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Killing kitchen

Par Borokoff

A propos d’Estômago de Marcos Jorge 3 out of 5 stars

Killing kitchen

A Curitibia, au Brésil, débarque un jour un type paumé du nom de Raimundo Nonato.Engagé par un restaurateur peu scrupuleux, Raimundo se révèle être un cuisinier surdoué et monte rapidement en grade…

Estômago commence dans une prison. Raimundo (João Miguel) raconte en voix off et en flashs-back ses souvenirs de cuisinier et son idylle avec une prostituée nommée Iria. Comment en est-il arrivé là, lui qui parti de rien, a connu une ascension fulgurante dans la restauration ? Comment a-t-il pu connaitre une telle déchéance ?

Raimundo est certes un peu « simple d’esprit » mais un drame s’est produit devant ses yeux qui l’a traumatisé et qu’on ne connaitra qu’à la fin. Pas sûr que sa descente aux enfers en soit vraiment une. Peut-être que derrière le « brave » et un peu benêt Raimundo (sorte de Rain man) se cache en réalité un Cerbère impitoyable, stratège violent et malin capable de donner le change (comme le personnage joué par Kevin Spacey dans Usual suspects) pour mieux arriver à ses diaboliques fins.

Inspiré de Preso pelo estômago, nouvelle écrite par Lusa Silvestre (qui a d’ailleurs participé à l’écriture du scénario), Estômago est une comédie légère réalisée avec peu de moyens mais habile jusqu’à un dénouement en forme de coup de théâtre où l’on découvre la personnalité et les ambitions réelles de Raimundo. Et comment le héros est passé incidemment d’un petit « gringo » de la campagne à un parrain de la pègre. C’est un peu l’itinéraire du personnage de Malik (Tahar Rahim) dans Le prophète de Jacques Audiard. Ou de Michael Corleone (Al Pacino) dans Le Parrain.

Mais Estômago est une parodie, construite sur un mode ironique et tout en second degré. Sorte de pastiche de Le Parrain, beaucoup plus acide que le récent Soul kitchen. Le rire fonctionne (les blagues sur les orgies des Français). Le bluff et le mystère dans la double personnalité de Raimundo font tout le sel de cette comédie sans prétention où la cuisine est en apparence un élément rassembleur mais en réalité le meilleur moyen d’endormir les foules, d’abuser les gens. Estômago, conte pervers ? Sans doute un peu à l’image de son héros sournois. Sans déranger vraiment, se laisse regarder plaisamment…

www.youtube.com/watch?v=36zsIQKPb2I


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