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Après Afrique du Sud - France

Publié le 15 juin 2010 par Pierre Salviac
Bon. Eh bien Lièvremont avait raison cette tournée en Afrique du Sud ressemblait à un voyage au bout de l’enfer. Sans les tauliers que sont Servat, Harinordoquy, Traille, Jauzion et privé des forces de frappe que sont Bastaraud et Fritz le Quinze de France était condamné d’avance. "Soit on est le boucher, soit on est le veau" avait averti le sélectionneur national. Ses joueurs ont été des veaux. A quoi sert d’envoyer chez les champions du monde une armée en guenilles au terme d’une saison éprouvante passée à courir deux lièvres à la fois : Coupe d’Europe et Championnat ? A rien sinon à payer un voyage au Pays de la Coupe du Monde de Football aux Présidents Lepasset et au Président Camou. Cette mission n’était pas davantage nécessaire que la mission Boutin. Et ce sont les joueurs qui paient l’addition. C’est la plus lourde défaite d’une équipe de France en Afrique du Sud. Et le premier échec en 4 matchs au Cap. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? C’est l’ancien capitaine du Canada Al Charron (voir mon livre "à propos de rugby" chez Atlantica) qui disait : "Le rugby c’est 30% de talent et 70% de mental." Le rugby français, même handicapé par l’absence de joueurs majeurs, ne manque pas de talents. Mais nos sélectionnés n’avaient pas de mental face à des Springboks revanchards. Conséquence :
-  Ils ont été emportés sur chaque impact, bousculés dans les rucks, maladroits et naïfs en défense, lents et indisciplinés (carton jaune pour Yachvilli).
-  Ils n’ont pas pu gérer la nouvelle application de la règle du plaqueur-plaqué que maîtrisent leurs adversaires habitués à jouer avec pendant le Super 14. Résulats : 18 fois pénalisés contre 9 à leurs adversaires. Cette règle n’est pas modifiée mais c’est l’interprétation qui en est désormais faite par le corps arbitral qui est changée. Que dit cette règle ? Aujourd’hui rien n’empêche qui est debout de venir gratter le ballon pour le récupérer mais il est obligé de montrer qu’à un moment donné il a lâché le plaqué. Dans un un contre un ou un deux contre deux l’aménagement de la règle laisse un temps d’avance supplémentaire à l’équipe qui a l’initiative du jeu pour venir soutenir, étayer, parce que celui qui plaque au ballon et qui accompagne le plaqué au sol doit obligatoirement lâcher le plaqué à un moment. Cela risque de diminuer les turn-over disent les sceptiques. On verra bien. En attendant il y a urgence à s’adapter parce qu’autrement la France, mais aussi l’Irlande et l’Angleterre qui ont pris également une déculottée ce week-end (J’y reviendrai) risque d’aborder la Coupe du Monde 2011 avec un sérieux handicap. A part ça qu’est ce qui n’a pas marché docteur ?
-  La paire de centre Mermoz-Marty aussi absente du débat que lors de la finale du championnat. Mermoz rate deux plaquages qui font autant d’essais pour les Springboks.
-  Lauray. Dans une équipe à la rue la dernière trouvaille de Lièvremont n’a pas été à son avantage.
-  Le coaching. C’est une erreur d’avoir sorti Domingo à la mi-temps. A moins qu’il était blessé mais je n’ai pas constaté.
-  Les lancers en touche. Szarzewski a manqué le duel qui l’opposait à Matfield. Mais aussi à Rossouw qui me fait l’effet d’être un sacré client. Et des satisfactions y en a -t-il eu maître ? Une seule à mes yeux. Clerc qui m’a donné l’impression d’être revenu à son meilleur niveau. Le chat est maigre...

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