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35. Apologie de l'autostop

Publié le 14 mai 2010 par Melaniepiqpiq
Maintenant que notre rôde-tripes kiwi est terminé (snif), nous ne sommes pas peu fières de vous annoncer que nous avons traversé l'île du nord ET du sud uniquement en stop! Ce qui a fait de nous des autostoppeuses convaincues... et contribué au développement des muscles de notre bras gauche (maintenant va falloir faire du stop dans un pays où on conduit à droite, pour équilibrer).
Non seulement c'est le moyen de transport le plus économique (et souvent le plus rapide, quand on n'attend pas 2h sous la pluie), mais en plus, c'est une excellente façon de s'instruire sur le pays (cf post 34), l'autochtone étant souvent bavard et très fier de vous montrer des endroits inconnus de la masse des touristes.
35. Apologie de l'autostop
Thermes sauvages entre Rotorua et Taupo: la source d'eau bouillante réchauffe le torrent d'eau froide, donnant la température idéale pour la baignade (une quarantaine de degrés). Quoique... c'est encore un peu trop chaud pour moi.
35. Apologie de l'autostop
Sur la route de Greymouth, deux Audi plantées dans le sol, dans l'unique but d'énerver/d'interpeler l'automobiliste qui passe? Notre chauffeur nous avait prévenues que les gens sont « a little bit crazy »sur la côte Ouest. Si vous avez un bon zoom, vous pourrez lire sur le panneau les vers suivants: « Welcome to all who wish me well. Anyone else can go to HELL ». Poétiquement dissuasif.
J'allais oublier le 3e avantage qui n'est pas le moindre: ça nous a permis aussi d'améliorer de manière considérable our Kiwi English, puisque la moindre des politesses, c'est de faire la conversation à son chauffeur. Non seulement nous avons fait de grands (et nécessaires) progrès en compréhension orale, mais en plus nous avons appris quelques bribes du vocabulaire spécifique. Si vous voulez passer pour un authentique Kiwi, exprimez votre enthousiasme en vous exclamant « sweet as! »(et non pas « sweet ass » comme je l'avais compris au début) ou « choice! », enfilez vos « togs »avant d'aller nager, et appelez tout le monde « bro » or « cuz »(aucune idée de l'orthographe. C'est l'abréviation de « cousin »). Ainsi, pas besoin de retenir les prénoms... Le Kiwi est rusé, et met sa ruse au service de sa fainéantise.
Mais avant tout, le stop aura été l'occasion de faire connaissance avec une galerie de personnages très hétéroclites, ayant comme dénominateur commun une grande gentillesse.
J'ai déjà évoqué, entre autres, le pharmacien blagueur, le routier marmonneur, le transporteur de moules (green lipped ou pas, l'histoire ne le dit pas), les petits retraités australiens, la vigneronne écossaise, le conducteur de bulldozer franc-maçon et le Japonais astrologue.
Ce n'était que la partie émergée de l'iceberg.... Les personnes suivantes ont également contribué à la réussite de notre exploit:
-le maçon taciturne
-le jeune web designer anglais qui s'ennuyait dur à travailler à la maison
-l'obligatoire surfer blond, bronzé et musclé
-les deux copines ergothérapeutes qui n'habitaient qu'à quelques kilomètres de l'endroit où nous tendions le pouce, mais qui nous ont prises en pitié à cause de nos mines désespérées. Elles ont eu la gentillesse de nous déposer à un endroit plus propice au stop alors que ce n'était pas du tout sur leur chemin.
-le psychologue pour personnes addictes au jeu qui a voyagé en Europe pour faire de la recherche sur le sujet
-l'employée de banque de notre âge qui après un divorce et 3 fausses couches comptait prochainement tout plaquer pour aller faire l'Asie en sac à dos.
-l'ingénieur civil qui essayait de nous vendre son fils, allant jusqu'à nous donner son numéro à Queenstown: il est beau garçon, il gagne bien sa vie, il a même un bateau.
-le petit couple allemand (lui médecin, elle vétérinaire) qui nous a prouvé que c'est possible de voyager en camping car avec un bébé de 6 mois
-le Hollandais à la double nationalité de retour au pays de son enfance pour fuir la crise
-le jeune couple anglais en voyage de noces
-la femme toute calme dont nous n'avons pas réussi à comprendre le métier (bien qu'elle l'ait expliqué deux fois), réalisant les limites de nos compétences en compréhension orale
-la Française sortie de sa Bourgogne natale pour travailler 6 ans en Espagne dans l'import-export. Maintenant elle est pour un an en NZ avec un visa « work and travel », s'est acheté une voiture et sillonne les routes kiwies, restant à chaque endroit quelques jours pour effectuer divers petits boulots allant du jardinage aux cours de français et espagnol. Ça m'a donné des idées, tout ça...
-le meilleur (ou le pire?) pour la fin: le peintre en bâtiment tongalois (tongalais?) (bref, du Tonga) (ou de Tonga?) qui parlait anglais comme un bœuf italien (arrêtons de nous acharner sur ces pauvres vaches) et n'arrêtait pas de se perdre. Il était encore en tenue de travail, c'est ce qui m'a permis de comprendre son métier. Nous avons mené un véritable dialogue de sourds. Je lui demande ce qu'il pense de l'île de sud (vu que j'avais cru comprendre qu'il y était déjà allé), il me répond, après 10 longues secondes de réflexion: « one hour, one hour and a half ». On a quand même réussi à parler un peu foot... c'est pour vous dire à quels extrêmes j'en ai été réduite. Et Anke qui ronflait sur la banquette arrière... Traîtresse.
Bien sûr, c'est précisément cette fois-ci que nous avons effectué le trajet le plus long avec la même personne... Il faut normalement 5h pour aller de Napier à Wellington, ce qui aurait déjà été trèèès long. C'était sans compter sur l'absence totale de sens de l'orientation de notre chauffeur. Il n'arrivait pas à lire les panneaux et se mettait à paniquer à chaque carrefour, du coup c'est nous qui avons dû faire office de GPS, c'est pour vous dire... Résultat: nous sommes arrivées à Wellington à minuit après 8h de route et d'innombrables péripéties.
Mémorable certes... mais pas de quoi rivaliser avec l'expérience de Maxence, un jeune Français rencontré dans une auberge de jeunesse à Greymouth: ce dernier a été pris en stop par un dératiseur qui lui a montré fièrement sa cargaison de taons morts...
A côté de ça, nous sommes vraiment des petites joueuses.
Va falloir qu'on s'entraîne encore.

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