Dominique de Villepin et le socle de l'idéal

J - 4 : à 4 jours du lancement de son Mouvement, Dominique de Villepin incarne un positionnement aux yeux des Français qui est d'abord marqué par la défense d'idéaux. Au-delà des clivages partisans sur des mesures de gestion, une frontière majeure existe entre ceux qui cherchent par l'action publique à poursuivre un idéal collectif et ceux qui se résignent à ne plus changer fondamentalement les situations. Cette frontière n'est pas une ligne politique. Elle est d'abord une ligne de tempéraments individuels. Le marqueur est la place de l'idéal dans l'engagement public. Cet idéal peut concerner des sujets les plus divers : la justice sociale, l'environnement, la reconnaissance des libertés ... Cet idéal est trop souvent absent du discours politique français. Cette absence explique et justifie pour partie l'actuelle désaffection civique. Par conséquent, chaque individu dans son engagement civique doit s'interroger sur la place reconnue à des idéaux. Dans des circonstances où il est si souvent question de résignation, d'une France "à bout de souffle", divisée, qui donne des leçons mais pas l'exemple ; le discours de Dominique de Villepin à l'ONU demeure le plus beau socle de l'idéal. L'idéal d'un pays libre qui refuse le mensonge promu par les Etats-Unis dans des conditions indignes de la gravité de l'enjeu. L'idéal d'un pays indépendant qui tient, dans ces circonstances exceptionnelles, à respecter son Histoire. L'idéal d'un décideur public qui connaît et respecte le prix de vies humaines. Dans des moments où la mode et la facilité conduisent si souvent à critiquer des décideurs publics, il importe de saluer les instants où les choix effectués honorent leurs auteurs. Ce discours de l'ONU appartient à ces moments. En ces circonstances, Dominique de Villepin a démontré la place éminente qu'il accordait à des idéaux. Son discours du 19 juin devrait être dans cette lignée : faire d'idéaux le socle de l'engagement.