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L’autarcie energetique

Publié le 17 mai 2010 par Ecopresto
De tout temps, la possession et la maîtrise de l’énergie a reflété la puissance des Etats tant au niveau national que sur la scène internationale. Charbon, acier, pétrole, électricité… selon l’époque et l’évolution des technologies (et des dépendances), les exemples de démonstrations de la toute puissance des Etats disposant et/ou maitrisant la Ressource foisonnent. Les fondements de ce que sera la future Communauté Européenne n’ont-ils pas été tissés par des accords d’échange sur le charbon et l’acier ? Au niveau du marché intérieur, la main mise sur la production et la distribution des principales sources d’énergie est utilisée comme moyen de contrôle et de régulation aussi bien économique que social. L‘exemple Français est à ce titre édifiant : on peut effectivement se demander pour quelle raison la gestion de l’électricité reste à plus de 80% sous contrôle de l’Etat central alors que parallèlement de nombreux budgets importants (éducation, santé…) sont gérés de façon de plus en plus décentralisée. Dans les faits, ce contrôle permet à l’Etat, par sa politique tarifaire, de maintenir artificiellement le pouvoir d’achat des Français tout en se protégeant contre la concurrence née de l’exigence d’ouverture du marché Européen. En effet les prix de revente du kWh en France (entre 0,08 et 0,10 €) sont de loin les moins chers en Europe (0,20 € en Allemagne par exemple) et la proportion écrasante (75%) d’énergie nucléaire ne suffit pas à expliquer cette « super compétitivité » de l’électricité Française. La volonté politique en est un autre facteur explicatif bien plus pertinent. Une analyse comparable aurait pu être développée sur la distribution de pétrole sur laquelle l’Etat fait peser la même influence par la pratique d’une taxation spécifique « à géométrie variable ». En considérant les données sous cet angle, il est possible d’en déduire que, malgré le message médiatique amplement répandu, un développement massif des énergies renouvelables ne serait pas forcément une aubaine pour le Pouvoir à terme .Et, l’utilisation de ces énergies pourrait connaitre un essor beaucoup plus spectaculaire si telle était réellement la volonté de l’Etat par l’apport de solutions économiques et écologiques intéressantes durablement pour le consommateur en lieu et place des boosters temporaires artificiels et des effets d’annonces qui leur sont associés. (Hors production hydraulique remontant aux années 50 et 60 la France est un nain pour sa part d’énergies renouvelables) Toutefois, pour le consommateur, le marché du bien d’équipement en énergies renouvelables ouvre une perspective bien plus large qu’un simple et réel intérêt financier : le fait de devenir soi-même producteur d’énergie par l’installation d’un générateur photovoltaïque ou de capteurs thermiques sur son toit, va lui permettre, tout en contribuant à préserver son environnement, de s’affranchir de la tutelle que l’Etat a toujours fait peser sur la distribution de l’énergie. En conclusion, il devient séduisant de prétendre que le développement de la « Maisons à Energie Positive » dont chacun rêve ouvre la voie à une forme d’autarcie énergétique et va par la même tendre à annihiler cette « sur-action » et cette « sur-influence » de l’Etat sur le secteur de l’énergie. Entre volonté de se conformer aux engagements de réductions d’émissions de Co² et peur de voir leur échapper un important moyen de contrôle, quelle va être l’orientation des politiques ? Entre deux eaux sans doute… tant qu’il s’agit d’eau de pluie récupérée par un procédé écologique… --------- Contact : --------- Pascal Faucon Directeur Général 04.42.16.03.25 www.sodeer.fr

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