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Mourir, moi?

Publié le 04 juin 2010 par Lesimparfaites
Ma Momo allait bientôt vivre un grand changement dans sa vie. Elle allait recevoir des injections de Botox dans les mollets pour ''endormir'' ses muscles trop tendus et -enfin!- son ''calvaire'' serait terminé: elle cesserait de porter des orthèses, de perdre l'équilibre, de marcher croche et de tomber. Enfin, elle ne serait plus différente aux yeux de ses amis à l'école.
Elle s'est rendue à son rendez-vous préparatoire chez le médecin avec un mélange de joie et d'appréhension, car ces injections seraient suivies de deux semaines de plâtres aux jambes. Mais après, elle pourrait enfin porter les sandales à lanières qui la font rêver et elle commencerait sa 2e année sans devoir tenir la main d'un adulte en montant ou descendant l'escalier, sans devoir rentrer plus tôt de la récréation l'hiver pour enlever ses bottes et remettre ses orthèses.
Mais durant le rendez-vous, le projet s'est écroulé. Le doc a commencé à énumérer les risques liés à l'intervention et, parmi ceux-ci, il a dit (devant elle!) qu'il y avait un risque de décès. Le Botox endort les muscles et, dans les 48 heures suivant l'intervention, il y a un risque (minime) que ça endorme le muscle cardiaque.
Cette révélation a eu l'effet d'une bombe sur ma petite de 7 ans.
Elle est sortie de là paniquée, terrifiée à l'idée de mourir. Elle a réalisé qu'on n'avait pas à être vieux et malade pour mourir. Qu'elle pourrait peut-être mourir alors que tout ce qu'elle voulait, c'était marcher mieux. Elle a transmis sa peur à son frère et à sa soeur. Si bien qu'au lieu de se réjouir des effets bénéfiques de cette intervention, on a passé des heures à faire du ''damage control'', à les rassurer que personne ne risquait pas de mourir, même si oui, il y a des enfants qui meurent.
Depuis, elle est déchirée entre ''devenir normale'' ou courir le risque de mourir. Si bien que nous avons choisi de retarder l'intervention, le temps que cette panique s'estompe. Et nous avons décidé que si on ne peut guérir son handicap physiquement, on peut l'aider à l'accepter psychologiquement. Premier rendez-vous chez la psy ce soir. Parfois, il faut intervenir là où ça fait vraiment mal...

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