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Christian Blanc épinglé à nouveau par le Canard : il n’y pas de fumée (de havane) sans feu…

Publié le 16 juin 2010 par Kamizole

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Décidément, les mercredis se suivent et se ressemblent. C’est d’ailleurs au rythme des sulfureuses révélations du Canard Enchaîné que je mesure combien le temps passe – trop – vite pour moi. J’ai beau travailler beaucoup, comme une forcenée – et nettement plus que Christine Boutin mais ma maigre retraite n’en augmentera pas pour autant ! je pense même que l’on trouvera une manière ou une autre de nous en ratiboiser une partie - je n’arrive pas à grand chose en ce moment. La fatigue pèse comme une chape de plomb sur ma tête et mes épaules qui ne sont pourtant pas frêles. Dimanche, je suis montée faire des courses à Franprix et au marché – faut bien manger ! – et jamais je n’avais ressenti pareille lassitude pour grimper les côtes jusqu’au centre de Montmorency, sauf peut-être à la fin du Tour du Mont-Blanc, dans la dernière petite bosse pour arriver aux Houches alors que pendant 9 jours – dont une journée de repos au Col de la Forclaz pour cause d’indigestion au chocolat suisse

:)
d’une des deux copines qui m’accompagnaient – nous n’avions cessé de monter et descendre pour passer des cols entre 2500 et 2700 m.

Or donc, après les ennuis avec le fisc qui a la bien curieuse idée de s’intéresser à ses déclarations d’impôts et d’ISF, le «volatile» débusque une “fumeuse” affaire. Vous pensez bien qu’étant allée consulter un article de Libération sur un tout autre sujet, j’ai immédiatement tilté en apercevant ce titre : Christian Blanc s’est fait payer 12.000 euros de cigares par l’Etat.

J’y apprends qu’effectivement les services de l’Etat auraient déboursé la fabuleuse somme de 12.000 euros – près de 80.000 francs – pour des havanes. Christian Blanc aurait remboursé 3.500 euros correspondant à «sa consommation réelle de cigares pour l’année fiscale allant du 1er décembre 2009 au 31 mai 2010». Quid de la «zone grise» de 8.500 euros ? Le secrétaire d’Etat aurait demandé à son chef de cabinet, Jean-Marie Boutin (serait-il parent de Christine Boutin ?) de mener un audit pour faire la lumière à cet égard.

Permettez-moi de trouver diantrement curieux qu’un ministre qui aurait parait-il 25 comptes bancaires ! fussent-ils en sommeil, ne règle pas lui-même ses cigares avec son chéquier ou sa carte bleue. La nécessaire “transparence” y gagnerait beaucoup, sans aucun risque de “coulage” par des personnes sans doute guère scrupuleuses. La confusion entre les deniers de l’Etat et la poche des ministres ne peut qu’engendrer la plus grande méfiance.

Je n’aimerais pas être à la place de Madame Blanc. S’il y a une chose que je déteste, quoique fumeuse, c’est bien l’odeur du cigare. Il fut un temps où je montais quasi tous les jours au centre de Montmorency pour faire courir notre chienne Fox-Trot le matin dans le parc de la Mairie et je prenais ensuite un café au Disque Bleu. J’étais fort incommodée par la pestilence d’un fumeur de cigare pas très bien élevé qui tirait consciencieusement sur son “barreau de chaise” à 9 h du matin.

Le plus risible : Jean-Marie Boutin a indiqué «qu’un communiqué publié dans la soirée préciserait qui est à l’origine des fuites alimentant le Canard enchaîné»… Attendons. La chasse aux sorcières est-elle ouverte ?

Moins risible : un commentaire de l’article sur Libé dont l’auteur «se demande si ce n’est pas volontairement que le pouvoir organise chaque jour ces fuites sur un nouveau scandale dans le seul but de déclencher une révolte populaire violente mais sans concrétisation politique pour mieux reprendre la main après le chaos, tel un pompier pyromane…».

“Moins risible” parce qu’une pensée qui n’a rien de réjouissant me taraude depuis plusieurs semaines, en fait depuis le début avril et la répression des manifestations au Kirghizistan, les policiers tirant sur les manifestants. Une photo glanée sur Le Figaro faisant froid dans le dos. La sanglante répression le 19 mai 2010 de l’insurrection des «Chemises rouges» en Thaïlande n’est guère plus faite pour me rassurer.

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Dans un monde de plus en plus cruel et barbare, sans aucune considération pour les vies humaines, je ne peux m’empêcher de me demander quelle serait en France l’attitude du pouvoir et de la police si l’exaspération croissante d’un nombre toujours plus grand de Français se traduisait par des manifestations violentes. Mai 68 pourrait passer pour une aimable plaisanterie. Les CRS n’ont pas été avares de gaz lacrymo ni de coups de matraques. Mais il n’y a pas eu de morts, sauf accidentelles, à Flins et à Lyon. Je pense que l’on peut saluer l’action modératrice de Maurice Grimaud, préfet de police de Paris à l’époque. Je ne crois pas qu’il en eût été ainsi avec son prédécesseur, Maurice Papon. Se sou-venir des tueries du 11 octobre 1961.

Pour le dire en un mot comme en cent, Nicolas Sarkozy et sa conception policière de l’histoire ne me rassurent pas du tout. Non plus que l’attitude de certains policiers. Je dis bien “certains” : que l’on ne me fasse pas de mauvais procès d’intention. Je redoute que des manifes-tations violentes – que ces violences soient le fait «d’autonomes» ou de policiers en civil provocateurs… Si ! Si ! Si ! cela existe – ne ressemblent bien plus à la sanglante répression du Palais d’hiver à Saint-Pétersbourg en 1905 ou à la traque des Communards en 1871 qui finit dans un tragique bain de sang ordonné par Thiers qu’à la joyeuse et somme toute débonnaire “chienlit” de Mai 68.

Puisse l’avenir démentir ce sinistre pressentiment.

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La semaine dernière le Canard Enchaîné épinglait deux ministres. Christian Blanc, déjà et Christine Boutin. Montée en puissance : ce sont 3 ministres, cette semaine.

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D’abord, Alain Joyandet qui aurait enfreint les règles pour un permis de construire à Saint-Tropez selon le titre d’une dépêche de l’AFP du 15 juin 2010 – mais plus exactement à Grimaud, info reprise par un article de 20 minutes du même jour. Les deux articles rappelant que le secrétaire d’Etat à la coopération s’était déjà signalé pour avoir eu recours à la location d’un avion privé pour 116.500 euros, lors d’un déplacement ministériel en Martinique.

Selon les informations du Canard, Alain Joyandet qui a acheté une propriété de 12.000 m² envisage d’agrandir un vieux mas de 185 m². Il a donc déposé un permis de construire qui a été accepté. Celui-ci prévoit une extension de 46 m² qui porterait donc la surface habitable à 231 m² alors que selon les règles en vigueur à Grimaud celle-ci ne devrait pas dépasser 157,5 m².

Le Canard Enchaîné pointe l’astuce qui aurait permis de dépasser la surface autorisée. En effet, la demande de permis de construire est tout à fait compatible avec les prescriptions d’urbanisme telles qu’édictées à Grimaud qui stipulent que “dans une telle zone naturelle boisée il est interdit d’agrandir une villa au-delà de 50% de sa surface habitable existante”… L’extension projetée reste donc dans cette limite supérieure (277,5 m²). Mais la surface existante aurait été surévaluée dans le permis de construire, elle ne serait en fait que de 105 m² ce qui devrait limiter la superficie de l’extension à 157,5 m².

Je ne saurais dire si les journalistes du Canard Enchaîné sont allés vérifier sur place ou s’ils ont consulté le cadastre. Je me garderais bien de donner un avis quelconque – je n’ai ni le temps ni la possibilité de faire des vérifications et n’ayant nulle compétence de géomètre-expert, je m’en tiendrais donc prudemment au conditionnel.

En revanche, j’ai quelques connaissances en matière de contentieux administratif et de droit de l’urbanisme. Je ne peux que m’amuser devant la réponse d’Alain Joyandet et de son entourage : «Le permis de construire n’a pas été attaqué (…) de nombreux permis de construire sont contestés en justice notamment par des associations ou des riverains ce qui n’a pas été le cas de celui-ci.».

Ce qui est exact mais dans tous les cas dont j’ai eu connaissance, les associations ou riverains agissaient en règle générale soit parce que la construction projetée leur portait un préjudice soit parce qu’il était clairement indiqué que la superficie de la construction projetée excédait la superficie légale ou méconnaissait les règles d’urbanisme.

Et de trois ! Le Canard épingle Rama Yade dont La chambre d’hôtel est plus chère que celle des Bleus lis-je sur 20 minutes. On se souvient que la secrétaire d’Etat aux Sports n’avait pas eu assez de mots pour fustiger le prix des chambres d’hôtel de l’équipe de France en Afrique du Sud. Le 6 juin 2010 Rama Yade trouvait l’hôtel des Bleus trop «clinquant» (20 minutes), les appelant «à la décence en temps de crise» et trouvant – avec raison – que ces frais étaient inversement proportionnels aux résultats sportifs de l’équipe de Domenech… Et encore, n’était-ce alors qu’en référence à la pâtée subie devant l’Espagne (2-0 au Stade de France). Depuis, il y eut la défaite peu glorieuse devant la Chine !

Ces critiques n’eurent l’heur de plaire ni aux footballeurs sélectionnés ni à Roselyne Bachelot, sa ministre de tutelle. Laquelle crut éteindre la polémique rien qu’en déclarant «Il n’est plus temps de faire des polémiques (…) Maintenant, allez stop, on est derrière notre équipe, elle en a besoin (…) Notre équipe, elle est comme elle est, on va aller la soutenir de toutes nos forces. Ils ont besoin de paix, de solidité de l’opinion publique autour d’eux». Je l’avais entendue sur France Info et cela m’avait bien fait rigoler… C’est tout à fait dans la lignée de l’UM/Posture : des scandales en pagaille qui font naître des polémiques et ils supposent qu’on peut les déclarer terminées juste par l’effet de leur seule volonté ! La politique n’est pas une cour d’école où les instit sifflent la fin de la récré.

La meilleure preuve en étant : les Bleus ont snobé Rama Yade au point d’aller visiter un township sans elle. Le titre de la dépêche de l’AFP du 14 juin 2010 est on ne peut plus explicite : La guerre froide se poursuit entre Rama Yade et les Bleus, le reste de l’article de Philippe Grélard étant à l’avenant : “Qu’elle y soit ou pas, c’est pareil, on n’y va pas dans le but de voir Rama Yade” : Eric Abidal a donné le ton dimanche d’une journée où les Bleus et la secrétaire d’Etat aux Sports ont réussi à ne pas se croiser en visitant le même township à Knysna, près du camp de base des Français (…) On en a déjà parlé entre nous, Le message qu’on a fait remonter disait simplement que le groupe n’était pas content. On voulait qu’elle le sache, a ajouté le défenseur central. Elle l’a pris en compte, elle est assez intelligente pour ça”.

Il resterait à savoir s’ils sont assez intelligents pour comprendre que Rama Yade exprimait également ce que ressentent grand nombre de Français devant cette débauche de fric.

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Côté joueurs, la palme de la connerie revient indubitablement à Allou Diarra qui au cours d’une conférence de presse déclara stupidement «qu’elle aurait bien aimé être du voyage», non sans préciser «qu’il n’avait pas à commenter les déclarations de Rama Yade». Si les mots ont un sens, quelqu’un de charitable devrait lui indiquer que c’est précisément ce qu’il faisait et de la manière la plus imbécile qui soit car comment pouvait-il supposer un seul instant que la secrétaire d’Etat aux Sports ne se rendrait pas à la Coupe du Monde de football ? J’y vois au demeurant une insolence de parvenu : le fric rend con !

La polémique datait d’ailleurs de bien plus longtemps car le lièvre avait été débusqué par 20 minutes dès le 25 mars 2010 A la Coupe du monde, les Bleus seront les mieux logés, le sous-titre donnant le ton : A 589 euros la nuit, ils peuvent dormir tranquille… Ils devançaient les Japonais (395 euros) sans rien dire du Honduras en queue de peloton (74 euros).

En ce qui concerne la polémique tenant à l’hébergement de Rama Yade en Afrique du Sud, selon ce que je lis sur 20 minutes «elle avait prévu de passer deux nuits dans un hôtel cinq étoiles de Georgetown, où une «junior suite» à 667 euros par jour avait été réservée pour elle et cinq autres chambres à 340 euros pour des membres de son cabinet». Pour sa défense, les services de communication du secrétariat d’Etat ont publié un communiqué : «Une pré-réservation de précaution avait été faite par l’Ambassade au début du mois de mai compte tenu des travaux engagés à la Résidence de France et des contraintes hôtelières liées aux réservations durant la Coupe du monde».

Or, elle a pu être hébergée deux nuits à la Résidence de France et pour la troisième passée en Afrique du Sud, elle aurait choisi une chambre d’hôte à 120 euros. Mais il semble que les réservations n’aient pu être remboursées, les chambres ayant déjà été réglées par le ministère de la Santé…

Si l’argument est vrai, j’y vois la mauvaise foi la plus parfaite de l’hôtelier. A margoulin, margoulin et demi ! car à qui fera-t-on croire que des chambres d’hôtel même d’un tel prix resteraient vides quand une telle foule se déplace à l’occasion d’un Mondial de foot ? Même si la plupart des aficionados ont certainement pris leurs précautions et fait appel à des voyagistes qui procuraient les billets pour les matches, les billets d’avion et les réservations.

Qui ne se souvient qu’en 1998, des supporters étaient prêts à s’arracher au marché noir et à n’importe quel prix des billets d’entrée pour les matches du second tour, et a fortiori pour les demi-finales et finale ?

Une petite question : je suppose que les Bleus auront retenu leurs chambres jusqu’à l’issue du Mondial. Que se passera-t-il si, comme en 2002, ils ne passent pas le cap du 1er tour ?

:)
et s’ils n’ont pas pris la précaution d’assortir cette réservation d’une clause suspensive.

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