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Cameroun vs Pays-Bas : pas une fin, mais un début

Publié le 23 juin 2010 par Atango

Le seul avantage lorsqu'on a déjà perdu, c'est qu'on n'a plus rien à perdre. De là à considérer qu'on a tout à gagner, il n'y a qu'un pas que je n'hésite pas à franchir.

On le sait maintenant, Paul Le Guen n'a pas vraiment eu le temps de bâtir son équipe, en grande partie à cause de sa propre gestion bizarre de son emploi du temps. Cinq jours de préparation avant la CAN, c'était décidément trop court, et le départ pour l'Afrique du Sud s'est fait de façon trop tardive à mon sens, surtout que les joueurs avaient bénéficié d'une journée de liberté au moment où leurs adversaires étaient déjà au travail en Azanie.

L'ex parisien a ainsi testé plusieurs compositions, incluant plusieurs joueurs disposés selon des schémas différents à chaque fois. Il a connu plusieurs déceptions, certaines causées par ses propres choix, d'autres restant franchement inexpliquées, à l'exemple de la mauvaise performance d'Eyong Enoh dernièrement. Si le cas Makoun demeure un mystère, on peut supposer que certains joueurs étaient si bons à l'entraînement que le coach ne pouvait que les aligner : seulement, la pression d'un match officiel peut empêcher un joueur de livrer son potentiel. Et ça, personne ne peut le prévoir à l'avance.

Aujourd'hui, nous sommes éliminés, certes, mais nous avons aussi vu le vrai niveau de chacun en match officiel de Coupe du Monde. Dans l'optique de bâtir les succès futurs, je propose que le match contre les Pays-Bas serve de première fondation. Même si Paul Le Guen quitte le banc des Lions Indomptables prochainement, il est de son intérêt et du nôtre que l'équipe livre lors de ce match une prestation satisfaisante.

Le système et le jeu

On a constaté que l'effectif disponible ne permet pas l'utilisation du 4-3-3. Les milieux ne sont pas assez techniques, et les attaquants sont trop éloignés les uns des autres. Je propose qu'on reconduise le 4-4-2 qu'on a vu contre le Danemark, et qui a donné de bons résultats malgré la défaite. Ce système présente l'avantage de la stabilité et de la souplesse. Il peut aisément se transformer en 5-4-1 en phase défensive et en 3-4-3, voire en 3-2-4 en phase offensive.

Cependant, le football n'a rien à voir avec le baby-foot : les joueurs ne sont pas figés sur le terrain. On attend d'eux un minimum de savoir-faire tactique, car si l'entraîneur présente sa stratégie de jeu, les joueurs doivent l'appliquer de manière intelligente. Par exemple, le latéral gauche, lorsqu'il part porter le surnombre en attaque, doit être systématiquement remplacé dans sa zone, soit par le milieu gauche, soit par le stoppeur, selon la position des joueurs adverses. Autre exemple : inutile d'être deux à marquer un joueur qui attend la passe dans la surface, il faut plutôt accentuer le marquage sur celui qui possède le ballon. Le reste a été amélioré lors du dernier match : jouer haut, faire la passe en première intention, essayer des combinaisons rapides, etc. La non application de ces principes élémentaires nous a pratiquement coûté l'élimination en Coupe du Monde.

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Alexandre Song, victime malgré lui du bal des vautours.

Les joueurs

Je m'abstiens volontairement de citer des noms. Cependant, on reconnaîtra facilement quelles sont mes préférences. L'animation offensive est importante et il faut continuer à travailler les automatismes à ce niveau. C'est pourquoi, malgré le manque de réussite lors du dernier match, je pense qu'il faut reconduire, dans le trident offensif, un binôme de deux vrais attaquants, capables de porter le ballon vers l'avant et ayant le sens du but. Le troisième larron, qui sera positionné en "10" derrière les deux autres, peut être un attaquant qui possède une bonne vision de jeu en plus de ses qualités de striker.

Travailler à la stabilité de l'équipe me semble une priorité. De mémoire de supporter, je n'ai jamais vu un groupe Lions Indomptables aussi fébrile derrière. Le Cameroun, qui était réputé pour être un roc en défense,voire une équipe rugueuse, entre désormais sur le terrain avec la certitude d'encaisser au moins un but au cours du match. La faute à des milieux défensifs pas assez vigilants, des latéraux laxistes sur le marquage de leurs vis-à-vis, et des gardiens en méforme chronique. La faute revient aussi au coach, qui doit justement noter les points faibles de sons équipe (ah, le petit carnet de Mourinho !) et replacer constamment ses joueurs au cours du match. Monsieur Le Guen, j'aimerais vous voir un peu plus impliqué, un peu plus présent. Vous devez être le douxième joueur de l'équipe.

L'entourage

J'avais annoncé le bal des vautours, et une fois de plus, je suis navré d'avoir eu raison. Ils s'y sont tous mis : les "vieilles gloires", les médias et les autres. Après avoir insidieusement participé au fiasco, ils tiennent absolument à achever le travail par des publications et des déclarations dont l'indécence laisse sans voix. Presse à scandale ? Presse scandaleuse, oui ! Il en faut, me direz-vous. Soit, mais qui s'occupera du nécessaire débat et de la remobilisation générale ? Qui viendra contribuer au travail sur les leçons à tirer pour préparer les succès futurs ?

L'avenir est devant nous, dirait le Seigneur de La Palisse. Eh bien, regardons devant, faute de quoi nous serons encore à patauger dans cette boue dans deux ans en Guinée Equatoriale et au Gabon.


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