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Lost

Publié le 26 mai 2010 par Flow

Episode 17 et 18: The End (Series finale)

 

Eyes-JackPilot
  

Voilà nous y sommes! Lost est terminée. Je ne sais pas dans quel état vous étiez lorsque vous avez lancé ce final mais de mon côté, le stress dominait. J'ai attendu deux bonnes heures avant de l'entamer. Non pas que je ne voulais pas quitter la série -toute bonne chose a une fin- j'avais en fait peur de la déception, de me retrouver à pester contre la fin, d'avoir la désagréable sensation d'avoir perdu mon temps. Au final, il fallait bien le regarder... Et autant vous le dire d'entrée de jeu: j'ai aimé.

Par où commencer? Écrire sur ce double épisode est un exercice périlleux. Il ne faut rien oublier et en même temps retranscrire en mots des impressions viscérales avec si peu de recul est difficile. Je vais débuter par une description des évènements.

It's the final countdown!

L'épisode commence par une magnifique séquence qui rappelle que la série est une affaire de dualité. La construction: présent/flash, l'opposition des personnages, la vie et la mort, la religion et la science, le Bien et le Mal. Tout est question de dualisme et cette séquence qui met en scène les personnages dans leur vie sur l'île et leur vie dans la réalité alternée en est un parfait exemple. C'est un peu le calme avant la tempête. L'épisode précédent a mis en place les enjeux du final. La réunion de tout le monde dans le monde parallèle et la destruction de l'île par le monstre. Et oui, les scénaristes n'iront pas plus loin que ces enjeux. Comme si il s'agissait d'un simple season finale. Les réponses ne viendront pas. Si l'intégralité de la saison tendait à le prouver, dès le début de l'épisode on n'en doutera plus. Soit. On y reviendra. Commençons avec les évènements de l'île. Jack est le successeur. Ce qui ennuie NotLocke car il trouve que ce choix était facile. Sympa l'auto-dérision. En parlant de facilité, Lapidus est bien vivant et il nous a révélé son secret: il est le cousin de flipper. Tout le monde se regroupe et ils décident d'aller tous ensemble à la fontaine. On retrouve à ce moment notre bonne vieille opposition man of faith/man of science, mais inversée. Jack croit et le monstre non. Ce dernier pense que jeter Desmond (qui est donc le seul à pouvoir y pénétrer) dans la lumière va détruire l'île alors que Jack pense que cette action va lui permettre d'en finir avec celui dont on ne connaîtra jamais le nom. Au final, les deux ont raison. L'île tremble et coule alors que Smokey redevient humain. Il va donc falloir départager la foi et la raison. Le combat métaphorique entre les deux se termine au bord d'une falaise. Bien que la foi ait été blessée (coup de couteau) par la fin imminente de l'île, elle se débarrasse de la raison, sur une phrase ridicule de Kate. Ce combat peut faire sourire et le fait que la foi (aveugle) l'emporte peut sembler arriéré et obscurantiste mais tout n'est pas négatif dans le fait de croire. Du coup, Jack agonisant décide de se sacrifier pour sauver l'île qu'il détestait tant et ses amis. Il s'abandonne totalement à sa foi et vient mourir à l'endroit où il est « né ». Il aura été le guide du groupe jusqu'à la fin. Son évolution est achevée et il cristallise l'opinion des auteurs sur leur création. Mais là aussi, j'y reviendrais. Avant de passer l'arme à gauche, il passe la main à Hurley. On peut voir qu'au final, sans donner de réponses concrètes, ils prouvent que l'île est ce qu'on veut qu'elle soit. Le rituel de passation devient ainsi dépourvu à l'extrême. Une bouteille usagée et de l'eau polluée font l'affaire. Seul la foi compte.

Du côté de la réalité parallèle, tout s'éclaire enfin. Tout au long de l'épisode, les personnages se souviennent et c'est l'occasion de revoir les morts (Charlie, Juliet, Faraday, Charlotte, Boone, Shannon...) et les couples se reforment. Ce cheminement est au centre de l'épisode. Se basant sur l'émotion à outrance, le tout sent l'happy end et on se demande si leur seul but est de nous faire pleurer. La nostalgie est bien présente et c'est avec plaisir que l'on se plonge dans nos souvenirs. Mais pourtant, on se demande bien à quoi cela sert mis à part nous faire nous rappeler. Et puis l'épisode avance et tout devient clair. Lorsque arrive le final, on a compris que tous sont morts. D'abord on tremble, on se dit que l'île est vraiment le purgatoire et qu'ils n'ont pas survécu au crash. Mais ce n'est pas cela. Ouf. La réalité alternative est, elle, une sorte de purgatoire. Le but de son existence et de faire la paix avec soi-même afin de lâcher prise et de mourir, serein. C'est exactement ce qui arrive à Jack. Rideau.

L'art de la parabole

La fin n'apparaît pas de manière limpide tout de suite. Mais avec le recul, la volonté des auteurs apparaît plus clairement. Sans encore rentrer dans le débat du bon ou du mauvais final, nous allons l'aborder de manière clinique. Ainsi, la réalité alternée est hors du temps et de l'espace. Avant de mourir, les hommes s'y retrouvent afin de se remémorer leur vie, faire la paix avec leurs succès, leurs échecs et leurs erreurs. Le mot rédemption arrive aux lèvres et on se rappelle que cela à toujours été un des thèmes de la série. L'île apparaissait comme un lieu dans lequel ils pouvaient trouver le pardon. Une fois que l'on a fait la paix avec nous-même, il est temps de lâcher prise et d'aller vers l'avant. Les scénaristes se gardent bien de dire ce qu'il y a de l'autre côté. Ce n'est pas leur objet et chacun pourra y voir ce qu'il veut en fonction de sa religion. Parabole religieuse sur l'acceptation de la mort (ou de la fin de la série si on veut), le final n'est pas que cela. Si vous n'êtes pas croyant, vous n'êtes pas forcés de le voir comme tel. En effet, ils ne parlent pas de destination, libre à vous de penser qu'il n'y a rien de l'autre côté. Le message est le même: la destination ne compte pas, il faut apprécier le voyage. Ce qui vous permet le laisser aller nécessaire pour partir. C'est là la grande force du final. Il laisse la possibilité à chacun de prendre ce qui l'intéresse. C'est en même temps un message d'espoir, d'optimisme, une des plus belles approches de la mort depuis Six Feet Under et une fin fataliste (ils nous montrent tous les personnages heureux avant de nous dire qu'au final ils sont presque tous morts). Oui, la mort est inévitable (même pour Richard), oui, cela effraie mais si vous parvenez à faire preuve de renoncement, elle est plus facile à accepter. Cette conclusion peut sembler n'être qu'un truisme mais pourtant la construction et l'émotion transmise en font une parabole intéressante.

Jack, ce héros.

Eh oui, bien que durant toutes ces saisons, j'ai voulu croire que tous les personnages originaux étaient placés sur un pied d'égalité! J'ai été forcé d'admettre avec cette saison 6 que ce n'était pas seulement du favoritisme frivole de la part des scénaristes. Si Jack était au centre du récit c'est parce qu'ils avaient besoin de son point de vue. Il est comme une bouée pour la série. Déjà, elle s'ouvre et se ferme sur le même plan de cet homme de raison. De plus, maintenant que l'on sait la fin, on comprend que la mort qui nous est contée est celle de Jack. Ils auraient pu prendre n'importe quel personnage pour expliquer la parabole. En effet, ils sont tous morts. Le choix de Jack s'impose comme une évidence. Revenons sur le plan d'ouverture. Un homme de science, à l'esprit cartésien se réveille sur un île mystérieuse. Au début, il refuse de croire à quoi que se soit, il n'a foi en rien. Petit à petit, au cours d'un développement de cinq saisons et l'aide d'autres personnages: Locke, Jacob, le monstre, il commence à croire en l'île (un voyage dans le temps quoi de mieux pour persuader quelqu'un). Il a un destin. Il a toujours été un guide pour les autres. Sa « mission » finale est de se sacrifier pour que ses amis soient libres. Il accepte et meurt serein. Ce qu'ils essaient de nous dire avec ce personnage et son évolution, c'est que la raison n'aide en rien fasse la mort. Seule la foi permet le renoncement nécessaire. Voilà qui fait de Jack le vecteur de tous les messages et le centre de la série. Avec une pointe de cynisme, on peut dire que le docteur représente le spectateur. Il attend des réponses claires et précises alors qu'on lui dit de croire et d'accepter le fait qu'il en existe aucunes.

The End.

Alors que penser de ce final? Je ne peux, hélas que donner mon avis. J'ai aimé. Je pense que tout le monde aura sa vision. En extrapolant, on peut dire que la fin va diviser les fans. Ce qui est paradoxal pour une série communautaire qui vise le rassemblement. Ceux qui attendent toutes les réponses seront déçus et ceux qui préfèrent le traitement des personnages seront satisfaits (quoique). Je vous mentirai en disant que je ne suis pas frustré de ne pas savoir ce qu'est l'île, ce qu'est exactement le monstre, ce que font des Égyptiens au milieu de ce mic-mac......... Je le suis. Mais comme il faut accepter le fait que l'on obtiendra jamais de réponses à toutes les questions de l'Univers (eh non ce n'est pas 42), il faut accepter que les questions de Lost resteront métaphysique. Il faut tout de même saluer le courage (ou condamner la lâcheté au choix) des créateurs d'avoir choisi cette sortie périlleuse. Il faut surtout retenir que la série nous a maintenu en haleine six ans comme très peu ont su le faire avant (surtout sur un network). Donc merci. Et comme dit le bouchon humain: « See you in other life, brotha! »

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NAMASTE!!!! 


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