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Olympique de Marseille 91-93 : Mozer fucker

Publié le 22 mai 2010 par Levestiaire @levestiaire_net

bravo

Comment peut-on devenir le plus grand entraîneur du monde quand il n’y a ni joueur, ni club, ni sélection nationale dans son pays d’origine ? En rencontrant Bernard Tapie.

Lorsque la rédaction du Vestiaire s’est lancée dans le classement des entraîneurs, le nom de Fabio Capello s’est assez rapidement dégagé, ne serait-ce que pour sa victoire à la Coupe du monde. Nous avions le choix entre deux Italiens, un Portugais, un Hollandais et un Français. Jacquet et ses clubs français sans Ligue des champions ne pouvait être premier. Pourtant Marseille était bien un club français. Porto, Eindhoven, Chelsea, Milan, ou la Juventus, sans hésitation l’OM est à l’évidence le plus petit club vainqueur de C1 en lice, il est donc impossible de ne pas prendre l’entraîneur de cette équipe. Mais à quelle place ?

Ex Nilis

C’est donc un club qui va battre en finale le Milan de Capello avec Abedi Pelé. Mais surtout, qui va aller en finale avec Waddle et Abedi Pelé en battant le Milan de Sacchi. L’auteur de ce miracle, sans doute un des plus grands exploits de l’histoire du foot, s’appelle Raymond Goethals. Il n’est ni italien, ni hollandais, ni portugais, ni même français, il est belge, comme les frères M’Penza. On peut donc venir d’un pays où le foot n’existe pas et faire deux finales de C1 en deux participations, en restant invaincu, en battant deux fois le meilleur club du monde tout ça sans Essien, Juninho, Diarra et Tiago. Difficile de faire mieux. Et pourtant c’est possible : le faire avec des joueurs moyens voire nuls, des joueurs qui auraient raté deux Coupe de monde successives, qui n’auraient pas passé le premier tour de l’Euro 92, qui n’auraient été titulaires qu’en France, qui n’auraient rien gagné en sélection nationale ou qui ne seraient venus que pour une retraite bien méritée. Goethals aurait-il eu tout ça sous la main ? Vérification.

Amoros, par amour du flou

Le 29 mai 1991, Marseille affronte donc l’Etoile Rouge de Belgrade. Une équipe de superlatifs, puisque son milieu est probablement, avec la Suède 94, France 98-2000 et le trio lyonnais 2005-2006,  le meilleur 4 jamais aligné depuis 20 ans : Savicevic, Prosinecki, Mihajlovic et Jugovic. Mais la Yougoslavie sera privée de son Euro 92 et de sa Coupe du monde 94.

En face, Goethals aligne son habituel 8 offensif : 1-5-2-3. Avec la défense de l’équipe de France Amoros-Boli-Casoni associée à Di Meco et Mozer. L’adjectif mauvais serait dur mais il va si bien à Germain et Fournier alignés juste devant. En attaque, on mise tout sur le meilleur, Papin et ses adjoints Waddle qui est ailier et Abedi Pelé. Si on compte bien, on a donc, un latéral retraité de 29 ans, un bout de la charnière de l’équipe de France 88-93, un stoppeur brésilien de 31 ans qui n’aura jamais connue une finale de Coupe du monde, la doublure de Lizarazu, celle de Van Basten, l’ailier de Newcastle, Tottenham, Sheffield, Falkirk, Bradford, Sunderland, Burnley, Torquay et un  finaliste de la CAN sans oublier Germain et Fournier. Rappelons que cette équipe a sorti Milan en quarts de finale et pour éviter les sous-entendus, précisons le Milan de Berlusconi.

Deux ans plus tard c’est avec presque pire mais pas Olmeta. Individuellement, les Marseillais, exceptés le gardien et Angloma, sont évidemment plus faibles à tous les postes, comme le prouveront brillamment Deschamps et Desailly en novembre 1993. En attaque, c’est 33 ans, une saison de haut niveau, et donc une finale de CAN. Et pourtant c’est suffisant puisque c’est Goethals qui entraîne.


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