Magazine Entreprendre

Tontine 2.0 : le business en communauté

Publié le 06 décembre 2007 par Christophe Ournaux

On parle beaucoup actuellement du social lending ou de banque P2P à travers les succès des nombreux Zopa-like (Prosper, Boober et autres Frooble). En France, on parle plutôt de Tontine, remise à l’honneur par la Tontine des blogeurs.
Grosso-modo, ça part du constat que les financiers ne prennent aucun risque et entravent donc les possibilités de développement de certaines populations. Il est donc désormais possible de contourner ces prestataires pour s’adresser aux épargnants et solliciter leur aide, mais pas sans intermédiaire, comme l’ont bien compris toutes les plates-formes précédemment citées, qui se rémunèrent sur la mise en relation et les sommes échangées qu’elles garantissent.

Ce principe qui consiste à briser le monopole de certains intermédiaires pour en développer de nouveaux tend à se développer particulièrement en ce moment grâce au web. La possibilité de s’adresser directement à toute une population directement, ciblée en fonction de ses goûts et affinités, ça ne vous rappelle rien ? Allez hop, une couche de social, des outils 2.0 et on obtient le social lending communautaire ou la tontine 2.0. Dans l’édition littéraire ou musicale, dans le domaine de l’art ou du design, les initiatives fleurissent sur la toile, avec chaque fois le même principe: contourner les majors, les maisons d’éditions, et les académies pour s’adresser directement au public et le mettre à contribution activement. On élargit le concept de Banque P2P à celui de Communautés de financement P2P.

Avec l’avènement du web 2.0, les “user-generated content” sont au centre de toutes les attentions. Certains de ces contenus sont réalisés par des passionnés avec un niveau de qualité quasi-professionnel, et rencontrent les suffrages d’un vaste public. Aussi s’agit-il donc d’encourager les créateurs, en leur proposant de faire un pas vers la professionnalisation. Mais ce pas, ils l’ont parfois déjà tenté et se sont fait souvent ratiboiser leurs belles ambitions par quelques décideurs frileux et/ou académiques. Il s’agit donc d’une part de soumettre les projets et créations directement aux suffrages du public (de ce point de vue rien de nouveau), mais d’autre part en leur proposant un business modèle adapté : le social lending.

Il faut ajouter que le modèle communautaire qui vient s’ajouter au principe de la tontine n’a que des avantages puisqu’il permet aussi d’encourager la collaboration, les conseils, la mise en relation avec les utilisateurs et/ou des partenaires.

On assiste donc ainsi à l’arrivée de sortes de places de marché communautaires où néanmoins, l’obtention du précieux financement collectif reste subordonné à l’obtention d’un certain de niveau d’adhésion de la communauté à travers les promesses d’engagement.

Sur ce modèle, dans le cadre de la musique, à la suite du site allemand Sellaband, on compte Spidart.com, lancé le 18 octobre dernier, MyMajorCompany, ou NoMajorCompany, au lancement imminent, qui engendrent un véritable appel d’air auprès de tous les musicos en mal de reconnaissance ou de public. Et tous les protagonistes d’espérer: les artistes recueillir le précieux buzz qui a fait l’avènement de Kamini ou Lorie, les investisseurs esperant voir leurs encouragements se transformer en ticket de loto et les intermédiaires … devenir de vrais maisons de prod.

J’ai aperçu également des initiatives analogues dans le domaine de la littérature, de la mode, de la peinture et du design mais je peine à remettre la main sur les urls … Merci de les ajouter dans les commentaires si vous en connaissez

Néanmoins, tout n’est pas rose dans le monde du social lending, car une tribu d’irréductibles gaulois résistent encore, arc-boutés sur une réglementation qui verrouille le monopole du crédit et de la collecte d’épargne à des organismes financiers, justement ceux que l’on souhaiterait voir contournés … En attendant, ces producteurs d’un nouveau genre font carburer à plein régime les cerveaux de bataillons d’avocats à la recherche de LA faille du système. D’autres, comme Zikpot on renoncés et contournés le problème avec un système original.

Les beaux jours du social-lending, communautaire ou non, ne sont pas pour demain, même si l’Europe de manquera certainement pas de mettre son grain de sel dans les vieilles habitudes monopolistiques de la France, comme elle le fait actuellement avec la réglementation sur les jeux d’argent et de hasard.

Et vous, la Tontine à la sauce communautaire, vous y croyez ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossiers Paperblog

Magazine