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Et un site négationniste de plus : pensee-unique.fr

Publié le 26 juillet 2008 par Djaphil

Je suis tombé il y a quelques semaines sur le site pensee-unique.fr. En faisant ce matin le ménage dans mes signets internet, je suis retourné sur ce site dont je ne partage pas l’orientation que l’on pourrait qualifier de « négationnisme climatique », à l’opposé de la ligne éditoriale de écologie-durable.

Le scepticisme face au réchauffement climatique

Sous couvert de lectures croisées et de citations scientifiques, son auteur soutient qu’il faut rester sceptique face à la thèse du réchauffement climatique qu’il nomme « la pensée unique ». Non, non : la pense unique, ce n’est pas le libéralisme économique sauvage… C’est bel et bien cette pensée éco-responsable qui peine tant à s’imposer dans la vie pratique. Soit… Acceptons qu’il s’agit d’une pensée unique. Sont point de départ pourrait donc s’exprimer selon cette citation qu’il met en avant : « Si l’on considérait une théorie comme parfaite, et si on cessait de la vérifier par l’expérience scientifique, elle deviendrait une doctrine » (Claude Bernard).

La pensée unique : il y a un réchauffement climatique

Pour l’auteur du site, la « doctrine », la « pensée unique » est apparue depuis quelques années : « nous assistons, depuis quelque temps, à un mélange des genres et des responsabilités, et, en d’autres termes, à des convergences d’intérêt entre différents acteurs de la vie publique qui me semblent dommageables pour la société et, à terme, pour la démocratie elle-même. Hélas, toute une cohorte de “faiseurs d’opinion” a le plus grand intérêt à canaliser, domestiquer et à formatter l’opinion publique pour ses propres intérêts. C’est là que se trouve l’origine de la Pensée Unique !« . Nous serions donc soumis au diktat d’une écologie intéressée.

La politique et le réchauffement climatique

D’après lui, les politiques ont intérêt à appliquer le principe de précaution pour, dit-il, éviter la répétition du cas du sang contaminé: puisque le réchauffement climatique est probable (mais non certain), il faut partir du principe qu’il va arriver, et donc tout faire pour l’éviter. J’apprends donc grâce à cet auteur que les politiques usent de manière excessive du principe de précaution. Je pensais au contraire que la politique attend souvent des catastrophes pour régir, d’être au pied du mur pour agir, surtout quand l’action à engager s’avère impopulaire… No comment.

Les médias et le réchauffement climatique

Pour les médias, il trouvent un scoop dans le réchauffement climatique : parler d’apocalypse fait vendre, surtout en exagérant les chiffres. C’est marrant, car j’ai l’impression que les médias parlent rarement de la menace sur le vivant qu’implique le réchauffement climatique. Ils parlent souvent d’espèces vivantes menacées, mais rarement de la menace sur l’équilibre symbiotique global… Surtout, je n’ai pas l’impression que les sujets écologiques soient les plus vendeurs pour la presse. L’homme, par essence (Cf. Pascal), préfère se divertir. Pour l’auteur, les médias crierait au loup pour assurer ensuite une mission pédagogique : « voilà comment il faut désormais agir ». Ces faiseurs d’opinions ne feraient que nous prendre pour des imbéciles… Encore une fois, je tombe des nus ! Et moi qui pensait qu’en nous divertissant, les médias nous prenaient pour des imbéciles et que les rares sujets consacrés à l’écologie s’adressaient à notre conscience ! Que neni : c’était en fait l’inverse !

Le réchauffement climatique rapporte des sous aux scientifiques

Encore une idée que ce fabuleux auteur m’apporte ! Décidément, quel grand penseur ! Point de départ : les scientifiques se sont trompés dans l’Histoire. Conséquence : ils se trompent encore aujourd’hui (thèse cachée de l’auteur : mais moi je vais vous dire la vérité). Surtout, les scientifiques pro-réchauffement récolteraient plus de fonds pour leurs recherches que ceux qui mettent le réchauffement en cause… Je ne suis pas sûr qu’il soit difficile d’avoir des fonds quand on fait une recherche scientifique, même opposée au réchauffement climatique. Enfin, la majorité des scientifiques grossiraient les chiffres et les fait pour nous faire peur afin de changer nos comportements pour éviter le pire (qu’ils prendraient, à tort, pour certain). Ah ! La théorie du complot : on peut la ressortir à toutes les occasions !

Les écologistes sont démagogiquement alarmistes

Les écologistes sont tous mûs par une idéologie qu’ils défendent en répandant la peur. Mais l’auteur se trahi au détour d’une phrase : « Vous n’êtes toujours par convaincu sur la philosophie profonde des écologistes ? ». Car justement il ne parle que de mouvements proches de la Deep ecology, un courant fortement extrémiste dans ses thèses. Il cite à tout va des thèses extrêmes et réduit l’écologie à cela. Je suis cependant d’accord avec lui sur l’idée qu’il y a de nombreux excès autour de l’écologie. Mais ne mélangeons pas tout : un peu de bon sens.

Tout le monde nous trompent !

Les comités d’experts de l’ONU, le GIEC : tout le monde nous trompent. Ils sont tous idéologues et remplis d’a priori. Il y a en fait débat et non consensus autour du réchauffement climatique. Ces experts forment une sorte de secte dispensant la pensée unique. Plus généralement, il y aurait une convergences d’intérêts : scientifiques, politiques, écologistes et publicitaires trouveraient satisfaction à leurs intérêts dans la thèse du réchauffement climatique…

Etrange comme thèse. S’il y a réchauffement climatique d’origine humaine, il faut réduire notre impact environnemental donc moins consommer. SI on consomme moins, une partie de l’économie va s’effondrer (car l’économie libérale est quasi exclusivement fondée sur un modèle énergivore). Si l’économie s’effondre, les politiques risquent de ne pas recevoir les faveurs des électeurs, qui restent avant tout des animaux recherchant le plaisir au travers de la consommation. Les publicitaires risquent d’avoir du mal à vendre leurs produits puisque la conséquence de la thèse du réchauffement climatique est qu’il faut moins consommer (même un produit bio ou recyclable génère des émissions de CO2). La thèse du réchauffement climatique s’opposant au confort, elle a peu de chance de recevoir les faveurs du plus grand nombre. Ce n’est pas une pensée unique. C’est une pensée responsable qui, objectivement, concourt en outsider au sein de nos sociétés libérales.

Pour preuve le site promouvant le négationnisme écologique sous couvert de scepticisme et d’esprit cartésien dont je viens de vous parler brièvement.


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