Les chères mains qui furent miennes,
Toutes petites, toutes belles,
Après ces méprises mortelles
Et toutes ces choses païennes,
Après les rades et les grèves,
Et les pays et les provinces,
Royales mieux qu'au temps des princes,
Les chères mains m'ouvrent les rêves.
Mains en songe, mains sur mon âme,
Sais-je, moi, ce que vous daignâtes,
Parmi ces rumeurs scélérates,
Dire à cette âme qui se pâme ?
Ment-elle, ma vision chaste
D'affinité spirituelle,
De complicité maternelle,
D'affection étroite et vaste ?
Remords si cher, peine très bonne,
Rêves bénis, mains consacrées,
Ô ces mains, ces mains vénérées, Hommage aux mains d'artiste que fut ma mère
Faites le geste qui pardonne !
Paul Verlaine (Sagesse, XVII)
Les mains de Rodin
Les autres participants aux dimanches poétiques sont ICI
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 23 mars à 17:55
Rodin et Verlaine: deux talents à applaudir très fort! Hervé VILEZ.