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1949 – 1953 : Dans les rues de New York #1.

Publié le 03 juin 2010 par Minisym

Impossible de ne pas évoquer le côté marginal du compositeur. Avant toute chose, il y avait la façon dont il s’habillait, évoquée précédemment. Moondog abandonna très vite sa tenue de moine, qui lui valait de trop nombreuses comparaison avec le Christ qu’il ne supportait pas, lui qui avait perdu toute fois en la religion. Au début des années 50 il s’intéresse beaucoup à la mythologie germanique et se fait raconter l’Edda (Un ensemble de poèmes en vieux norrois rassemblés dans un manuscrit islandais du XIIIe siècle, le Codex Regius. C’est aujourd’hui la plus importante source de connaissances sur la mythologie scandinave). Grand amateur de ces Sagas Nordiques, il opte donc pour un costume de viking, abordant un casque à cornes et une lance, se baladant ainsi en plein milieu de Manathan.

Et dans les rues de New York, il jouait sa musique à l’aide de petits claviers bons marchés et de percussions qu’il imaginait et construisait lui-même tels que le Oo (Instrument à corde, de forme triangulaire), le Utsu, le Uni (instrument à sept cordes, toutes réglés sur la même hauteur), le Hüs (instrument à cordes avec une caisse triangulaire. Les cordes sont faites de boyaux tendues de chaque côté et joué avec un archet) ou encore le fameux Trimba (instrument composé de « tubes » de bois de formes triangulaires avec une ou deux cymbales directement rattachées au bois. Les fûts sont en acajou du Honduras et les têtes sont en cuir souple. Le grand tambour repose sur sa base et le petit sur son sommet. Un écho se créé lorsque l’on frappe le tambour sur la jante. Une maracas dans la main droite pour jouer « on-beat » et une clave dans la main gauche pour jouer le « off-beat » sont utilisés pour battre les rythmes).

Il récitait également des poèmes, en vendait des recueils et philosophait avec qui le souhaite à l’angle de la 54ème rue et de la 6ème avenue (le Moondog’s Corner aujourd’hui) où il occupait un porche sans discontinuer entre 20 heures et 6 heures le lendemain matin. Les rues étaient son théâtre à lui. Il y vivait durement, constamment en marge de la société, dormant à même le sol et subissant les froids hivers subissant des vols. Parfois, Il se retirait dans sa « résidence secondaire » du New Jersey un lopin de terre où il vivait sous une tente.

Parallèlement, il compose ses œuvres et travail d’arrache pied, étudie le Jazz et l’improvisation et réalise ses premiers enregistrements avec l’aide de Gabriel Oller, entre 1949 et 1950, sur support 78 Tours sous le label SMC (pour Spanish Music Center à New York) établit sur la 6ème Avenue. Les quatre disques en question sont Snaketimes Rhythm, Moondog’s Symphonys, Organ Rounds, et Oboe Rounds sur lequel est gravé la première version de All Is Loneliness.

Les prémices de sa carrière sont fortement marqué par une précarité en terme de moyens également, on est loin des directions d’Orchestres qu’on mettra plus tard à sa disposition pour les disques de la Columbia. A ses débuts et pour les disques précédemment cités, Moondog enregistrait lui-même les parties au piste par piste. Il fut d’ailleurs l’un des pionnier de re-recording (procédé qui consiste à ajouter des sons à des prises de son précédemment enregistrées , offrant ainsi plusieurs possibilités à l’artiste, comme de doubler sa voix, de jouer de plusieurs instruments, etc…) en même temps sur le même morceau, etc. Lors d’un entretien pour le Daily Mirror du 11 juin 1951 il expliquait « Nous avons d’abord doubler le rythme du tambour. Puis je met des écouteurs et écoute pendant que je joue la partie d’orgue, et les deux sont enregistrées ensemble ». Il est essentiel de noter que les bases de ses compositions se trouvent dans ces enregistrements, plus tard il les reprendra et les interprétera dans de meilleurs conditions pour un résultat remarquable.

En 1952, Moondog s’est marié pour la deuxième fois à une japonaise nommée Suzuko Whiteing. Le couple vivait dans la maison des parents de Suzuko pendant un temps, mais, Moondog ne renoncerait pas à dormir dans la rue pour autant et ce, même quand ils ont eu leur fille, June. Cette dernière devait naître au mois de mai et s’appeler May, mais elle est né un 1er juin. En 1971 on pourra l’entendre chanter sur le disques Moondog 2 – Madrigals.

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