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Je suis Dieu !

Par Manus

Je suis Dieu !


Je suis Dieu !

Ca y est.  J'ai pris la décision.  Celle de partager avec vous le dur labeur de l'écrivain (en herbe), de ses angoisses face à la page blanche, de ses joies d'avoir écrit un bon texte, de ses désespoirs de se dire qu'il n'est qu'un raté, mais surtout, de sa volonté farouche d'y arriver coûte que coûte.

Aujourd'hui est un jour important.

Parce que jusqu'à maintenant, je pouvais encore m'illusionner d'être Dieu.

Sauf qu'un coup de fil, ce matin, a légèrement changé la donne.

Cela fait plusieurs mois que je planche sur un manuscrit, et voici que je le termine il y a quelques jours - ô joie, je suis arrivée au bout !

Drôle d'impression que d'avoir fini un roman.  Je me suis sentie, pendant les vingt-quatre heures qui ont suivies, abandonnée.  Un peu comme si mes personnages étaient partis sans m'avertir. Une sorte de passage à vide m'a envahie, une langueur, celle de me demander ce que j'allais faire maintenant.

Je n'avais pas le choix.  Tout en étant excitée d'avoir terminé le roman, il me fallait un avis éclairé sur ce que j'avais produit.  D'autant plus que je doutais fortement de ce que j'avais écrit.  Il m'est plutôt facile de critiquer un ouvrage que j'ai eu entre les mains, mais me concernant, c'est le brouillard total.  Impossible de savoir ce que je vaux.  Impossible de m'évaluer correctement.

Enfin si.  Au fond de moi-même, je connais parfaitement mes faiblesses liées à l'écriture.  Donc, j'y pallie, en relecture et correction.

Mais après, il y a le reste.  Ce qui fait qu'un roman plaît.  Ce qui permet à un éditeur de dire : "celui-là, il m'a touché, j'ai envie de l'éditer, parce que j'aime l'histoire et l'écriture.  C'est un bon roman."

Et aussi, ce reste, ce n'est pas que l'histoire, c'est également la syntaxe, le français, l'écriture à l'état brut.

Je contacte donc un ami féru de littérature, et lui fais part de l'accouchement de mon roman.  On discute sur le sujet, et spontanément, il me propose que je le lui envoie pour que je puisse bénéficier de sa critique.

Gloups.  Je lui envoie donc le manuscrit.  La peur au ventre.  Réalisant tout à coup la prétention de mon mail, et surtout, ayant une sorte de lucidité froide et implacable sur ce que je venais de lui envoyer.  

Si j'avais pu, pendant trois jours je me serais cachée sous un meuble en attendant le verdict.

Bref.  Le voilà qui m'appelle.  On discute des premières pages.  Il m'explique certaines astuces littéraires, d'autres choses à ne pas faire, m'ouvre les yeux sur certaines ENORMITES !  En définitive, une discussion plus que constructive.

On raccroche.

Et je me rends compte que je ne suis pas Dieu.

J'aime écrire, ça oui.  Mais il y a encore du boulot.  

Je vais donc m'y remettre.  Plus que jamais décidée à écrire un manuscrit qui tienne la route.

Ces conseils ont été les meilleurs que j'ai pu entendre jusqu'ici, car ils me permettront d'avancer, de progresser, et d'affiner un style, une écriture; d'atteindre, qui sait, cet ensemble qui fait dire d'un auteur qu'il arrive a maturité.  

Voilà.  Je repars à zéro.  Je reprends maintenant les premières pages de mon manuscrit, et je vais entreprendre le rewriting, et ce, dès les premières lignes. 

Au boulot.

Hardi les gars.

Panthère.


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