Magazine Cinéma

Interview : Hafsia Herzi livre ses "Secrets" !

Par Dime

Interview : Hafsia Herzi livre ses Un peu plus de trois ans après sa révélation fracassante dans "La graine et le mulet" qui lui a valu un César du meilleur espoir féminin et un prix d'interprétation à Venise, Hafsia Herzi poursuit sa carrière avec brio en favorisant des choix ambitieux. Nouvelle coqueluche du cinéma d’art et d’essai, vous la retrouverez le 19 mai dans "Les secrets", le nouveau long métrage de Raja Amari. Son interprétation tout en sensibilité prouve une nouvelle fois que sa comparaison à Adjani n’est pas volée. Souriante et humble, elle a accordé quelques minutes à ce blog. Rencontre envoûtante !

Hafsia Herzi s'adresse à vous !

Toutlecinema : Comment êtes-vous arrivée sur ce projet ?

Hafsia Herzi : De manière simple. Un an après "La graine et le mulet", Raja Amari m’a contactée par l’intermédiaire d’un ami. Elle tenait apparemment à me rencontrer. Elle m’a parlé de son projet que j’ai accepté directement connaissant bien son travail. J’avais adoré "Satin Rouge" (ndlr : premier film de la réalisatrice sorti en 2002).

Qu’est-ce qui vous a attiré dans "Les secrets" ?

La réalisatrice et ce scénario en forme de conte. C’est important de travailler avec de bons metteurs en scène et Raja est excellente dans ce qu’elle fait. De plus, me diriger vers cet univers à l’opposé du mien représentait une réelle expérience de comédienne. Même si je ne me sens enfermée dans aucun carcan, les situations présentées dans ce film ne m’étaient pas étrangères. Je connais des personnes qui évoluent dans ce type de milieu.

Où s’est déroulé le tournage ?

A une heure de Tunis, dans un petit village qui s’appelle Chaouat. Les personnes qui s’occupent des repérages ont trouvé cette incroyable maison qui tient lieu de personnage à part entière. Son architecture magique se prête parfaitement à la tonalité du film.

 

Ces femmes qui vivent dans la dénégation de leurs propres désirs, enfermées dans un carcan terrible. Est-ce quelque chose qui vous énerve ?

Non, pas du tout. C’est juste triste et dramatique. Ce n’est pas forcément de leur faute.

Comment avez-vous appréhendé ce rôle aux antipodes de celui que vous teniez dans "La graine et le mulet" ? Mis à part quelques scènes, tout passe par les gestes et les regards...

Nous avons beaucoup discuté du rôle avec la réalisatrice en amont du tournage. Elle m’a dit exactement ce qu’elle attendait de moi en attirant mon attention sur le fait que mon personnage serait un peu décalé voire enfantin. Le manque de dialogues m’a poussée à jouer instinctivement. Il fallait que j’essaye de ressentir les choses. D’ailleurs, j’ai vraiment découvert mon personnage en voyant le film. Cette absence quasi-totale de répliques ne me permettait pas de porter un regard précis sur ma prestation pendant le tournage.

Interview : Hafsia Herzi livre ses
Qu’est-ce qui vous a demandé le plus de difficulté pour ce rôle ?

D’être une présence, de jouer avec les regards, les gestes. D’inventer presque une façon de marcher et de me mouvoir à l’écran. Et c’était difficile physiquement parce que je ne suis pas mise en valeur (rires) ! Globalement, c’était une très belle expérience. Nous avons beaucoup ri entre les prises malgré l’âpreté du récit.

Est-ce que Raja vous a laissée une place pour improviser ?

A l’exception d’une scène difficile que je ne peux pas révéler, je n’ai rien improvisé.

Vous êtes-vous inspirées de certaines actrices pour brosser ce personnage ?

Non, pas du tout. Je me suis inspiré de mon neveu âgé de 7 ans, qui ne le sait pas encore. Raja n’avait de cesse de me répéter que mon personnage est bloqué d’une certaine manière dans le statut de l’enfance. Il était nécessaire que je retrouve la naïveté de l’enfant.

Depuis "La Graine et le Mulet", vos choix sont audacieux, tournés vers des films d’auteur. Est-ce parce qu’on vous propose peu de rôles dans des films commerciaux ou est-ce que vous privilégiez plutôt le cinéma d’art et d’essai ?

Ces rôles et ces choix me ressemblent plus ! 80% de ce qu’on me propose appartient au cinéma d’art et d’essai. Néanmoins, je ne vous cache pas que j’aimerais bien participer à quelque chose de plus populaire, une comédie comme "L’arnacœur" par exemple, que j’ai bien aimé. Pour cela, j’imagine qu’il faut le bon scénario et les bonnes personnes. On m’a déjà fait des propositions qui ne me plaisaient pas trop.

Comment réagissez-vous en entendant que l’on vous compare à Isabelle Adjani ?

C’est super ! Isabelle Adjani est une très grande actrice. C’est un compliment magnifique.

Interview : Hafsia Herzi livre ses
Un petit point sur votre carrière depuis cette interprétation magistrale dans "La graine et le mulet" ?

Je ne me rends pas forcément compte de l’impact de ce rôle. J’ai du mal à prendre du recul. Je préfère avancer, travailler et pour l’heure, je suis très contente de la tournure que prend ma carrière. Je suis encore jeune et j’ai envie que tout cela continue.

Quels sont les réalisateurs avec qui vous souhaiteriez tourner ?

J’aimerais bien retrouver Abdellatif Kechiche un jour. Autrement, André Téchiné, Xavier Giannoli et Jacques Audiard m’intéressent beaucoup.  

Quels sont vos projets ?

J’ai réalisé un court métrage intitulé "La khoutba" qui sera diffusé normalement sur Canal+ à la rentrée. Je vais également tourner dans quelques semaines dans un long métrage de Bertrand Bonello (ndlr : réalisateur de "Le pornographe", "Tiresia" et "De la guerre"). Je serai mise en valeur cette fois (rires)avec de beaux costumes. J’y interpréterai le rôle d’une courtisane. 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dime 22 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines