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Des garçons qui tremblent, Stéphane Hoffmann

Publié le 29 mai 2010 par Toli
“Sans amour, les hommes ne sont que des petits garçons qui tremblent.” C’est cette première phrase de la quatrième de couverture qui m’a fait acheter ce roman.  J’ai donc découvert cette chronique sociale et sentimentale écrite par Stéphane Hoffmann avec une tendresse voilée de désenchantement. A chaque page, j’avais envie de retenir des extraits, de les apprendre par coeur, de les lire autour de moi (ce que j’ai fait), de les poster sur twitter ou sur facebook (ce que j’ai également fait). “Des garçons qui tremblent” est un livre qui correspond parfaitement à la définition du roman par Milan Kundera dans “l’Art du Roman” : “Le roman est une méditation sur l’existence vue au travers de personnages imaginaires”. Stéphane Hoffmann saisit “l’émerveillement d’un premier amour. Pour ne pas passer à côté de cette passion qui les enchante et les renforce, Jérôme et Camille, les jeunes héros des Filles qui dansent, ont décidé de lui consacrer leur vie. Mais l’amour est difficile. Il a ses exigences, ses rudesses. À Nantes, après l’été, les amoureux se voient souvent, s’évitent, s’adorent, se craignent, trichent sur leurs sentiments. Tout à leur passion, ils n’ont pas conscience de la machination qui se prépare contre eux.” 9782226186461g Des garçons qui tremblent, Stéphane Hoffmann Les femmes
“… Je suis né dans la France du XXe siècle. Il n’y a plus d’aventure pour les mecs comme moi. Plus rien à conquérir, le pays se replie, les fenêtres se ferment, on amène les couleurs. Nous sommes des demi-soldes avant même d’avoir combattu. Aucune importance, il nous reste les femmes. C’est marrant, les femmes. On se promène parmi elles comme dans un pays à la fois étranger et familier, incapable de les comprendre comme de s’en passer.” (p.16)
Les cravates
“Moi aussi, j’ai mis une cravate. La cravate, comme un tuteur, c’est fait pour se tenir droit. Une colonne vertébrale qu’on aurait devant. Sans cravate, tu deviens tout mou.” (p.40)
La méfiance
“Ceux qui ne boivent pas, je m’en méfie. Ils craignent de perdre le contrôle d’eux-mêmes, et pourquoi donc ? Qu’ont-ils à cacher ou plutôt, que craignent-ils de révéler ? (…) Si vous voulez réussir dans la vie, vous devrez aussi apprendre à boire.” p.41
Le vin
“… J’ai appris les vertus du vin, et comment il rend la vie plus intense parce qu’il donne la force et la légèreté pour briser ou passer les obstacles. Le vin éclaire, enflamme, adoucit, embrume…” p.42
La séduction
“Faites sentir à quelqu’un qu’il est drôle, il vous aimera pour la vie.” p.43
La baise vs. l’amour
“Baiser, c’est prendre du plaisir avec son corps et un autre corps. C’est comme monter à cheval. Ou jouer au tennis. Ou danser. C’est amusant. Charmant. Léger. Délicieux. (…) Ca n’engage que le corps. La tromperie, parfois, consiste à y mettre des sentiments. Mais faire l’amour, c’est reconnaître en l’autre une part de soi-même : une part qui nous manquait. On éprouve des sentiments si forts qu’ils ne peuvent s’exprimer que par des gestes. Cette part qui nous manquait et qu’on a trouvée en l’autre, c’est la part d’éternité.”  p.63
Le mariage
“…. Aujourd’hui, les galériens de l’amour, c’est plutôt les gens mariés. (…) Le mariage m’est alors apparu comme un meurtre légal. Comme une possibilité d’asphyxier son conjoint, de lui voler sa personnalité, de l’empêcher de s’épanouir. Au mieux, un limage de dents; au pire, un meurtre : homme et femme ne font plus qu’un parce que l’un a tué l’autre pour sauver sa peau. C’est par peur de la vie que la plupart des gens aiment le mariage. Protection contre la solitude, le mariage est un arrangement. Pas une passion.” p.65
La passion
“La passion, Camille la veut en alcool, pas en tisane. En effusions, pas en infusion.” p.71
“Chaque minute qui passe est à la fois une heure dont elle goûte chaque instant et une seconde. Un verre d’eau est pour elle aussi enivrant qu’un verre de vin, et le vin aussi simple que l’eau.” p.78
L’amour
“L’amour sans jalousie, c’est tout de même ce qu’on a fait de mieux. C’est l’alcool sans cirrhose, le sport sans compétition, le tabac sans toux, la politique sans centristes, la religion sans évêque, la littérature sans palmarès, les femmes sans corset, l’école sans pions; c’est l’extase, l’aventure et la liberté…” p.147
“Aimer, c’est être plus grand que soi, puisqu’on n’aime pas pour soi-même, pour son confort ou son plaisir, mais pour le plaisir et confort de l’autre.” p.177
La famille
“Les liens de famille, ça n’existe que pour se les passer autour du cou et s’étrangler. Sinon, c’est juste un truc qu’on s’invente pour ne pas avoir peur, pour ne pas avoir froid, pour ne pas être seul.” p.182

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