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Micro-fissures.

Publié le 12 mars 2010 par M.
Ce sont les sifflements dans la respiration. Ce sont les tâches sur l'émail de la cuvette, et c'est un peu cette main qui appuie sur ta nuque et qui te dit tiens, regarde : ça, c'est toi. Et tu voudrais bien dire que tu sais déjà. Que c'est ça, là, ça exactement, la raison pour laquelle tu te détestes si fort parfois, que tu voudrais gratter sous les ongles des autres et récupérer la terre, au fond t'es bien une jalouse, une qu'a pas la confiance, c'est moche. C'est pour ça que tu te montres pas vraiment, parce que t'as beau t'aimer bien tu te méprises un peu quand même, pour les dérapages, oh, c'est très rare mais c'est déjà arrivé, et si on te demandait pourquoi tu dirais je ne sais pas, et tu sais vraiment pas mais c'est arrivé, et la seule chose que tu penses c'est hé, c'est pas l'heure de se réveiller là ? Mais ça n'arrive jamais. Parce que tu fais vraiment les choses et tu le sais, tu comprends pas réellement mais t'as conscience, tu sais pas t'arrêter c'est pas nouveau. T'as juste jamais l'impression de l'avoir voulu. Comme si tu maîtrisais rien, mais c'est encore une invention nerveuse. Tu sais pas si ça compte, la honte et le dégoût de soi, tu sais pas surtout si ce sont des choses à dire, alors tu gardes ton air de rien en te rongeant les doigts silencieusement. C'est ta plaie à toi, ne pas comprendre, c'est le côté brouillard qui s'échappe si tu regardes pas, quelque part dans ta tête t'entends les mêmes voix qui disent putain mais j'étais fatiguée, j'étais fatiguée, me frappez pas, putain c'est pathétique ouais, il faudrait voir à le perdre ce réflexe là, grandir un peu. Tu penses à la clope que t'as refusée et ça hurle parle moi, parle moi, c'est tellement flippant le silence des fois que toi t'entends déjà les murs qui s'écroulent. Quelqu'un te dit, t'es cadeau, et tu penses non, je suis pas un cadeau, mais s'il vous plaît, je ne suis pas si mauvaise. Ce sont les ongles dans les yeux mais ça ne sert juste à rien, c'est avant qu'il fallait penser. En vérité t'ouvres les bras aux gens qui pleurent parce que ça te fait quelque chose, mais pour toi tu le fais pas, tu voudrais juste de vraies limites et pas des idées arbitraires, juste comprendre, une bonne fois pour toutes, le fonctionnement de ta bonne vieille mécanique. En vérité ton chagrin à toi il paraît crade, tu ferais mieux de prévenir les gens quand tu y tiens avant de déconner parce que t'as peur de pas être à la hauteur. Bien sûr personne a dit le contraire, mais de temps en temps ça dérape quand même. Et alors quoi ? La vie va pas s'arrêter là, hein. Tire toi sur le coin des joues, ramasse tes affaires et remplis ton sac. T'es pas si mauvaise. Fous le camp et réfléchis. Redresse la barre, encore une fois. Regarde comment tu t'accroches la nuit, et souviens toi que ce serait con, vraiment trop con, de perdre ça. Regarde le dans les yeux de l'autre qui tremble, aussi, pour toi c'est pas trop tard tu sais, et tu ne peux pas à la fois aimer autant quelqu'un et te tirer dans les pieds quand même, tu sais pour autant de fois que t'as de cicatrices dans la peau que c'est pas viable et que t'es pas encore au bout de toi même, il faut continuer à évoluer. Même si ça fout la rage certains jours de voir le temps que ça prend. Allez va. Finis ta tasse et regarde devant toi, je le sais bien moi que le soleil n'est pas mort.

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