Magazine Journal intime

Putaiiiiiin! dans le sud

Par Adelap @adelap10

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Dans le sud, on y fait des soirées mousse. Oui, madame, vous avez bien lu, des soirées mousse au bord de la piscine. On y boit du Pastaga, on nous demande d'où l'on vient… Après 4 pastagas, on revient vous voir et vous demande de dire PUTAIN…  Selon l'intonation du "AIN", s'il se fait assez chantant, on décide si vous en êtes ou n'en serai jamais ! Dans le sud, on s'organise, covoiturage, gardiennage d'enfants, rendez-vous, coup de téléphone, ici on s'organise Putaiiiin !

Dans le Sud, d'Aubagne à Marseille en passant par Gémenos, on se touche, on y fait la Castafiore, on y danse, on joue à la présence, on s'approprie l'espace, on y fait la cagole parisienne, on fleurit les tables de choses artificielles et on y boit des bières aussi Putaiiiin !

On y dort les volets ouverts pour y admirer le soleil se lever dans la colline. On y boit son café tiède avec sa première clope de la journée sous un soleil revigorant. Putaiiin dans le sud, on y prend des douches rafraîchissantes, on se badigeonne le corps de crèmes hydratantes et on laisse sécher sa tignasse au soleil. Dans le sud, Putaiiiin !, on y fait des "Traversées", on apprend, on sait ce que l'on ne fera plus. On y cherche la mer en passant devant une poissonnerie sans jamais la voir. On s'arrête chez le barbier, on reste médusée devant la performance de Marie-Georges et ses hommes interloqués.

Dans le sud, on traverse, Putaiiiin !, pour aller sur le trottoir à l'ombre, on arrive sur des places vides de fête, on y écoute des mémés se plaindre. On court derrière la tribu, on y fait beaucoup trop d'images, on est inquiète d'un téléphone qui ne donne pas de nouvelles, on y boit du rosé comme si c'était de la grenadine, Putaiiiin !


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On s'ennuie, on s'observe, on essaye, on se fond dans le décors, on voit rouge. Une ombre derrière le plexi transparent, un sifflement, des sons, des gestes, des sauts, on redescend. 

Putaiiiin ! dans le sud, on suit, on est bloquée, on est dépendante et ça coince. Mais dans le sud, il n'y a que des solutions, on s'organise, putaiiiin ! On est forcément transportée, accompagnée, puis abandonnée échouée sous une douche trop chaude et le ventre vide.

Dans le sud, Putaiiiin! on y boit de la verveine fraiche, il est temps d'aller se pioter dans le lit de la petite fille rose qui lit le livre des 5 histoires de "Martine super passions". Du lit en fer forgé, les orteils dépassants, le chat s'y frotte et réclame ses caresses. Le silence est d'or, la nuit est déjà bien entamée. Demain dernier jour de ce tout pourri joli mois de mai, Putaiiiin !

Dans le sud, le pays où l'on se lève en tongues, Mamamia, y'a du soleil mi corazon, on boit son café, encore, dans une tasse Pantone 520C. On  y entend les enfants préparer seuls leur petit-déjeuner. Putaiiiin ! le vent souffle dans les oliviers, au loin coqs et tourterelles.

Dans le sud, putaiiiin! on dépouillotte de bon matin la verveine fraiche pour l'emporter en souvenir du sud. On pose les objets, on choisit, on circule. On y fait le debriefing de la veille, on essaye de capter l'essentiel, le regard, on comprend que la boucle est bouclée et qu'il y a encore du travail à faire.

Dans le sud, Putaiiiin !, c'est la fête des mères et ses bracelets clinquants… et le petit bout au téléphone, au loin, il est 8h. On s'affaire déjà, ou si peu. On n'est pas chez soi, on est un peu perdue, putaiiiin ! on se remet en question… encore… elle fait sa traversée la fille. La consigne : exister en tant que groupe, l'entité doit être oubliée, il faut ouvrir son champs visuel, faire attention à l'autre, le respecter et être attentif à l'espace qui vous a été attribué. La fluidité du geste, le mot de chacun doit construire la phrase du groupe. A-T-elle bien compris ? Le vent l'emportera aux ailes du plaisir.


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Putaiiiin ! dans le sud, la structure bordel, la structure. La construction, reconstruction. Rien ne sert de peler, il faut se rassembler, se disperser. Conduite : être à l'écoute. Petites fleurs de la fille aux pieds nus sur le gravier, des mélodies, des rires d'enfants. On y rencontre de ces personnalités juste exceptionnelles, on aime échanger. On y soigne les couleurs, on y fume des roulées sans feu.

Dans le sud, Putaiiiin ! il faut bien repartir. On y a pourtant mangé des graines germées au petit déjeuner, on y a récolté quelques gorgées de soleil et de beaux moments colorés.

Putaiiiin ! dans le sud, les rides bien marquées par le soleil, la mort de Denis Hopper. La consigne : ne pas se faire remarquer, être un groupe. Elle n'est pas un groupe, elle est extérieure, trop, pas assez, elle n'existe pas. Les allers-retours se font jusqu'à ce qu'ils aient été tous explorés. Soulagement d'une terminaison. Trois minutes d'arrêt. Les montagnes au loin, Putaiiiin ! le sud, le soleil se couche et la peau qui brûle. "D'autres vies que la mienne" ou un conte et légendes. Voir et déboires.  

Putaiiiin ! dans le sud, il se peut que parfoiiiis l'on se trompe, que l'on redevienne des gens sans place numérotée, ils errent, cherchent leur espace, trépassent, s'éloignent. La trace pot de colle à fuir. C'est sacré de rentrer un cadavre exquis dans la bouche. Putaiiiin ! le sud, la boucle est bouclée, je sais ce que je veux faire.


 

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-----------------------------------------------------------Reportage photo et humain du 28 au 30 mai 2010 - Aubagne, Marseille, Gémenos"Traversées" // déambulation dansée présentée lors de LA FRICHE LA BELLE DE MAI par Nathalie Artufel accompagnée de Liliane, Sylvie x2 , Emmanuelle, Caroline, Marie-Georges, Jean, Léna.


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