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Sapin de Noël : être ou ne pas être (en pot)

Publié le 13 décembre 2007 par Erwan Pianezza

Chaque année resurgit la question (épineuse) du sapin de noël, inévitable accessoire de décoration en cette période un peu spéciale pendant laquelle tous les records de consommation sont battus. Le sapin, lui aussi comme beaucoup d’êtres sur cette planète, souffre. Déjà certaines espèces se font rares : L’association danoise des producteurs d’arbres de Noël du Danemark, premier exportateur mondial de Nordmann, la Rolls Royce des sapins, a déjà prévenu qu’il “manquera entre 300.000 à 400.000 sapins en 2007″, selon son directeur Kaj Oestergaard, cité par l’AFP. Ce début de pénurie est dû, selon l’AFP, à un recul (stratégique?) de la production danoise qui atteindra au total 9 à 10 millions de conifères, exportés vers 25 pays, avec en tête l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France (7 millions de sapins chaque année), pour 1,3 milliard de couronnes danoises (174 millions d’euros). Avec ses 40 employés, le comte Johan Scheel, à la tête d’un domaine de 1.200 hectares, est un des grands producteurs de Nordmann : il produit une minorité de sapins cultivés biologiquement, pour 10 fois plus cher que les 8 euros du sapin standard. Mais les clients européens ne sont pas prêts à acheter du sapin biologique.

Le Sapin et l’Homme

Marie, lectrice d’ecoloPop, nous fait parvenir ce plaidoyer pour la survie du sapin en rappelant ses propriétés médicinales et usages divers : le sapin, riche en pinène, est surtout utilisé pour ses propriétés antiseptiques. La térebenthine qui s’en écoule renferme 80% de résine, du pinène, du camphène et terpènes entrant dans la confection d’amplâtres, crèmes destinés à combattre les affections rhumatismales et névralgiques (le mal de dos), soigne les bronchites aigues…(nos grands mères le savaient bien!). L ‘essence des aiguilles entre dans la composition de désinfectants. Les aiguilles et pousses renferment du terpène, piceine, salicinéréine, tanin et 1 grande quantité de vitamine C et A. La médecine use des bourgeons aux propriétés antiseptiques expectorantes. Utilisés contre les bronchites, la grippe, les rhumes rebelles et affections pulmonaires (les jésuites l’envoyaient en Europe par tonne comme remède contre la tenace tuberculose), inflammations de la vessie et affections dermatologiques. Les aiguilles et branches peuvent s’utilisér aussi dans les bains, stimulant la peau, la circulation sanguine,+ effet relaxant. (En allemagne, on prépare avec les aiguilles une “laine des fôrets” servant à la matelasserie et renomée pour faire des matelas bénéfiques aux rhumatisants). Les abeilles aussi apprécient particulièrement le sapin : leur miel rouge foncé est antianémique, antiseptique, anti inflammatoire et diurétique. On utilise les branches comme litière chasse insectes, les rameaux en tisane ou fumée purificatrice, la gomme comme colle ou sur les plaies, comme remède contre la toux, les cystites. Enfin on vient de découvrir dans l’huile essentielle une molécule “l’alpha humilène” qui combat les tumeurs cancéreuses.

Sapin en pot ou sapin coupé ?

Reste à savoir ce qu’on fait de nos vacances (de noël) : faut-il abandonner le sapin (impensable) ou opter pour une solution plus écologique ? Attention, les apparences comme souvent peuvent être trompeuses. Le sapin en pot, solution apparament satisfaisante puisqu’il permet au “client” de replanter son arbre, peut aussi déclencher un véritable “génocide”.Selon un article de l’ONG “Human Village“, la plupart des sapins en pot finiront quand même au recyclage par faute d’entretien adéquat : rien que le chauffage des maisons (à 20° en moyenne) représente une des nombreuses aberrations mettant en jeu la survie du plant. Pour bien faire, il faudrait acheter son sapin quelques jours avant Noël et le replanter rapidement dans une terre adaptée. Et l’on mentionne aussi la terre d’accueil : de nombreux écosystèmes acceptent mal l’invasion de conifères dont les épines acidifient le sol… A modérer donc : la meilleure solution reste donc le choix d’un sapin de plantation où les croissances sont gérées durablement avec de jeunes pousses qui ont la propriété magique de … capter à plein rendement le CO2 de l’atmosphère… Avec une réglementation adaptée, les cultures de sapin de Noël sont encadrées et participent à la gestion de la forêt. En France, l’ONF  (Office National des Forêts) gère ainsi un parc de forêt privées et pépinières spécialisées dans les régions du Morvan, du Limousin, de la Corrèze et du Jura. On peut d’ailleurs en commander en ligne (monsapin.com). Inutile de le préciser ? le sapin articifiel, en PVC, est à proscrire. Joyeuses Fêtes.


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