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Comment réaliser un jeu vidéo à LICENCE bien merdique

Publié le 10 décembre 2007 par Benoit B.

S’il y a bien un truc que la plupart des joueurs ont fini par apprendre à la dur c’est que les jeux à licence (soit les jeux issus de films/livres/musique) sont bien souvent des foirages monumentaux. Il y a bien quelques exceptions (Star Wars Kotor, Pirate des caraibes sur PC mais ca c‘est parce qu’en fait c’est Redguard relooké pour l’occasion ou encore les Chroniques de Riddick qui réalise l’exploit de faire un bon jeu vidéo a partir d’un film pourri) mais ce n’est qu’une infime minorité que les développeurs renvoient bien vite dans leur pays par charter. Remarquez, quelque part ce n’est que justice quand on voit que le cinéma saccage allègrement les jeux vidéos.
Maintenant que tu as appris les concepts de base pour faire un bon jeu vidéo bien pourri, que tu as une équipe de développement qui a la méga –niaque (normal tu les nourris exclusivement avec de la viande rouge), et que tu as plein de gros sous pour financer tes délires, je vais aborder plus en détail le concept des jeux à licence. C’est un genre délicat à aborder car il est issu d’une longue lignée de jeux pourri et il va donc falloir bien te merder pour rester dans le ton, ca serait dommage d’agréablement surprendre tout le monde. Je vais donc aborder, dès maintenant, toutes les règles spécifiques de ce genre et présenter également plusieurs concepts de jeux à licence bien moisis que tu pourras reprendre à ton propre compte si tu le souhaites, petit coquinou.


Quelle licence choisir :
C’est la première étape et sans doute la plus délicate ! Quel univers vas tu donc bien pouvoir saccager tout en t’en mettant plein les fouilles ? Il y a plusieurs possibilités qui s’ouvrent à tes yeux ébahis :
  • La plus simple consiste tout bêtement à regarder ce qui est à la mode en ce moment, suivant ce principe tu vas pouvoir faire un jeu sur Tokio Hotel, la Star Ac voir même carrément sur les Miss France (J’imagine déjà le boitier du jeu “Toi aussi apprend à marcher comme une godiche et dire des conneries plus grosses que ton bonnet de soutien gorge”). Le but est d’avoir un max de public potentiellement intéressé par ta bouse pour augmenter l’arnaque. Tu peux aussi taper dans les livres pour ta licence mais sache qu’a part quelques exceptions les Best-Seller se vendent aux mieux à 100 000 exemplaires ce qui fait un public assez faible, préfère taper dans la musique yaourt, les émissions télé réalité ou les films (enfin les Blockbusters, pas la production intimiste gréco-indo-viétnamienne sur la condition de la femme au Timor oriental pendant les années 30).

  • Si tu ne veux pas choisir tout seul tu peux également t’associer à un studio de cinéma, celui ci sera ravi de te refourgera les licences de ses futurs films. Ta seule mission sera d’en faire un jeux vidéo lyophilisé fini pile poil au moment de la sortie du machin au cinéma. Comme ça tu t’épargnes le mal de crâne de la recherche du thème.

  • Un autre concept de licence consiste, non pas à payer pour utiliser les droits d’un “univers”, mais de carrément payer les droits d’utiliser le nom d’une personne célèbre pour en faire son “jeu officiel”. Prends exemple sur tous les jeux estampillé Tom Clancy (enfin prends pas trop exemple quand même parce qu’il y en a des bons dans le tas) et autres Alexandra Ledermann la reine des bourricots pour te faire une idée du concept. Comme c’est pas facile de réfléchir, j’en conviens, je te suggère quelques possibilités dans lesquelles tu peux piocher:
    • Chuck Norris’s “High Kick of Death”
    • JP Pernault “Le mystère du dernier sabotier du Gers”
    • Loana’s “Ma 1ère poupée gonflable”
    • Mickael Bay‘s “Explosion Extreme”

    Comme tu vois les possibilités sont infinies.

  • Si pour l’instant tu ne trouves aucune idée de licence tu peux commencer dès à présent à développer ta bouse, il te suffira, une fois finie, de choisir un “univers” qui correspond à peu près à ce que tu as pondu et de changer juste le nom du jeu sur la boite, les acheteurs n’y verront que du feu si tu changes deux trois nom de persos par ci par là.

  • Pour les plus hardcores des développeurs il est possible de réaliser un crossover, à savoir mélanger deux licences pour en faire un seul jeu. Avec un concept pareil tu optimises fortement ton potentiel destruction d'œuvres, c'est magnifiques. A toi “Babar le gentil éléphant contre Spiderman”, “Le seigneur des anneaux Olympiques” voir même “Star WarHammer 40 000K”, la seule limite est ton imagination (et ton pognon) !!

Une fois la licence choisie et dûment payée il te reste à dépenser judicieusement le reste de tes sous pour faire un massacre en règle. Je ne reparlerai pas ici de l’IA ni du gameplay, ces points ayant déjá été traités précédement (LIEN), je vais plûtot aborder quelques spécificités incontournables du genre .


Les éléments de graphisme incontournables :
Les gens achètent ton jeu non pas pour le gameplay mais pour retrouver les éléments qu’ils ont aimés dans le film/manga/série dont il est tiré... tu dois donc obligatoirement modéliser certains éléments tel que :
  • Les acteurs/héros : S’il s’agit d’acteurs en chair et en os tu vas devoir faire péter la modélisation photo réaliste ! Pas de panique c’est très simple, contente toi d‘une photo du gars en question plaquée sur un vieux visage polygoné, ça sera largement suffisant pour donner l’illusion. Même chose pour un héros d'anime avec l’avantage que tu peux encore plus massacrer la modélisation pour lui donner un soit disant “effet cartoon”. Voilà quelque exemple pour te montrer jusqu'à quel point tu peux pousser la laideur de tes créations :

  • Les lieux principaux : Pas besoin de tout modéliser, ça serait chiant et fatiguant et comme de toute façon peu de personnes finiront ton jeu ça serait donner de la confiture de framboise a un cochon neurasthénique (oui j’ose upgrader des proverbes). Sélectionne simplement deux/trois scènes ou éléments clé et voilà, tout le monde sera content. Par exemple si tu veux adapter Matrix modélise vite fait la salle aux poteaux (facile en plus), le dojo d’entrainement et l’intérieur du vaisseau spatial de Morphéus, hop, emballé c’est pesé.

Et c’est tout, le reste n’est que superflue donc tu dois t’en passer vu que tout ton pognon est passé dans l’achat de la licence, il ne faut pas gâcher.


Les Goodies :
Par cet anglicisme alakon je désigne tous les bonus et autres récompenses que tout jeu à licence se doit d’intégrer. Pour faire simple il s’agit tout bêtement d'insérer des croquis, des références à la licence et, s’il s’agit d’un film ou d’un anime, des extraits de quelques minutes (pas plus attention, faut que l‘acheteur aille quand même voir le film et/ou qu’il paye le dvd en plus, autant pigeonner jusqu’au bout). En plus cela t’évitera de te casser le derrière à faire des cinématiques et cela satisfera le fan de base qui a acheté ton jeu, non pas pour son gameplay, bien foiré comme il se doit si tu as suivis mes conseils, mais uniquement parce que “OMG je kif tro Barbie je ve pécho tou lè déssin”.

Mais attention, tu ne dois pas balancer les goodies n’importe comment, il doit toujours y avoir une contrepartie. Il faut donc que tu les intègres comme des récompenses données aux joueurs qui auront acceptés de mettre en péril leur intégrité mental en jouant a ton jeu plus de 10mn. Cela procure un double avantage : tu remplis ton jeu sans te fouler et tu fais souffrir les pigeons qui ont acheté ta daube. N’hésite pas à faire ton gros sadique en obligeant le joueur a refaire 15 fois le jeu pou débloquer une vidéo moisi, voir à récupérer 500 items planquouzés dans des endroits inaccessibles pour choper deux pauvres artworks, le pire c’est que tu seras remercié pour ce “défi” tu verras.


Le Making-Of :
Cet élément fait plus ou moins parti des goodies mais vu son importance je vais détailler les règles à respecter pour être sur de bien le merder.
Ce qui caractérise un bon making-of de merde c’est son hypocrisie ! Il faut que ça dégouline de complaisance par tous les pores jusqu'à l’overdose, et bien entendu il ne faut quasiment jamais parler de “comment le jeu a t’il été réalisé”. Pour faire illusion 2/3 images d'artworks punaisées à un mur, une image de modèle en fil de fer et un plan large sur une rangée d’ordinateur pour montrer tout le beau matos du studio (le faux, pas celui dans une cave au Gourménistan) suffiront amplement à ne pas trop frustrer le client et à lui faire croire qu’il a appris plein de choses.
Le making of ne doit servir qu’à faire de la promotion avec tout le monde qui balance du “c un pur projet de ouf lol !”, “c t un défi formidouble” et autres “l’ambiance de travail était trop top, blablabla, on était trés excité par tout ca, blublublu, zizi tout dur, bliblibli, fier du résultat...”, mais ouais mon gros, continue de sourire on va finir par y croire !!

Même si tout ce qui est dit est totalement faux l’important est que cela doit puer la joie et l’esprit winner, pour se faire tous les producteurs/acteurs/développeurs/autretrucen-eurs doivent jouer le jeu de la masturbation intellectuelle en se branlant entre eux à coup de “Roberto est un réalisateur phénoménal” et autres “Gérard avait une vision trés précise de l’ambiance qu’il voulait donner au jeu”, balancez aussi deux trois anecdotes sur des vannes de merde entre membre de l’équipe pour faire croire que c’était la franche camaraderie, plus c’est à vomir, mieux c’est (oui tout cela est très vulgaire mais c’est nécessaire et ça détend).
A noter que j’exagère à peine, il suffit de regarder à peu près n’importe quel making-of pour s’en convaincre, si vous arrivez à en extraire plus de 2mn d’informations “utile” vous êtes tombé sur une perle rare. Mais ce n’est pas tout à fait le sujet alors revenons à nos pangolins.


Quelques idées de jeux à licence :
Maintenant que tu connais toutes les ficelles je te propose plusieurs possibilités de jeux à licence et le gameplay qui va avec, tu n’a qu’a choisir au pif dans tous ca et à toi le bonheur du développement merdique sans effort :
  • Forrest Gump : Comme tu n’a pas forcément compris le sens profond du film il te suffit de te contenter d’adapter 3/4 scènes cultes sous forme de mini-jeu pour satisfaire tout le monde. Par exemple :
    • Forrest qui fuit les gosses qui le martyrise : Pour ce passage inspires toi des vieux jeux de sport sur Nes, le joueur va devoir faire courir le héros aussi vite que possible en appuyant alternativement sur deux boutons très rapidement, mais ce n’est pas tout, histoire d’innover tu peux ajouter un système de détection vocale qui oblige le joueur a crier “Cours Forrest” très fort pour lui donner un boost (comme de la nitro), immersion garantie.

    • Forrest qui devient champion de ping pong : Une simple adaptation de pong relookée fera l’affaire, pas la peine de chercher plus loin.

    • Forrest au vietnam : Une bête image fixe de jungle plus deux trois vietnamiens qui apparaissent de temps en temps derrière un arbre et tu obtiens une séquence de shoot somptueusement merdique.

    Etc... suivant ce principe tu dois pouvoir trouver encore une dizaine de mini jeux, mais inutile de trop te forcer tu peux te contenter des 3 jeux cités précédement et les décliner en divers niveaux de difficulté, change juste la couleur des décors pour faire l’illusion et l’affaire est dans le sac.

  • Rencontre du 3ème type : Adaptation extrêmement simple à réaliser puisqu’il te suffit de réaliser un bête jeu de rythme façon DDR (Dance Dance Revolution) et autres Parapa the rapper en te basant sur la célèbre séquence : et uniquement celle là avec deux trois variantes. Plus le joueur est en rythme plus la passerelle du vaisseau spatial s’ouvre. Et osef si ca pourri tout le charme et l'ambiance du film bien sur.

  • La marche empereur : Histoire de bien rendre l’ensemble du jeu très pénible le déplacement de ton manchot devra se faire “comme pour de vrai”. Le manchot se “dandinant” pour avancer il suffit de reprendre l’idée, pour avancer le joueur devra donc alterner deux touches, une pour pencher a gauche, l’autre à droite, ensuite il le dirige comme dans tout jeu avec les touches fléchés.

    De cette façon tu fais du trois en un : il faut être un poulpe pour jouer à ton jeu correctement, c‘est méga chiant parce que c’est répétitif et en plus ca tue les mains, mais que ne ferait t’on pas pour un peu d’immersion. Un autre gros avantage du jeu réside dans les décors, comme ca se passe dans le grand nord une simple étendu blanche un peu vallonée suffira pour l’ensemble du soft, pratique.

  • Memento : Si tu ne connais pas ce film il s’agit de l’histoire d’un homme qui n’a plus de mémoire à court terme, pour se mettre dans la peau du personnage le réalisateur à monté son film avec toutes les scènes à l’envers. Pour une adaptation en jeu il suffit de reprendre ce principe, en gros tu te contente d‘inverser toutes les commandes (avancer devient reculer...) pour le reste tu en fais un vieux jeu de shoot, ça fera concept c’est classe. Et pour rester dans le ton penses à interdire les sauvegardes, en plus ça augmentera la durée de vie.

Voilà, tu as toutes les clés en main pour nous pondre LA future bouse qui donnera des envies de meurtre à plein de joueurs, ne gâche pas tout !


Comme toujours un expert, enfin un Mr trucmuche, va nous donner son opinion sur ce dossier :

Si c’est pas magnifique ^^ Prochainement (enfin je sais pas quand serait plus juste) d’autres complèments à ce dossier sur les jeux vidéos pourris verront le jour pour rester à la pointe de la daube ;)
Si vous avez des suggestions de jeux à licence n’hésitez pas à aider nos amis développeurs en en parlant dans les commentaires.

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