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Shah Rukh Khan revient en France, attention aux émeutes !

Par Tred @limpossibleblog

Ah qu’il me semble lointain le jour où j’avais vu Shah Rukh Khan pour la dernière fois sur grand écran. Laissez-moi compter… une… deux… trois… quatre ? Quatre années que la star du cinéma indien ne s’était plus affichée dans les salles françaises. Quatre années pendant lesquelles seule une poignée de divertissements venus de Bollywood ont atteint nos contrées franchouillardes quelque peu allergiques au charme suranné des flamboyants mélos indiens.

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La dernière fois, au printemps 2006 donc, c’était Veer Zaara. Pour une fois, j’avais réussi à convaincre pas mal de connaissances qu’il était temps pour eux de venir à la rencontre de ce cinéma si rafraîchissant et unique, moi qui étais tombé dedans avec Lagaan en 2002. A ma grande surprise (ou pas ?), tous ceux que j’avais envoyés voir Veer Zaara en étaient ressortis conquis par la grandeur et l’émotion du film, et sous le charme de ses interprètes, au premier rang desquels Shah Rukh Khan, la star numéro un du cinéma indien. Un acteur qui selon les standards occidentaux n’est pas franchement beau mec mais qu’il suffit de voir jouer et danser pour déceler en lui une présence qui explique comment il a pu être propulsé au sommet de la gloire bollywoodienne. A l'époque, il était même venu faire la promo à Paris avec Preity Zinta et Rani Mukherjee (même que je les avais vus !).


Et le voici donc de retour, le Shah Rukh. Qui plus est dans un film qui porte son nom, My name is Khan. Ca y est, enfin ! Le distributeur a en plus eu la bonne idée de sortir le long-métrage (un petit 2h40, pas si long que ça selon la norme indienne) en cette période creuse de fin mai. Étant donné que le film ne sera de toute façon pas un carton au box-office, le plus important était surtout de l’exposer au mieux dans les salles françaises, et le peu de films sortant ces temps-ci offre une belle disponibilité des écrans. Résultat, si le film n’est projeté en première semaine que dans 16 salles en France, il est visible dans sept salles parisiennes, de l’UGC Ciné Cité Les Halles à l’Arlequin en passant par Le Grand Rex ou le Publicis (là où je l’ai vu). C’est la première fois qu’un film avec Shah Rukh Khan s’expose sur autant d’écrans parisiens, avec des chiffres au box-office tout à fait encourageants.


Toutefois, précisons que My name is Khan est un Bollywood sans vraiment en être tout à fait un. Produit par un studio Hollywoodien, le film n’est pas musical, et quoi que l’on en dise, sans chorégraphies ni chansons, un Bollywood n’est pas vraiment Bollywood. Shah Rukh Khan interprète Ravzin Khan, un homme atteint du Syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Après sa jeunesse dans son Inde natale, Khan part pour San Francisco, où il rejoint son frère qui y a réussi et s’est bâti une nouvelle vie. Aux États-Unis, Khan va trouver l’amour, tenter de le conquérir malgré sa différence, et surtout être confronté, lui le musulman, aux tensions raciales consécutives aux évènements du 11 septembre 2001.

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My name is Khan ne fait pas vraiment dans la dentelle, mais cela on peut le dire de tout film de Bollywood. Toutefois s’il manque de subtilité, on ne peut pas lui reprocher de ne pas oser aborder de front des thèmes de société, du racisme aux clivages religieux. Il y a une certaine candeur dans cette façon de traiter avec force et maladresse des sujets sensibles, une candeur qui peut paraître trop appuyée mais qui a le mérite d’oser et de ne pas se donner de limites. On peut également regretter que les comédiens américains ne soient pas tous très bons acteurs (est-ce pour ne pas faire de l’ombre aux stars indiennes ?), mais qu’importe.
Le voyage proposé par My name is Khan est l’essentiel. Le périple de cet homme par-delà les obstacles est parfois (souvent ?) too much, mais c’est une épopée humaine dense et jamais ennuyeuse, portée par le charisme de Shah Rukh Khan et le charme de Kajol (le couple star de La famille indienne). Bien sûr, les danses et les chants manquent. Le film paraît orphelin de cette musicalité, de cette rythmique, de ces couleurs flamboyantes qui font tout le sel de ces productions.


Messieurs les distributeurs, offrez-nous un vrai grand spectacle musical bollywoodien dans les cinémas français ! Que l’on cesse de jalouser nos voisins anglais qui eux y ont droit régulièrement…


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