Magazine Internet

Facebook et Wikipédia, le partenariat qui change la donne ?

Publié le 10 juin 2010 par Thibaudchemin

Facebook (site le plus visité au monde en avril 2010*) et Wikipédia (4ème site le plus visité*) ont conclu le 19 avril dernier un partenariat passé plutôt inaperçu. Pas vraiment d’annonces à ce sujet, peu de relai dans les médias et sur les blogs, pourtant cet accord n’est pas sans conséquence.

Facebook et Wikipedia

En effet, cette mise en commun entre le réseau social et l’encyclopédie en ligne a donné naissance à la génération de centaines de nouvelles pages Facebook. Prévu pour diffuser aux utilisateurs du réseau social le savoir de Wikipédia sur des termes génériques comme la cuisine ou le poney, le système mis en place à donc permis la génération automatique de pages avec l’intégration de l’ensemble des contenus Wikipédia, parcourus eux-même de dizaines d’ancres internes renvoyant soit sur les pages Facebook soit sur les pages Wikipédia correspondant aux mots utilisés. On trouve également sur ces pages, que l’on peut « aimer » (grâce au fameux bouton « like »), les posts de vos amis (qu’ils « aiment » la page ou non) contenant le terme de la requête agrégés sous le contenu Wikipédia, et les posts et statuts (publics, on l’espère) les plus récents de l’ensemble des utilisateurs (là encore qu’ils « aiment » ou non la page) ayant utilisé ce mot.

Ma première inquiétude concerne la survie de Wikipédia puisqu’on ne saisit plus vraiment l’intérêt pour l’internaute, qui passe son temps consacré au web sur Facebook, de passer par Google pour cliquer ensuite sur une page Wikipédia alors qu’il peut maintenant rechercher et lire directement à l’intérieur du réseau social. D’autant plus que Facebook réussit, lui, à monétiser ses pages par la publicité.

Ma deuxième interrogation se tourne vers les marques. En effet, la génération de ces pages ne s’est pas limitée aux termes génériques puisqu’elle concerne l’ensemble des pages Wikipédia dont les marques. Ces pages créées sans annonce préalable, sont en phase de devenir le cauchemar de certaines marques. Tout d’abord, beaucoup d’entreprises n’étaient pas présentes sur le réseau, par choix (manque de volonté, de ressources, de stratégie, etc.). Toutefois, sans avoir été consultées, les entreprises qui sont référencées sur Wikipédia, ont aujourd’hui leur page Facebook avec une agrégation de contenus émanant de Wikipédia et des utilisateurs de Facebook. La question de la maîtrise de l’identité numérique est donc au cœur du problème : comment peut-on maîtriser son discours et ce que l’on dit de votre marque dans ces conditions ? Par ailleurs, pour les marques qui avaient déjà investi le réseau avec des pages officielles, ces nouvelles pages interviennent comme des doublons et il devient impossible de canaliser les fans sur une seule et même page administrée par le community manager de la marque.

Ma troisième et dernière remarque est orientée vers la remise en question des techniques de référencement. Avec ces pages reprises entre Facebook et Wikipédia, on peut trouver parmi les premiers résultat de Google sur une requête précise à la fois la page Wikipédia et la page Facebook comportant les mêmes textes. Même si les pages Facebook sont enrichies des statuts et posts des utilisateurs, les contenus principaux de ces pages restent identiques à la mise en forme près, et Google semble donc faire fi de l’une des règles de base du SEO : le duplicate content.

Finalement, Facebook devient de plus en plus l’endroit du web où l’on peut tout faire. Et, pour ce qu’il ne peut pas encore agréger, il reste le bouton « like », que plus de 50 000 sites avaient déjà mis en ligne une semaine après son apparition, qui renvoie l’internaute sur Facebook depuis n’importe quelle page d’un site l’ayant intégré. On se demande donc quelle sera la prochaine étape ?

* Source : The 1000 most-visited sites on the web


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Thibaudchemin 475 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines