Magazine Culture

Coule la Seine, Fred Vargas

Par Craklou

Je n'ai certes pas besoin qu'on me pousse pour dévorer un nouveau Fred Vargas, mais le faire en commun ça a un côté très sympa, c'est pourquoi j'ai sauté sur l'occasion lorsque Pimprenelle a proposé d'intégrer cet auteur à son challenge.

Cet opus n'attendait que moi sur ma PAL, et ayant découvert récemment le plaisir des nouvelles, j'ai eu envie de tester ce format sur l'un de mes auteurs préférés.

"

Danglard connaissait assez le commissaire pour comprendre, à la variation d'intensité de son visage, que quelque chose d'intéressant s'était produit ce matin. Mais il se méfiait. Adamsberg et lui avaient des conceptions très éloignées de ce qu'on appelle un "truc intéressant". Ainsi, le commissaire trouvait assez intéressant de ne rien faire, alors que Danglard trouvait cela mortellement paniquant. Le lieutenant jeta un coup d'œil soupçonneux à la feuille de papier blanc qui voletait entre les mains d'Adamsberg. (.../...) À vrai dire, il s'était accoutumé à cet homme, tout en s'irritant d'un comportement inconciliable avec sa propre manière d'exister. Adamsberg se fiait à l'instinct et croyait aux forces de l'humanité, Danglard se fiait à la réflexion et croyait aux forces du vin blanc.

"

Des Vargas, vous commencez à en avoir vu passer ici. Sur la forme, je n'ai plus grand chose à ajouter : j'adore le style d'écriture de cet auteur, simple, fluide, décapant, ainsi que la naïveté doublée d'étonnement que l'on peut discerner à travers tous ses personnages. Ici, rien ne change, même si l'on passe des romans aux nouvelles, la façon de raconter ne change pas d'un poil : à la première page on reconnaît indéniablement la plume de Vargas ; les enquêtes allant être ce qu'elles seront, c'est à dire très courtes, on est tenté de prêter encore plus attention que d'habitude aux détails que l'on peut manquer d'habitude, trop occupés à se creuser les méninges sur l'identité du grand méchant tueur, et c'est un vrai bonheur de prendre du plaisir dans le style, les tournures, les mots, bien plus que dans l'intrigue. on se rend d'autant mieux compte qu'un roman de Vargas c'est un policier, mais pas que!

Des trois nouvelles que le recueil propose, j'ai préféré la première, la plus longue, qui se rapproche le plus d'un court roman, qui présente donc mieux non seulement l'intrigue mais aussi les rapports entre les deux inséparables, Danglard et Adamsberg. Bien que le dénouement soit un brin tiré par les cheveux, j'ai retrouvé avec plaisir les mécanismes réflexifs du commissaire.

Les deux autres, bien plus courtes, sont néanmoins sympathiques ; de même, les enquêtes sont très peu développées, surtout pour la dernière, mais cela ne nous empêche pas de plonger dans le Paris de Varags et Adamsberg avec délices.

Vivement le prochain, bien qu'il ne m'en reste plus beaucoup d'inédits à découvrir!

Vous trouverez ici mes autres lectures de Vargas

Dans les bois éternels

Debout les morts

L'homme aux cercles bleus

Sous les vents de Neptune

Un lieu incertain

et le récapitulatif des billets des autres challengés !!

42823900_p.jpg


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Craklou 58 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines