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Crise du capitalisme

Publié le 23 mai 2010 par Jplegrand

Que retenir des événements récents ?

par Habib Abba-Sidick


Tout d'abord, il est une incertitude, laquelle taraudait, les contradicteurs de l'actuelle politique gouvernementale, que nous pouvons maintenant admettre comme une certitude, la collusion entre les marchés, revêtant l'apparence des établissements financiers, des compagnies de garantie, des fonds de placements  et  quelques malandrins de la finance internationale et les gouvernants ainsi que les médias.
Cette situation économique, n'aurait pas été possible si ce trio ne s'était point agréger. La concentration dans le secteur médiatique, a été l'œuvre de la finance internationale par l'intermédiaire des fonds de pension en particulier, lesquels par différents modes opératoires, se sont évertués à maitriser l'ensemble des moyens d'informations usuels. Il est notable de mettre en exergue l'attitude des gouvernants, lesquels se sont délibérément prêtés à cette imposture, consistant à découvrir l'ampleur des déficits structurels des nations européennes, alors qu'ils ne sont que la résultante de politiqueS au service de leur employeur, la finance internationale, qu'ils ont intégralement mis en œuvre.
A l'aube des années 80, les majorités gouvernementales américaines et britanniques annoncent la dérégulation économique, rompant ainsi avec le dogme, nation pouvoirs publics, prédominant après 1945 et la libération des territoires occupés par les nazis. En effet des politiques publiques avaient permis  de débuter un essor économique encadré y compris aux USA, dont les principes fondateurs avaient été l'apanage de Franklin Delano Roosevelt dès 1933. Il avait été acté que le marasme de 1929 ne relevait pas, comme de nos jours on tente de l'accréditer, de l'immanence divine, mais plus prosaïquement d'agioteurs organisés, sous d'autres formes économiques que celles agissantes actuellement et dont l'action se traduisit par le désastre économique et le déclenchement du second conflit mondial.


La commission Peccora, dès 1932 fut installée par le sénat des États-Unis d'Amérique majoritairement républicain, de manière à satisfaire et aplanir l'ire populaire, dont la manifestation était de plus en plus  perceptible. Il fallut  l'avènement de F D Roosevelt de manière que la commission Peccora détermine les véritables raisons du jeudi noir à Wall Street en 1929. Toutes les autorités financières furent auditionnées et de nombreuses pratiques spéculatives furent mises en évidence et désignées comme responsables des événements de 1929. Les USA, le 16 Juin 1933 décidèrent de se  doter d'une loi: la Glass-Steagall Banking Act, distinguant à l'avenir les établissements financiers selon leur activité : les établissements dits d'affaires et les établissements de dépôt, évitant ainsi le mélange des genres ayant amené la déliquescence des économies.

En 1999, sous la présidence de Bill Clinton


Le CNR (Conseil National de la Résistance), avait élaboré et adopté à Alger un programme réorganisant la nation française au sortir de l'occupation du territoire national. Les décisions du CNR, furent accomplies dès la nomination du gouvernement provisoire. Le domaine financier fut l'objet de toutes les attentions du législateur. La loi 45-15 du 2 décembre 1945  dissocia les établissements financiers en trois catégories les établissements de dépôt, les établissements d’affaires, les établissements de crédit à long terme et à moyen terme. Cette loi promulgua la création d'un "conseil du crédit national", doté d'un pouvoir  décisionnaire et établit que les établissements d'affaires seraient supervisés par un commissaire du gouvernement, muni du pouvoir d'investigation nécessaire à vérifier la régularité des opérations réalisées

C'est dans cet environnement que Ronald Reagan et Margareth Thatcher, sont adoubés par leur électorat respectif aux USA et en Grande-Bretagne. Précédemment en 1973, Salvador Allende élu démocratiquement au Chili, fut renversé par Pinochet lors d'un putsch ourdi par la CIA et ITT (International Telephon and Telegraph) . Le Chili deviendra sous l'égide de l'autocrate Pinochet un vaste champ d'expérimentation économique, des théories libérales et monétaristes prônées par Milton Friedman, ponte de la faculté des sciences économiques de Chicago, ville où Mr Obama a enseigné.
Pendant plusieurs décennies, Le Chili fut le terrain de prédilection des "Chicago boys". Les disciples de Milton Friedman, se livrèrent à toutes sortes d'expériences dont le peuple chilien s'acquitte encore des conséquences néfastes, mais combien instructives,  au profit des politiques libérales que la Grande-Bretagne et les USA, débutèrent à l'aube de la décennie des années 80.

En 1999, sous la présidence de Bill Clinton la loi Glass-Steagall déjà fortement contournée, fut abrogée par Larry Summers secrétaire au trésor de 1999 à 2001 et actuel assistant de Mr Obama, concernant les affaires économiques à la maison blanche. Il a effectué ses classes, parmi les responsables de Goldman et Sachs, principal établissement financier ayant bénéficié de la faillite de Lehman Brothers en 2008, que la puissance fédérale a préféré négliger. Auparavant de 1982 à 1984 il avait intégré, la cellule économique de Ronald Reagan, lors de la présidence de ce dernier. 

Le 10 Mai 1981, une coalition emmenée par le PS (parti socialiste), comprenant le PCF (parti communiste) et les Radicaux de gauche remporta les élections présidentielles et François Mitterrand fut intronisé  président de la république. 
Une vaste nationalisation fut entreprise, auquel le secteur financier ne put se soustraire, pas moins de 36 établissements financiers furent ainsi nationalisés. L'
exposition de la 
devise nationale à la spéculation américano-britannique, déclencha un revirement d'une politique jusqu'alors très progressiste et tutoya à l'instar de Jacques Delors et des "visiteurs du soir", le libéralisme en gestation. "Les visiteurs du soir" (François Dalle pdg de Loréal, Antoine et Jean Riboux Pdg de Schlumberger et Pdg de Danone, Jérome Seydoux Pdg des "Chargeurs réunis") que l'on qualifiait ainsi, car ils se rendaient à l'Élysée, rencontrer le président F Mitterrand le soir venu. Ils militaient en faveur d'une dérégulation de l'économie nationale en opposition à Pierre mauroy et Pierre Bérégovoy soutenus par les communistes membres de ce gouvernement et le PCF,  partisans de perpétuer les réformes sociales. François Mitterrand, opta en faveur de l'austérité et de la libéralisation de l'économie.
Jacques Delors le 24 janvier 1984 abrogeait la loi du 2 décembre 1945 et introduisait la notion d'établissement financier « universel » autorisant ainsi ces mêmes établissements, à réaliser l'ensemble des activités, jusqu'alors dissociées.
Jacques Delors et la gauche dans son ensemble, communistes compris, approuvèrent l'adaptation à un environnement international exigeant la fusion des diverses activités sous une même entité au prétexte que" la séparation entravait le développement d'une saine concurrence" ( J. Delors ass. nat. 24/01/1984). On ne peut s'empêcher de méditer sur les conséquences, le secteur financier se réduisit à quatre éléments
BNP PARIBAS, LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, LA CAISSE D'ÉPARGNE-BANQUE POPULAIRE, LE CRÉDIT AGRICOLE.

Le Crédit Lyonnais entre 1988 et 1993, amena l'autorité publique par l'entremise de Dominique Strauss Khan à se substituer à lui, en prélevant  sur les deniers publics, 20 milliards d'euros   dissipés dans des opérations spéculatives. Les Caisses d'Epargne-banques populaires, se sont délestées de 1 milliard d'euros, après des mises infructueuses. La société générale, dilapida 7 milliards d'euros, engagés sur les surprimes américaines. Les pouvoirs publics et les peuples ont du acquitter  par des apports monétaires véritables, les impérities des établissements financiers et des gouvernants. En 2008 le gouvernement octroya aux établissements financiers, prétendant être en difficulté, 25 milliards de fonds publics, feignant d'ignorer que chaque transaction est garantie par un établissement spécialisé en ce domaine, en l'occurrence AIG compagnie financière américaine elle-même sauvegardé du désastre, par la puissance publique fédérale. En conséquence, les établissements financiers hexagonaux, perçurent la bagatelle de 25 milliards d'euros .
Les responsables européens trompent sans vergogne leur peuple, en prétendant être en aptitude de rassembler 750 milliards d'euros, ce dont aucune nation ne peut se prévaloir de posséder une part de cette somme. Dans ces conditions, il paraît improbable que le fond instituait à cette occasion puisse être abondé sans avoir recours à l'emprunt, auprès de ces mêmes établissements financiers spéculateurs. La BCE, a comme mission d'acquérir les créances publiques contractées auprès des établissements financiers
détenteurs, auxquels elle prêterait des ressources à un taux dérisoire, permettant aux nations de se financer en empruntant auprès de ces établissements. Ils pourraient ensuite agioter sur les marchés internationaux à perpétuité, car la BCE leur garantie la reprise des créances publiques en leur possession.

L'annonce gouvernementale, disposée à inscrire dans la constitution la diminution des déficits publics, est en soi criminelle. Par cet engagement contractuel, nos gouvernants engagent le peuple français à acquitter par son activité, les spéculations que les établissements financiers ne manqueront pas de réaliser. Désormais, préservés qu'ils sont d'être dépréciés. Épargnants gare à vos économies, car la spéculation n'hésitera pas à puiser dans vos dépôts en numéraires.
Ce gouvernement a érigé le mensonge en principe ordonnançant l'existence de millions d'individus. Il est impératif que les peuples s'organisent, autrement ils seront soumis  à un servage implacable. Lorsque prenant prétexte de la désorganisation financière de l'économie, ils mettront en application la disparition des pensions, de la sécurité sociale ainsi que des principaux organismes sociaux au profit des entreprises privées, le peuple sera livré aux prédateurs.

"Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis”
déclaration datant de 1802 de Thomas Jefferson, 3ème président des Etats-Unis d'Amérique (1802)

  Creil, le 19 mai 2010

H. A-S

Cet article est publié sur les sites suivants :
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Habib Abba-Sidick est militant communiste, maire-adjoint de Creil, membre de Colère et Espoir Oise 


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