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Il n’y a pas d’âge pour parler d’amour !

Publié le 22 juin 2010 par Claramoi

Hier "baby boomers", les "papy boomers" d’aujourd’hui ont été les premiers à utiliser la pilule, à inventer une sexualité affranchie des contraintes de la reproduction. Après avoir célébré la liberté sexuelle, les fleurs et la paix, ils partent en guerre contre les clichés. Non, leur sexualité n’est pas un libido-gate mais plutôt un nouveau départ !
Peut-on s’aimer jusqu’au bout de la vie ? La sexualité des seniors témoigne désormais de nouveaux comportements et de nouvelles perspectives…
Pas d’âge glamour pour l’amour !
Un Français sur deux a plus de 55 ans, mais ne parlez pas de troisième âge plutôt d’un nouvel âge de la vie ! Les "Baby boomers" d’hier sont prêts aujourd’hui à aller encore plus loin et à inventer un nouvel espace de vie et de vie sexuelle, bien après l’âge de la fécondité2. De nombreuses études en témoignent, les hommes et les femmes ne souhaitent pas renoncer à leur sexualité, y compris à un âge avancé ! "La libération sexuelle constitue chez cette génération un élément d’identité. Une liberté à laquelle ils n’ont pas envie de renoncer" nous confie le Pr. Gérard Ribes du laboratoire de psychologie de la santé de l’Université Lyon 25.
Aujourd’hui, la retraite n’a rien d’une retraite sexuelle ! "La cinquantaine signifie souvent la fin des contraintes : les enfants sont partis de la maison, les personnes disposent de plus de temps libre... C’est le moment idéal pour rechercher un épanouissement personnel" témoigne le Pr. Gérard Ribes. Faisant fi des clichés, nos seniors ont bien l’intention de bousculer la perception d’une improbable limite d’âge à la sexualité. Vivre vieux en bonne santé et s’aimer jusqu’au bout de la vie, tel pourrait être le créneau de cette génération de seniors en or !
Un peu, beaucoup, éternellement…
Ah, l’image d’Epinal témoignant du couple âgé tendrement enlacé dans une atmosphère sentant bon l’eau de Cologne et la naphtaline… Stop ! Au 21e siècle, la satisfaction conjugale n’est plus vécue comme un renoncement de tendresse. "Cette (r)évolution s’est faite en deux temps. Premièrement, on a assisté à une reconnaissance de la sexualité des femmes âgées, bannissant définitivement l’image de la mamie de 60 ans. Deuxièmement, les inducteurs d’érection ont permis aux hommes de ne plus craindre l’échec" estime le Pr. Ribes.
Mais si la retraite est le temps de la satisfaction conjugale pouvant aller jusqu’à la "glorification maritale", c’est aussi celui de la "détresse conjugale" pouvant aller jusqu’à la séparation ! "Il est toujours dans mes pattes", "Il n’a jamais envie de rien"… La (re)découverte de l’autre sur le temps peut parfois conduire à des ruptures… Selon le Pr. Ribes, "si la vie en couple ne permet plus cet épanouissement personnel, les seniors ont de plus en plus le courage de se l’avouer et de ne plus rester ensemble au nom du qu’en dira-t’on". Et les données de l’Institut national d’études démographiques (INED) en témoignent. L’arrivée à la soixantaine des "baby boomers" s’accompagne d’une augmentation des divorces (28 % de plus chez les femmes et 39 % de plus chez les hommes) et de recompositions de couples. Car la quasi-totalité des seniors divorcés se remettent en couple. Selon ces mêmes données, 57 % des hommes et 54 % des femmes disent avoir une vie sexuelle active une fois remariés. Vivre en couple dans cette tranche d’âge est le premier facteur de préservation de la sexualité.
Cinquante ans, le bel âge ?
Attention à ne pas tomber non plus dans l’excès inverse ! Bien entendu, l’activité sexuelle diminue avec l’âge, mais l’importante étude de Bergstrom-Walan et Nielson a montré qu’elle ne disparaissait jamais et que la pénétration restait un élément important pour l’obtention d’une satisfaction sexuelle. Plusieurs enquêtes ont permis de mettre en évidence la place de la sexualité comme facteur de qualité de la relation chez les couples âgés. Une récente conduite au Canada7 a révélé que si les baby-boomers avouent avoir moins de relations sexuelles, ils soulignent qu’elles sont intimes (45 %), tendres (45 %) bien qu’un peu prévisibles. Plus de 80 % des deux sexes avouent également que les joutes sexuelles les font se sentir aimés et appréciés et améliorent l’intimité de leur relation.
"On peut désormais avoir plusieurs vies et l’une d’elle débute après cinquante ans. Ainsi, l’activité sexuelle des seniors est loin d’être marginale. Face aux nombreuses questions qu’elle suscite chez les intéressés, une éducation sexuelle particulière pourrait leur être proposée" conclut le Pr. Ribes. Rapport à son corps et ses changements, distinction normalité-pathologique, prévention pour une génération qui n’a pas intégré le préservatif dans sa sexualité… la forme de cette éducation sexuelle reste à déterminer.
Mais gardons à l’esprit l’aspect positif de cette nouvelle révolution sexuelle, il n’y a aujourd’hui pas d’âge pour s’aimer et pour profiter pleinement de sa sexualité. Une grande majorité des 70-80 ans sont en faveur de l’utilisation de traitements pour continuer à apprécier la sexualité. Le Pr. Ribes rapporte même le cas d’un couple heureux en amour dont l’homme de 96 ans recourt à des inducteurs d’érection… Ah, l’amour !


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