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Des mouvements préfectoraux verrouillent la sécurité en Ile-de-France

Publié le 15 juin 2010 par Bravepatrie

Deux décrets et la création prochaine d’une Délégation Interministérielle aux Milices Privées annoncent la fin prochaine de l’insécurité, une des principales promesses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. En harmonisant les efforts des forces de police à Paris et dans la petite couronne, en sécurisant les aéroports de Roissy et du Bourget et en coordonnant les forces de sécurité privées, le président de la République met ainsi en place un maillage du territoire impeccable que les Franciliens devraient accueillir avec soulagement.

Le dispositif sera fin prêt pour la fin de la Coupe du Monde, c’est maintenant une certitude.
Le Camerounais en situation irrégulière qui urine contre une baraque de chantier lors d’une projection sur écran géant pourra être interpellé par des agents de sécurité, qui le remettront aux forces de police. Il sera expulsé à partir de l’aéroport du Bourget (14 minutes depuis Drancy avec le bus 620). Si un passager s’oppose à l’expulsion, les forces de l’ordre pourront l’immobiliser à l’aide d’un taser.
Ce scénario, hier encore irréalisable faute de moyens et de coordination entre les différents corps de métiers responsables du maintien de l’ordre, est aujourd’hui à portée de main, ou à tout le moins de bâton tonfa.

C’est avec sa modestie habituelle, loin des feux des projecteurs, que le gouvernement a œuvré d’arrache-pied pour rendre ce rêve possible.
Un premier décret, adopté le 9 juin, a en effet permis de légalement créer une police d’agglomération couvrant Paris et les départements limitrophes de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine. Cette force est placée sous l’autorité du préfet de Police de Paris.
Une situation qui ne déplaît pas au nouveau préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, au demeurant ancien directeur de cabinet de son nouveau patron, Michel Gaudin.
« Il y avait deux façons de procéder, nous déclare M. Lambert sous couvert d’anonymat (une cagoule estampillée d’un écusson du RAID). Nous pouvions soit débarquer en force, Seine-Saint-Denis style, et récupérer les prérogatives judiciaires de l’ancien préfet, mais on aurait eu du mal à surveiller les écoles, les associations, etc. Nous avons préféré travailler dans la concertation et récupérer toutes les prérogatives de l’ancien préfet. Puis placer le tout sous la supervision avisée du préfet de police. C’est nettement plus subtil. »

Un second décret adopté deux jours plus tard, le 11 juin, a créé un poste de « préfet délégué pour la sécurité et la sûreté des plates-formes aéroportuaires de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget ». Celui-ci assure « toutes les missions concourant à la coordination et à la mise en oeuvre de la politique du gouvernement » sur les deux zones, selon le texte paru aujourd’hui au Journal Officiel.
Concrètement, cela signifie que le nouveau préfet devra veiller à l’installation de pédiluves lors des épizooties, conseillera aux passagers de bien s’hydrater et de pratiquer quelques mouvements de gymnastique lors des vols long courrier, et devra s’assurer que les mesures de reconduite à la frontière seront bien respectées sans que les droits-de-l’hommistes viennent aggraver la pénibilité du travail de policier.
Le préfet délégué, qui n’a pas encore été nommé, sera placé sous l’autorité du préfet de Seine-Saint-Denis, qui est placé sous l’autorité du préfet de Police de Paris, etc.

Chez Securitas, on est heureux de pouvoir se rendre utiles à la société.">

Chez Securitas, on est heureux de pouvoir se rendre utiles à la société.

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Chez Securitas, on est heureux de pouvoir se rendre utiles à la société.

La sécurité de deux des aéroports parisiens étant ainsi assurée, il existait un risque de recouvrement de compétences - et donc d’inefficacité - entre le nouveau préfet et le responsable de la sûreté d’Aéroports de Paris (ADP) M. Jean-Louis Blanchou.
Or si le gouvernement a horreur de l’inefficacité, il a encore plus horreur du chômage, et il convenait de retrouver pour ce salarié du secteur privé - un secteur qui a déjà terriblement souffert de la crise économique - un travail à la hauteur de ses qualités.
Pour cette raison, M. Blanchou est pressenti pour devenir délégué interministériel à la sécurité privée. Le titulaire de cette nouvelle fonction, placée sous la tutelle du Premier ministre mais basée place Beauvau pour des raisons pratiques, aura pour objectif de mieux intégrer les agents de sécurité privée dans la « chaîne de sécurité nationale ». Au même titre que la sécurité routière, la lutte contre le cancer et l’interdiction du voile intégral, il s’agit là d’une priorité gouvernementale absolue, assure-t-on au ministère de l’Intérieur.
A bien regarder les chiffres, on ne peut qu’acquiescer : à l’instar des abeilles, les effectifs de police et de gendarmerie ont en effet baissé de façon inexplicable depuis quelques années. Désaffection des jeunes pour cette vocation ? Abandons de poste soudains ? Enlèvement par les extraterrestres ? Nul ne connaît le fin mot de ces ténébreuses disparitions, mais il faut se rendre à l’évidence : il y aura bientôt en France plus d’agents de sécurité privés que de pandores et poulets.
A terme, le délégué interministériel devra donc superviser la coordination entre les forces nationales et les forces privées. L’Etat devant bien entendu garder la main haute sur le maintien de l’ordre, ce seront des policiers et des gendarmes qui contrôleront les privés. Et l’Etat devant bien entendu ne pas gaspiller d’argent public en ces temps de crise budgétaire, cette mission de contrôle sera financée sur fonds privés, ce qui devrait clarifier le tout.

D’après un sondage Opinion Way / Lecteurs du Figaro, 87% des Français sont favorables à ce nouvel ordonnancement sécuritaire, 12% se prononcent pour la peine de mort, 0,1% sont en prison et 0,9% se déclarent prêts à voter Hervé Morin.


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