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Jamie Lidell live, insaisissable

Publié le 31 mai 2010 par Wewowy

Jamie Lidell live

La semaine dernière, nous étions à l’Alhambra, pour assister au concert mémorable de Jamie Lidell. Un concert, ou plutôt un show. Jamie Lidell c’est du grand spectacle, mais sans effets spéciaux. Nul besoin d’artifices car sur scène on ne voit que lui. Jamie occupe tout l’espace, capte la lumière et inonde le public d’une énergie contagieuse. Quand il pénètre sur scène le sourire aux lèvres et l’allure nonchalante, Jamie a la fièvre et l’envie d’en découdre.

Le petit surdoué de chez Warp Records est un ovni. Un artiste imprévisible qui vous prend à contre-pied quand vous pensez l’avoir cerné, et qui se qui se réinvente en permanence devant vos yeux, morceau après morceau. En 2h de live, pas une chanson ne sera fidèle à l’album.

C’est seul sur scène, à cappella dans un rayon de lumière opiacée, que Jamie entame Multiply, chanson culte de l’album éponyme. Le morceau est vite repris par le public qui connaît les paroles par cœur, et Jamie Lidell nous accompagne en jouant les basses avec sa voix. Un joli duo qui achève de nous charger en ions positifs.

Puis les musiciens reviennent pour jouer l’un des morceaux de Compass, son nouvel album. Changement radical et violent d’ambiance. On quitte la douceur des mélodies feutrées de Multiply pour basculer dans un univers électro-trash qui transpire. Les sons sont durs, les basses grésillent dans un style très garage, les rythmes sont déstructurés, Jamie Lidell passe en force, hurlant sa rage dans un mégaphone. Une agression en bonne et due forme qui semble laisser le public, qui découvre ses nouvelles chansons, un peu déboussolé.

Heureusement l’artiste alterne les styles et nous étonne, encore une fois, quand il s’installe seul derrière ses machines. Equipé d’un simple micro, Jamie se lance dans du beat box, créant avec brio des rythmes, des lignes de basse, des sons étranges, des nappes vocales ou encore des cœurs. Jamie enregistre les pistes en temps réel. Il les mix, les superpose, en coupe certaines, en ajoute d’autres et improvise par-dessus tout ça. Il ne communique bientôt plus avec le public qu’à travers sa musique. Il semble coupé du monde, absorbé par ses manipulations et possédé par la musique qui monte en pression. Le morceau évolue constamment. On n’est bientôt plus à l’Alhambra mais dans une cave abritant une sound system clandestine. Puis il nous transporte dans un club branché de la capital, avant de nous plonger quelques minutes plus tard sans transition dans un technival, alors que le public s’enflamme.

Quand le morceau se termine, l’artiste semble rincé. Son batteur revient avec un instrument qui s’apparente à une cornemuse couverte de pads, dont il sort un savant mélange de beats 80’s et de sons futuristes. Du désordre apparent du début nait une mélodie hypnotique impressionnante de maitrise et de virtuosité.

Quand la lumière se rallume on se sent comme sonnés après un combat. NIO, K.O. dans la 10e. On attendait un soulman tout en finesse, nous avons eu un artiste aux milles facettes, génial, imprévisible et totalement fou, qui chante la soul comme personne mais se revendique « gypsy » et laisse entrevoir un côté punk autodestructeur.

Si vous avez raté Jamie Lidell à l’Alhambra, peut être l’avez-vous croisé avec ses musiciens au détour d’une rue dans le XVe arrondissement, armé d’une petite cuillère, d’une cowbell géante et d’un ampli portable au son bien crade. C’était il y a quelques jours à l’occasion du tournage d’un des concerts à emporter de l’excellentissime Blogothèque.

On y retrouve cette spontanéité qui rend la musique de Jamie Lidell si fraîche et attachante.

Session de rattrapage.

Ecouter Multiply, Jim et Compass

Découvrir les trésors de la Blogothèque

Credit photos : Onito

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