Les inégalités du monde actuel existent uniquement parce qu’elles font l’affaire des mieux nantis, ceux qui en profitent le plus. Et curieusement, se sont les démunis, ceux qui ne reçoivent que des miettes, ceux-là, on les exècre en les traitant de profiteurs. Le monde actuel déborde d’aveugles qui ne veulent pas voir.
Or, cet aveuglement, on le doit à l’esprit du soi, celui que les tenants du nouvel âge porte aux nues en s’imaginant avoir affaire à la merveille des merveilles, alors qu’il s’agit d’un esprit essentiellement égocentrique. Heureusement, cet esprit, ne peut faire qu’un temps, parce qu’il n’y a pas d’unité en lui. Et n’en déplaise aux pseudos spiritualistes en vogue, cette indispensable unité ne se trouve pas dans la mort. Sachez-le, on ne meurt pas pour retrouver son unité perdue, et prétendre le contraire démontre à quel point une personne peut-être ignorante et irresponsable. Si quelque chose doit mourir, c’est justement cet esprit du mensonge qu’est l’égo, et le fait de s’en départir, ne signifie pas pour autant perdre la vie. En vérité, la fin du soi représente la victoire du moi, lequel se définit comme étant la conscience universelle et immortelle de l’être unifié. (Cette conscience fera l’objet d’un prochain article.)
Un monde nouveau implique forcément un esprit nouveau. Rien ne changera tant et aussi longtemps que l’esprit universel n’aura pas sa place au cœur de l’être humain. Encore une fois pour que cet esprit puisse enfin régner, l’ancien doit forcément disparaître, lui et toutes ses illusions, toutes ses cérémonies, tous ses cultes, ses reliques, ses lamentations, ses privations, ses condamnations déplorables effets de ses visions déformées.
Qu’on le veuille ou non, le nouveau monde sera antireligieux, et l’esprit de la conscience universel règnera sur lui. N’étant pas dépossédé de lui-même, cet esprit universel ne sera jamais au service d’une clique de prêcheurs, et encore moins d’une minorité d’avares excentriques, assoiffés d’avoirs et de pouvoirs. Étant le véritable époux de la justice égalitaire et impartiale, cet esprit ne saurait agir autrement qu’avec la pleine mesure, en ne tolérant aucun passe-droit, aucune exception, aucun favoritisme.
Nul ne peut servir deux maitres, et nul ne peut vivre avec deux consciences. On ne peut pas non plus être à la fois fidèle et infidèle. On ne peut pas agir d’une façon et penser d’une autre, sans avoir une pensée divisée, sans vivre avec un esprit égocentrique. Le mensonge appartient à l’égo, mais la vérité et la justice appartiennent à l’esprit universel.