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Le mort du chemin des Arsène

Par Anne Onyme

mortchemindesarsenesJean Lemieux
Série André Surprenant tome 2
La courte échelle
456 pages

Résumé:

Alors qu’il s’apprête à quitter son poste aux Îles-de-la-Madeleine, le sergent-détective André Surprenant doit mener une dernière enquête. Le cadavre d’un homme a été retrouvé dans sa maison de L’Étang-du-Nord. Une carabine est posée sur ses jambes, les portes sont verrouillées; tout porte à croire qu’il s’est suicidé. Mais pourquoi Romain Leblanc, musicien au sommet de sa gloire, grand, riche propriétaire depuis un récent héritage, se serait-il enlevé la vie ? Surprenant est sceptique. Plongé en pleine tourmente dans sa vie personnelle, il tente de comprendre ce Romain Leblanc à qui tout semblait sourire. Quels fantômes ses recherches feront-elles resurgir du passé ? Au fil de son enquête, André Surprenant découvre peu à peu que dans cet archipel isolé, battu par les vagues et le vent, chaque secret en cache un autre…

Mon commentaire:

Le mort du chemin des Arsène est un pavé captivant de plus de 400 pages, qui reprend les mêmes personnages rencontrés dans On finit toujours par payer. Il s'agit de la seconde enquête du sergent André Surprenant. Les choses ont évolué dans la vie du sergent et de son équipe depuis le premier roman. Cette fois, un autre crime vient troubler la tranquillité des Îles-de-la-Madeleine.

Après cette lecture, on peut constater deux choses: Jean Lemieux a le don d'écrire de très bons polars en plus de savoir se renouveler. Naturellement, puisqu'il reprend les mêmes personnages du premier roman, l'auteur conserve une certaine ligne de conduite d'un livre à l'autre. Toutefois, dans ce second roman, le sergent Surprenant trempe littéralement dans la musique. La musique qui lui permet de réfléchir et de relaxer dans sa vie personnelle, mais surtout, la musique qui était l'univers entier du mort. Romain Leblanc vivait essentiellement pour son art. La musique est présente partout, dans le crime, dans la vie quotidienne, dans le mobile, dans l'entourage du défunt.

Cette fois encore, les policiers de l'Île-de-la-Madeleine doivent solliciter, selon un règlement de la sûreté du Québec, l'aide de collègues du continent. Ferlatte arrive donc sur l'île, jeune, fier et toujours un peu décalé par rapport aux moeurs et coutumes des Madelinots. Cette confrontation  et cette méfiance entre gens de l'intérieur et ceux du dehors est toujours au coeur des romans de Lemieux. Il est aussi très intéressant de voir que l'accent des Îles, ainsi que les expressions typiques des différents endroits de l'Île (comme l'accent particulier d'Havre-aux-Maisons par exemple) est encore plus exploité dans ce roman-ci que dans la première enquête. Cela donne une couleur locale et un charme indéniable à l'histoire. À travers les romans de Jean Lemieux, on vit littéralement les Îles. J'adore! Pour ceux qui ne sont pas familiers de l'accent des Îles, des notes explicatives sont ajoutées en bas de page.

En conservant ce qui était gagnant dans On finit toujours par payer, Jean Lemieux innove avec Le mort du chemin des Arsène en faisant une grande place à la musique. En plus des Îles-de-la-Madeleine et de leur atmosphère particulière, la musique est omniprésente et se mêle, aux effluves de l'eau et à la brise du vent.

Décidément, un auteur qui me plaît beaucoup et dont je découvre avec grand plaisir les romans.

Quelques extraits:

"Surprenant ferma les yeux et se laissa bercer par la mélancolie sinueuse du rythme ternaire. Romain Leblanc lui parlait. Il comprit pourquoi les Madelinots avaient aimé le musicien: ce son de violon rugueux, simple mais élégant, au confluent des influences celtes, françaises, québécoises et acadiennes, c'était toute l'âme de leurs îles. " p.95

"La vie est un reel. Quand le rythme devient trop rapide, quand un événement forfuit vient briser l'équilibre entre la maîtrise et l'abandon, il se produit des fausses notes." p.240

"La mer grugeait le grès rouge, patiemment, vague après vague. Dans quelques milliers d'années, les Îles-de-la-Madeleine auraient disparu de la surface de l'Atlantique. La précarité de leur habitat n'était sans doute pas étrangère à la joie de vivre des Madelinots. Comme son été si bref, l'archipel battu par les vents portait le parfum de l'éphémère. Il fallait être heureux avant que l'automne surgisse, avant que la mer recouvre définitivement cette curiosité géologique." p.350

En complément:

Vous pouvez visionner la bande annonce du livre en cliquant ici.


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