sensuel, frais, magique… Jamais on ne se lassera d’écouter So Tonight That I Might See. Il y aura toujours ces mêmes frissons et ces mêmes larmes qui couleront au son du doux murmure d’Hope Sandoval. La tristesse infinie serait presque agréable quand elle est portée par une si délicieuse messagère.

En écoute :

En images qui bougent (pfiouou) :