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Petits assauts déflationnistes sur les indices de prix à la consommation

Publié le 19 mai 2010 par Apprendrelabourse.org

Les indices de prix à la consommation sont des indicateurs retardés qui ne mesurent que les évolutions passées. Les variations actuelles des matières premières ne s'y retrouveront ainsi que d'ici quelques mois. Un des autres inconvénients est leur mode de calcul qui se fonde sur un panier théorique qui ne peut approcher aussi bien l'évolution des prix comme peuvent le faire l'indice de prix ou déflateur issus du PIB sur la consommation réelle des ménages, indice que privilégie par exemple la Fed. 

Ils ont l'avantage de présenter cependant les tendances lourdes et d'offrir une bonne vision de l'évolution des prix dans leur ensemble par rapport à l'inflation sous-jacente ou centrale (core), c'est à dire excluant les éléments volatils comme l'énergie et l'alimentation.

Depuis le 14 mai, différentes publications ont révélé quelques petites 'surprises' pour le marché qui ont tendance à passer à l'arrière-plan dans le contexte actuel.

Aux USA, le taux d'inflation pour avril a fléchi de 0,1% contre + 0,1 % attendu. L''indice central est resté stable sous les anticipations également faisant plonger la variation annuelle sous 1 %, à 0,92 % exactement, au plus bas depuis 44 ans, et après une période d'un peu plus de 14 ans passée dans un corridor entre 1 et 3 %.

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En Europe, L'Allemagne qui a un taux lissé (taux moyen sur 12 mois) très proche de 0 à 0,3 % a connu une variation négative de 0,1 % sur un mois en avril. Pour l'ensemble de la zone euro, la progression de 0,5 % sur un mois qui fixe à 1,5 % la variation annuelle de l'indice global le mois dernier cache également une baisse de 0,9 % à 0,7 % du taux annuel de l'inflation sous-jacente entre avril et mars.

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 Source : Eurostat

La pression déflationniste s'exerce surtout à la périphérie de l'Europe. En considérant la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Irlande (+ la Slovénie depuis 2007 et la Slovaquie entrée en 2009) qui représentent 20 % du PIB de la zone euro, le taux d'inflation centrale est tombé d'une moyenne d'environ 3 % entre 1998 et 2008 (soit le double du reste de l'Euroland sur cette période) aux alentours de 0,7 % depuis début 2009, ce qui correspond à la moitié du taux observé dans le reste de la zone depuis. Actuellement, le taux d'inflation sous-jacente de la périphérie évolue autour de zéro.

Parmi les pays qui connaissent les pressions déflationnistes les plus fortes en zone euro, l'Espagne malgré une progression mensuelle de 1,1 % de son indice global sur un mois en avril, voit ainsi son taux central (core) passer en avril en zone négative en rythme annuel pour la 1ère fois depuis 1986.

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 Source : Instituto Nacional de Estadistica

L'Espagne rejoint son voisin portugais qui se débat depuis des mois avec une inflation sous-jacente négative en rythme annuel (violet)

Inflation-Portugal.png

 Source : ine.pt

A l'heure où les effets des programmes de rigueur suite aux excès de dettes font débat, l'Irlande reste cependant le seul pays à donner une réponse claire en matière d'inflation/déflation, un pays qui s'est imposé à lui-même assez tôt dans la crise des mesures de rigueur compte tenu de la très forte pression exercée par l'hypertrophie de l'endettement privé et du secteur bancaire qui a été mis en totalité sous tutelle de l'Etat dès octobre 2008

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Source : Central Statistics Office Ireland


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