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Avec le chaos jusqu'aux coudes et la petite lumière

Par Bougrenette

vladstudio_halloween_kitten_320x480.jpgC’était mon dernier mot et il s’est brisé sur une sensibilité mal placée, depuis je préfère me taire, en silence. Faut il réellement se protéger quand l’on donne, faut il nécessairement que l’on soit lucide pour être fort. Finalement j’ai l’air de me laisser séduire. J’ai combattu mes réserves et entre mes mots une voix, des désirs et des envies, un rire, un souffle sur la fin d’un jour et le murmure d‘un baiser (un baiser ne prend sa juste valeur que cachée sous l’attrait du désirable grisant), éternelle promesse à l‘éveil des sens, à la fragilité de cette découverte, à la futilité de ce plaisir à vif qui s‘émoustille à l‘inconnu anticipé. Je regarde passer mes nuits depuis un moment, les yeux grands ouverts dans le noir, je me rejoue quelques scènes sans le script et sans erreurs, si j’avais pu, si j’avais su, j’ai mon monde à refaire et une vie à habiter. La nuit je m’autorise la faiblesse d’avoir peur, je me parle de ma douleur, de mes chagrins, de cette nouvelle épreuve et j’en fais le tour, tout autour, forcément je ne dors plus vraiment et je suis fatiguée, trop. Mais je vais bien, tu n’as rien vu, rien dit, rien demandé, comme beaucoup, comme presque tous, comme les autres, ça me fait doucement sourire, c‘est mieux qu‘en vomir. (La colocation à 40 ans avec sa mère n'a rien de simple parfois) ce soir je lui ai parlé de T. lui expliquant plus ou moins ma situation, elle a semblé  à moitié surprise et a accepté bien sur d'aller passer une nuit ailleurs  avant de rajouter : et sa femme elle va bien  ? ... je te laisserais le chat !  je n'ai pas su quoi répondre, pour le chat.

Illustration Vlad Gerasimov


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