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Retraite à 60 ans: la presse pointe le "poker menteur" du gouvernement

Publié le 26 mai 2010 par Popote67

PARIS, 26 mai 2010 (AFP)
La presse nationale et régionale évoque mercredi le "poker menteur" du gouvernement sur l'annonce de la fin de la retraite à 60 ans, un "modèle de travestissement roublard", mais prévient que "le coût électoral pourrait être élevé".
Dans Libération, Laurent Joffrin déplore qu'"en repoussant l'âge légal, on atteindra d'abord les ouvriers et les employés qui, aujourd'hui encore, vivent moins longtemps que les autres". "On s'apprête à renoncer à une conquête qui n'a rien à voir avec un +tabou+. On aimerait que nos responsables s'en souviennent", ajoute-t-il.
Le Figaro au contraire exhorte: "la retraite à 60 ans est un totem? Attaquons le totem!" Et de saluer Nicolas Sarkozy, qui "tire désormais à vue sur les années Mitterrand", car "si l'ancien président n'avait pas chargé la barque des dépenses publiques comme il l'a fait, la France n'en serait pas là aujourd'hui".
En tout cas, "la façon dont la décision de faire sauter la retraite à 60 ans a été diffusée est un modèle de travestissement roublard et d'opiniâtreté retorse", visant à "laisser l'adversaire, politique ou syndical, dans le flou et préparer l'opinion à la remise en cause d'un +acquis+ populaire", estime Jean-Michel Helvig dans la République des Pyrénées.
"Visiblement, le gouvernement teste les réactions de l'opinion publique", renchérit Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute-Marne), pour qui "le coût électoral pourrait être élevé".
François Martin, dans Midi Libre, évoque "une partie de poker menteur redoutable" jouée par le gouvernement, qui "tâte le terrain" et "veut convaincre les Français de l'urgence". "Reste à savoir s'ils avaleront la pilule...", s'inquiète l'éditorialiste.
Jean Levallois (La Presse de la Manche) a déjà son opinion: "l'évolution de l'âge de la retraite est perçue, certes sans enthousiasme", mais "comme une évidence" par la population.
"C'est le pilier de la réforme qui échappe à la négociation", grogne Jacques Camus (La République du Centre), et du coup, "dans les cortèges" syndicaux de jeudi, "il ne s'agira pas de sauver la retraite à 60 ans mais d'accompagner sa disparition".
Pour Paul Burel, de Ouest-France, "la position du pouvoir ressemble à une vraie déclaration des hostilités à l'égard des partenaires sociaux", et ce alors que le débat sur les retraites est mené à gauche comme à droite "avec, à l'évidence, une ligne d'horizon très claire: la présidentielle de 2012".
Visiblement irrité par "ce bal des hypocrites" puisque "les dés sont jetés", Michel Vagner pose "les deux seules vraies questions" dans l'Est Républicain: "Où trouver les sources de financement supplémentaires et qui paiera?"


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