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Depuis le 27 Mai, magnitude 7.2, l'archipel Vanuatu connaît une crise sismique sans précédent réactivant plusieurs volcans

Publié le 31 mai 2010 par Raymond_matabosch

Depuis le 27 Mai, magnitude 7.2, l'archipel Vanuatu connaît une crise sismique sans précédent réactivant plusieurs volcans

De nombreux séismes se sont produits, entre le 19 et le 30 Mai 2010, le long de la fosse des Nouvelles Hébrides, près de l'Archipel Vanuatu, dans le Pacifique, à la frontière de deux plaques tectoniques, la plaque Pacifique et la plaque Australienne, une zone considérée, au même titre que les fosses Pérou-Chili, Aléoutiennes, Kouriles, Ryukyu et Java, comme l'une des plus sismiques de la planète.

Le 27 Mai 2010 à 17 h 14 Temps Universel, 28 Mai 2010 à 04 h 14 heure locale, un séisme sous-marin, de magnitude 7.2 et d'intensité VIII à l'épicentre, à frappé le Vanuatu au Sud des Îles Torrés et à l'Ouest des Îles Banks, dans la province de Torba, 6.945 habitants pour une superficie de 882 kilomètres carrés, l'une des six provinces administratives de la République du Vanuatu, la plus petite et la plus septentrionale de l'archipel. Son épicentre se situe, latitude 13.63° Sud, longitude 166.56° Est, à 20 kilomètres au Nord-Est de Toga, à 21 kilomètres au Nord-Nord-est de Vipaka et à 23 kilomètres au Nord-Nord-Est de Loh, archipel Torres, à 110 kilomètres à l'Ouest de Sola et à 217 kilomètres au Nord-Ouest de Luganville. Son hypocentre se localise à 36 kilomètres de profondeur. Une alerte au tsunami a été émise pour les îles Salomon, Vanuatu et Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud. Le séisme et le raz de marée qu'il a induit, ont causé des dégâts de grande ampleur sur les îles des archipels Torrés et Banks et sur les côtes Nord-Ouest, Nord et Nors-Est de l'île Espirito Santo.

Depuis le 27 Mai, magnitude 7.2, l'archipel Vanuatu connaît une crise sismique sans précédent réactivant plusieurs volcans

La secousse principale s'est produite à la limite des plaques Australienne et Pacifique, dans la région de la Mer de Corail, dans le Pacifique de Sud-Ouest. Dans la zone du séisme, la plaque Australienne subducte, sous la plaque Pacifique, au Nord-Est oriental, à une vitesse d'environ 9,1 centimètres par an. Le foyer du tremblement de terre, la profondeur, et le mécanisme focal permettent de le classifier dans la catégorie Mégathrust, ou séisme de subduction.

Ce tremblement de terre fait suite à une séquence, foyers localisés entre 70 et 130 kilomètres de profondeur, de fortes secousses sismiques, en octobre 2009 : 7 Octobre, deux secousses de magnitude 7.7 et 7.8 se produisant à 15 minutes d'intervalle, une de magnitude 7.4, une heure plus tard, et deux de magnitude 6.6 et 6.8, le 8 Octobre.

La région du Vanuatu connaît un niveau très élevé d'activité sismique, avec près de 50 aléas, de magnitude égale ou supérieure à 7.0, enregistrés depuis 1973, la plaque Australienne, en sa partie Nord-Est oriental subductante étant active, à des profondeurs d'environ 350 kilomètres, sous les îles des provinces de Torba, - îles des archipels Torrés et Banks -, de Sanma - Îles Esperitu Santo et Melo -, de Penama, - îles Ambae, Maewo et Pentecôte -, de Melampa, - îles Ambrym, Mallicolo, Akhamb, Maskelynes, Tomman, Paama et Lopevi ainsi que d'une dizaine d'îles plus petites -, de Shefa, - îles Shepherd, de Epi et d'Efaté -, et de Tafea, - îles Aneityum, Aniwa, Erromango, Futuna, Tanna, Hunter et Matthew -.

La secousse principale a été précédée, entre le 19 et le 23 Mai, par quatre secousses-précurseur, de magnitude égale ou supérieure à 4,5 : 19 Mai 2010, hypocentre 204 kilomètres de profondeur, magnitude 5.2 ; 22 Mai 2010, hypocentre 40 kilomètres de profondeur, magnitude 5.2 ; 23 Mai 2010, deux secousses, l'une hypocentre 210 kilomètres de profondeur, magnitude 4.5, et l'autre hypocentre 119 kilomètres de profondeur, magnitude 5.2.

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Elle a été suivie d'une kyrielle de répliques dont nombre d'entre elles de magnitude égale ou supérieure à 5.0, voire de forte magnitude 6.4 : 27 Mai 2010, hypocentre 40 kilomètres de profondeur, magnitude 5.4, hypocentre 60 kilomètres de profondeur, magnitude 5.4, hypocentre 40 kilomètres de profondeur, magnitude 5.0, hypocentre 60 kilomètres de profondeur, magnitude 6.4, et hypocentre 35 kilomètres de profondeur, magnitude 4.9 ; 28 Mai 2010, hypocentre 60 kilomètres de profondeur, magnitude 5.0, hypocentre 47 kilomètres de profondeur, magnitude 5.7, hypocentre 112 kilomètres de profondeur, magnitude 4.7, et hypocentre 80 kilomètres de profondeur, magnitude 4.9 ; 29 Mai 2010, hypocentre 33 kilomètres de profondeur, magnitude 5.2, hypocentre 33 kilomètres de profondeur, magnitude 5.0, hypocentre 26 kilomètres de profondeur, magnitude 5.0, hypocentre 170 kilomètres de profondeur, magnitude 5.0, et hypocentre 100 kilomètres de profondeur, magnitude 4.6 ; 30 Mai 2010, hypocentre 33 kilomètres de profondeur, magnitude 4.8.

L’activité sismique, sur la micro plaque des Nouvelles Hébrides, est principalement liée au rapprochement des plaques Australiennes et Pacifique. Cette région représente une zone de déformation étendue incluant les subductions des Nouvelles-Hébrides et des Tonga-Kermadec dont les plaques plongeantes se font face, la plaque Australienne subductant vers le Nord-Est et la plaque Pacifique vers le Nord-Ouest. Ces subductions bordent des bassins d’arrière-arc en extension, les Bassin Nord Fidjien et de Lau. Cette grande zone de déformation est complexe et peut être séparée en plusieurs micro-plaques, - les micro-plaques des Nouvelles Hébrides, du Récif Balmoral, du Récif Conway, de Futuna, de Niufo'ou, des Tonga et des Kermadec -, et d'une zone orogène récente, de déformation distribuée, englobant les micro-plaques des Nouvelles Hébrides, du Récif Balmoral et du Récif Conway, et empiétant sur la micro-plaque Futuna et sur les plaques Australienne, - au Sud du Récif Bamoral et à l'Est du Récif Conway -, et Pacifique, - au Nord des Micro-plaques Nouvelles Hébrides et Récif Balmoral -. Les taux de convergence rencontrés dans cette région sont parmi les plus rapides du globe : 12 centimètres par an au large de la Nouvelle-Calédonie au niveau de la subduction/collision de la ride des Loyautés et jusqu’à 24 centimètres par an au Nord de la subduction des Tonga. Les taux d’ouverture des bassins d’arrière-arc, pouvant atteindre une dizaine de centimètres par an, sont également très rapides, pouvant atteindre une dizaine de centimètres par an. A de tels mouvements une sismicité, importante et complexe, est associée.

Depuis le 27 Mai, magnitude 7.2, l'archipel Vanuatu connaît une crise sismique sans précédent réactivant plusieurs volcans

L'archipel du Vanuatu, plus de 80 îles dont neuf principales, est l'hôte de volcans spectaculaires et actifs : Suretamatai, Motlav, Gaua, Mera Lava, Obi, Ambae, Ambrym, Lopevi et le Yasur, l'équivalent du Stromboli de la méditerrannée, Epi et Kuwae, ainsi que d'une kyrielle de volcans sous-marins dont le Karua. L'arc volcanique des îles du Vanuatu est le résultat de la subduction Nord-Sud de la zone d'étirement des îles Matthew et Hunter dans le sud jusqu'au volcan Tinakula des îles Salomon dans le Nord. L'arc insulaire du Vanuatu, - anciennement les Nouvelles-Hébrides -, marque ainsi la subduction à vergence Est de la plaque indo-australienne sous le Bassin Nord-Fidjien, ce bassin âgé d'au moins 8 millions d'années, voire 10 Millions d'années, étant le Bassin arrière-arc le plus ancien de tout le Sud-Ouest Pacifique.

Suite à cette crise sismique, le volcan Gaua et le Mont Garet, sur l'île Santa Maria, aux éruptions essentiellement intra-calderiques ininterrompues depuis le mois de Novembre 2009 avec des panaches s'élevant à 3.000 mètres d'altitude, s'intensifiant, par augmentation du dégazage et intensification des explosions, avec des risques phréato-magmatiques si la lave atteint les eaux du lac volcanique, est rentré dans une nouvelle phase éruptive, Les panaches montent plus haut qu'auparavant, atteignant maintenant les 4.500 mètres d'altitude, et sont plus chargés en cendres. Par ailleurs, des projections incandescentes et le son de puissantes explosions, sont signes de l'approche de la colonne de magma. Certaines rivières, alimentées par le lac sommital, ont vu leur niveau monter de 20 à 30 centimètres et les acides volcaniques, libérés par le dégazage, acidifient les réservoirs d'eau potable. Des risques de lahars deviennent sérieux et que des problèmes sanitaires se profilent si les insulaires n'ont plus accès à l'eau potable. Le niveau d'alerte, se situant à 2 depuis le début janvier 2010, a été élevé à 3 et le volcan est considéré à « très haut niveau d'activité. »

Sur l'île de Tanna, le Yasur qui connaît une activité explosive permanente depuis plusieurs siècles, est entré en phase extensive depuis le 30 Mai, éjectant, le 31 Mai, un panache qui s'élève à plus de 3.000 mètres d'altitude, - 1.800 mètres le 30 Mai sur 200 kilomètres carrés de superficie -, et s'étend sur plus de 500 kilomètres carrés, entraînant des perturbations aériennes en Nouvelle-Calédonie.

De nombreux autres volcans, sur l'arc insulaire du Vanuatu, - les volcans Motlav, Mera Lava, Obi, Ambae et Ambrym -, font l'objet de tremors inquiétants avec présences de fumerolles s'épaississant laissant entrevoir des éruptions imminentes. Même le volcan Suretamatai, dont la dernière éruption remonterait à plus de 460.000 ans, serait aussi affecté par ces crises sismiques volcaniques.

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Aux dernières informations, un volcan sous-marin dont l'ancrage se situe vers 400 mètres de profondeur, localisé entre les îles Metoma et Tegua Lenaua, dans l'archipel Torrés serait entré en éruption.


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