Magazine Cinéma

[Report] Oomph! au Trabendo, le 31 mai 2010

Par Charlyh

Alors que j’avais plus ou moins sous-entendu, il y a quelques mois, la parution d’une chronique et critique de cet album de versions anglaises de leurs propres titres, « Truth or Dare », ( ce qui entre nous est monté mais pas fignolé par la feignasse débordée que je suis ) j’espère me faire partiellement pardonner avec ce Live Report du récent concert parisien d’Oomph ! – auquel je vous annonçais ma présence il y a quelques semaines de cela également.

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OOMPH!, 31/05/2010, TRABENDO ( PARIS )

Et j’y étais.
Tout comme le groupe ( heureusement, ducon, dirons certains dans le fond, mais on est jamais à l’abri d’une annulation de dernière minute, non ? ) que j’eu la chance de croiser alors qu’ils s’en allaient diner et que je sortais vêtu d’un de leurs tee-shirts et de mon cuir de la station Porte de Pantin. Salué par le français toujours aussi charmant de Dero et les autres membres du groupe, ma soirée avait de quoi bien commencer… si celle qui devait m’accompagner ne m’avait pas fait faux bond à la dernière minute.
Et ce sera en repensant à elle et son absence que j’allais découvrir que le groupe guest de ce concert n’étaient autre que le groupe français Collapse, groupe dont un concert de 1998 à Saint-Denis fut le premier que je vis avec cette amie, mon amie qui ne m’avait pas accompagné lundi 31 mai 2010 dernier.
Trêve de souvenirs personnels, on ne pourra nier que la programmation en première partie parisienne de ce groupe n’était pas en mauvais choix, puisque l’indus français du groupe de Mamadou ( restant l’un des derniers de cette scène avec la disparition ou l’existence plutôt fantomatique des Trepo ) pouvait coller plus ou moins au registre du trio de Wolfsburg. Mais, peut-être a cause d'une balance inégale ou de l’espace qui leur a été réservé devant la scène, le quatuor français parviendra difficilement à chauffer une salle alors encore à moitié vide durant sa demi-heure de jeu. Ces problèmes d’acoustique et de micro empêchant celle qui pour moi est un nouvel apport bien jeune à la guitare dans le line-up de se faire entendre correctement lors de ses parties chantées et de pousser un peu plus une comparaison auditive sur certains morceaux avec Senser dans son chœur croisé ( qui je crois ne devait pas être de Playtex mais bien plaisant à certains sous ce cuir ) avec la voix mécanisée de Mamadou dans ce groupe ayant remplacé batteur et même boite à rythmes par un « simple » ordinateur portable.
Et ce sera de la même façon qu’ils n’étaient pas attendus par une totalité du public que les Collapse disparaitront derrière le rideau 20 :00 passées et non pétantes.
Après un court intervalle musical ( incluant de la salsa et même les Béru ), le temps aux roadies allemands et de la salle de fignoler les derniers réglages – ou presque, la salle de 700 places du 19ème replongera dans l’obscurité pour laisser une foule acquise aux ( trop ) méconnues stars allemandes scander leur nom et hurler de joie en les voyant arriver les uns après les autres. Délaissant leurs rituels tenues cléricales et camisole de plus grosses scènes, le trio porté à cinq avec l’ajout habituel de Leo ( sosie du réalisateur Marcus Nispel, qui trouvera un fan sur sa droite ) et de Hagen ( mais pas Nina, oh ! ), respectivement à la batterie et à la seconde guitare, Dero et sa bande se présentent comme je les ai croisés deux heures plus tôt – si ce n’est ces deux traits d’eyeliner qui maquillent les yeux du charismatique chanteur à la barbe toujours aussi impeccablement coupée. Et après quelques remerciements et salutations en français, il lui faudra peu de temps pour entonner « un, deux, trois, quatre » ce « Beim Ersten Mal Tuts Immer Weh
» qui ouvrira plus de deux heures de show ! Et c’est là que les choses se seront compliquées. A mes yeux. Ou plus précisément à mes oreilles.
Déjà que j’avais pris pour habitude de sauvegarde auditive et pour conserver un certain souvenir sonore de qualité des concerts auxquels j’assiste de ne plus mettre mes pieds mais surtout mes esgourdes dans le temple du terrorisme acoustique qu’est le Palais Omnisport de Paris Bercy ( et il y est bien fait notion de sports et non de spectacles comme ce Zénith voisin, lundi soir, où se produisaient pour une séance de rattrapage le retour des Irlandais des Cranberries ), voilà qu’il me fallait me souvenir du mécontentement du plus asthmatique des chanteurs à cigarettes, Ville Valo, en ce qui concerne les réglages sonores de son groupe lors du passage de HIM dans cette même salle du Trabendo en 2005 et de ne pas perdre le temps des deux premiers titres ( ce « Beim Ersten » et « Traümst Du » qu’introduira Dero en disant trouver cette ville de Paris magnifique et belle : vil séducteur ) du groupe d’indus teuton pour me dire qu’il y avait quelque chose qui n’allait effectivement pas dans la balance. Merde !
Mais peut-être est-ce l’architecture de la salle qui altère la perception des choses me direz-vous, si vous la connaissez. Peut-être, vous répondrai-je, en me souvenant pourtant y avoir vu de putains de bons concerts et surtout et notamment le passage déjanté des insupportables petits frères pipi-caca des Beastie Boys que restent le Bloodhound Gang la même année 2005, où aucun défaut ne vient écorner le souvenir que j’ai de cette soirée de déconne, de chant et de bon esprit. Mais là n’est pas le sujet de ce soir.
Oomph ! se produisait à nouveau en terre franchouillard et de la capitale nombriliste de ce pays qu’est l’Hexagone.
Abandonnant le coté à force répétitif de leurs précédentes venues et tenues ( tombent les collerettes blanches et la camisole ), les Allemands avaient décidé ce soir-là d’offrir à leurs fans français un concert aux allures de gros show case, digne d'une enseigne soi-disant provocatrice depuis 1954 - l’architecture du lieu et la capacité de places y proposées accentuant peut-être ce cote privé et intimiste d'un de ces show cases de la RNAC pour ne pas la nommer.
Proche d’une foule qui, si elle condensait dans le fond de la salle et sur les cotés de la terrasse et du bar des têtes que j’ai vu vieillir aussi au fil de dizaines d’années de lives, n’en restait pas moins et à mon grand étonnement djeunz pour ne pas dire juvénile : ces premiers rangs imberbes et affolés et à l’orée de la découverte du vaccin du papillopriavirus truc allant connaître leurs premiers émois émotionnels et musicaux, surement, en croisant le regard du charismatique chanteur Dero Goi et échangeant avec lui quelques mots – surtout lorsqu’il déclare aimer untel et untel avant d’hurler nous aimer tous ou demander au public de jumper et lui dire qu’il est la révolution ( pour ouvrir le titre éponyme en faisant scander au public le « Yes, We Can » qui casse la baraque – comment ça elle est facile celle-là ? ).
Oui, et ce malgré ce notable défaut sonore ( à mes oreilles d’amateur de concerts sans aucun bouchon de protection auditifs pour en jouir pleinement ) qui vrille le son des vidéos du live disponibles sur Youtube ( à part peut-être celle que je vous ai dégotée en fin d'article : et merci au YouTubeur qui l'a mise de me dire s'il voudrait que je la retire s'il passait par ici ) ou d’autres sites de partage de vidéos, ce concert d’Oomph ! n’en est pas resté moins bon, étant même acceptable sans pouvoir le qualifier pour autant de totalement excellent : public venu en masse, échanges réussies entre le public et le groupe, set list qui ne regroupe que le meilleur du groupe, groupe à la prestation professionnelle et imposante, chanteur parti nager à deux reprises dans une foule qui a tout condensé dans des bonnets monstrueux appelés à croitre plutôt que dans les bras, etc.
Mais il y a un mais ou plutôt il me reste un mais en ce qui concerne ce show : l’improvisation ne semblant pas avoir été à l’ordre du jour pour ces musikos professionnels, de l’ouverture aux seconds rappels, tout comme le positionnement du groupe même au devant de la scène pour reléguer dans le fond les deux musiciens live les appuyant à chacune de leurs prestation, tout m’a semblé millimétré voire cadré.
Et que celui ou celle qui me réponde que c’est cela le savoir-faire et la qualité allemande joue les George W. Bush en s’étouffant avec un bretzel. Car tout comme chez ce dangereux psychopathe qui a eut accès huit ans à la prétendue plus grande puissance mondiale, tout n’est pas parfait et je ne peux pas dire, avouer et reconnaitre que la version acoustique de « Sex Hat Keine Macht » ait été des plus dispensable ( si, fort heureusement, celle de « Auf Kurs » qui suivait a sauvé la donne et donné encore un peu plus de puissance à ce magnifique titre extrait de « Monster » ) tout comme les quelques extraits de covers ( « Ca Plane Pour Moi » ou « Je Ne Regrette Rien » pour plaire au public exclusivement francophone, « We Will Rock You » et « Fever » pour ceux ayant étudié un brin les langues étrangères à l’école ) pour introduire ou venir se mêler à certains de leurs titres aient été une bonne idée et intervention…
Oomph ! peut jouer avec la musique et les paroles des autres, mais je ne crois pas qu’ils soient un groupe chez qui sortir des sentiers battus de leur rouleau compresseur industriel musical soit une bonne idée. Qu’ils enchainent les titres pour haranguer la foule et lui faire cracher son dernier souffle dans un déluge de sueurs et de pogos est un souvenir d’eux qui me berçaient encore jusqu’à lundi soir. Mais, oui, le groupe a vieilli alors que le public semble rajeunir à chacune de leurs scènes et, en parlant de scènes, comme je l’ai dit au début, les lieux ne se prêtaient peut-être pas à ce genre de débordement du public ( pogo et slam, même s’il me semble avoir aperçu quelqu’un oser un essai de stage-diving sur la fin du concert ). Et peut-être n’étaient-ils pas là pour ça…
Profitant de la sortie de leur album de versions anglaises, « Truth or Dare » ( 2010 ), affichant l’album précédent « Monster » ( 2008 ) derrière eux, Oomph ! aura pourtant aligné 25 titres sur ces 2h25 de concert qui m’auront fait penser plutôt à une promotion du double et excellent album best-of « Delikatessen » sorti en 2006. « Willst Du Frei Sein » ( parmi leurs duos à voix féminines – sans chanteuses - qui j’ai cru allaient ouvrir le concert ) m’ayant manqué même si j’ai pu entendre pour tout dernier titre le très beau « Sandmann » ( que Dero introduira en critiquant les dépenses excessives et stupides faites dans certains domaines alors qu’au contraire si peu est fait pour la condition enfantine – sujet de prédilection du songwriter teuton - et pour l'éducation et la jeunesse en général ), qui pourtant n’aura pas trouvé dans cette version live toute la beauté de la version acoustique de « Auf Kurs » plus tôt dans la soirée.
Au final, un concert qu’il m’aura été agréable de voir mais qui peut-être n’était pas la première expérience à offrir du groupe ( qui, personnellement, explose mieux sur des scènes un chouia plus grandes comme l’Elysée ou feu La Loco’ ) à quelqu’un qui ne les aurait jamais vus et heureusement mon amie ne m’y a pas accompagné – même si je ne peux que regretter son absence et que les Allemands ne nous aient fait aucun de leurs titres en anglais ( car j’aurais été curieux de savoir ce que cela donnait en live ) ni même leur très belle reprise du « Power of Love » de Frankie Goes To Hollywood.
Vivement leur prochain album d’inédits. Et les concerts qui suivent…


Set list du live :


Beim ersten Mal tut's immer weh
Träumst Du
Unsere Rettung
Fieber
Wer schön sein will muss leiden
Du willst es doch auch
Wach auf!
Das letzte Streichholz
Sex
Mitten ins Herz
Bis zum Schluss
Sex hat keine Macht
Auf Kurs
Revolution
Mein Schatz
Lass mich raus
Die Schlinge
Niemand
Gekreuzigt
Labyrinth
Gott ist ein Popstar
Augen auf!
Die Leiter
Sandmann


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