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Le collectif contre la vidéosurveillance écrit au maire pour qu'il stoppe l'installation des caméras

Publié le 09 juin 2010 par Gezale
Le collectif contre la vidéosurveillance écrit au maire pour qu'il stoppe l'installation des camérasLe collectif comprend des membres de : la LDH (ligue des droits de l'homme) du PS, du PCF, du Parti de Gauche, du NPA et de l'association des élus de l'opposition de Gauche. (photo JCH)
Le collectif lovérien contre l'extension de la vidéosurveillance a tenu une conférence de presse, lundi, pour démontrer que la politique municipale en matière de prévention de la délinquance continue à faire fausse route. Pour appuyer leur démonstration, les membres du collectif ont cité de graves incidents commis dans le quartier des Acacias, quartier cité en exemple par le maire, pour justifier l'installation des caméras et invoquer un pouvoir de dissuasion.
Alors même qu'il faisait approuver par sa majorité (et la droite) une étude de 30 000 euros visant à l'extension du système de vidéosurveillance (centre ville ou Maison rouge ?) des voitures brûlaient aux Acacias sans que les enregistrements soient d'une quelconque utilité. Se livrant à une enquête de voisinage (traditionnelle) les policiers ont avoué que les contre-jours leur interdisaient toute identification des auteurs.
Non seulement les caméras n'empêchent pas la commission d'actes délinquants mais en plus elles ne sont pas utiles à la résolution des affaires. Je sais bien qu'on invoque à tout bout de champ le rôle des caméras pour aider à résoudre des actes de grand banditisme. Il faut des dizaines d'opérateurs pour visionner les bandes enregistrées et consacrer un temps fou à exploiter les éventuels indices. Chacun d'entre nous a vu, récemment dans les journaux télévisés, ces images de braqueurs de fourgon à Marseille, cagoulés, gantés, armés (ils ont même tiré !) filmés lors d'une attaque de fourgon se moquant comme d'une guigne des caméras et des policiers sur place mais menacés.
Les caméras posent un problème plus large que la simple prévention et la lutte contre le sentiment d'insécurité. Des maires de gauche et de droite en reviennent et conviennent que rien ne pourra remplacer la présence humaine dans les quartiers pour apaiser les tensions, établir un dialogue avec les jeunes souvent livrés à eux-mêmes. Voilà un rôle parfait pour des médiateurs, des éducateurs, et pourquoi pas, des policiers municipaux. Plutôt que de les armer de Tasers ou de pistolets il vaudrait mieux les armer psychologiquement et rationnellement pour qu'ils soient capables d'établir des liens avec la population et rétablir un dialogue souvent interrompu.
Le collectif a indiqué avoir adressé une lettre au maire de Louviers pour qu'il cesse d'étendre le réseau de vidéosurveillance à la fois parce que ce dernier met en cause des droits fondamentaux, notre liberté d'aller et venir, notre refus d'être considéré comme suspects a priori, et surtout parce que le système est inefficace sur le long terme. Je rappelle que 800 foyers du quartier de Maison rouge ont signé notre pétition contre la vidéosurveillance. Enfin, en cette période de crise financière, il y a mieux à faire que dépenser des dizaines de milliers d'euros dans des investissements totalement improductifs.

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