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Connaissez-vous Eric Buhagiar from San Francisco and Tokyo ? Un IT touriste..

Publié le 29 juin 2010 par Anne Onyme

Je publie ici le compte-rendu du voyage d'études d'Eric Burghiar (avec son accord naturellement) qui a effectué un voyage d'études en Silicon Valley et au Japon du  7 au 18 juin 2010... Un Zadig des temps modernes en quelques sorte. Rapport intéressant ... (Eric ne connaissait ni la Silicon Valley, ni Tokyo).

"Le but de mon voyage était de partir à la rencontre de l'innovation avec au départ deux images d'Epinal : la Silicon Valley, région berceau et débordante de startups de l'informatique où l'on croise des génies du développement à chaque coin de rue et Tokyo, ville futuriste remplie de robots et de gadgets électroniques où tout est fait pour nous simplifier la vie.

En fait, c'est presque vrai mais c'est surtout deux conceptions différentes et marquées de l'innovation, de l'entreprise et des usages que j'ai pu entre-apercevoir pendant ces 15 jours.

Je passe sur les heures d'avion,les +7h/-9h de décalage horaire, la partie touristique des lieux (San Francisco, Palo Alto, Mountain View, ... et Akihabara, Shibuya, Shinjuku...) et la visite des incontournables (Google, Yahoo, Apple, ... et Sony, Panasonic, Toshiba, ...) pour aller directement sur quelques points.

Réseaux sociaux...

Est ce que les amis de mes amis, voire les amis de leurs amis, accepteraient de me rencontrer pour parler d'IT dans la Silicon Valley et Tokyo ? Je voulais voir si les réseaux virtuels pouvaient se transformer en contacts réels dans 2 villes où je n'avais jamais mis les pieds.

La préparation de ce voyage s'est donc faite en utilisant les fameux réseaux comme Linkedin et Facebook orientés "moi et mes amis" , ainsi que les réseaux orientés "notre point commun" tels que Meetup pour se rencontrer et Ning pour en parler. Le tout assaisonné de Twitter pour élargir les possibilités de rencontres.

Le résultat est que le réseau fonctionne assez bien mais avec des nuances. Dans la Silicon Valley, Français et Américains jouent le jeu à 100%. A Tokyo, tous les étrangers jouent le jeu mais peu de Japonais.C'est un des contrastes qui m'ont frappés : aux Etats-Unis on vit dans les réseaux sociaux tandis qu'au Japon on ne se met pas en avant sur le net facilement et encore moins dans les réseaux sociaux. De plus, les mises en relation doivent se faire avec l'aide d'une vraie connaissance commune et pour un objectif précis - ce qui est loin des mises en relation que l'on connait par exemple avecLinkedin.

Arrivé sur place, le contraste s’est confirmé davantage avec une tendance forte "je tweet donc je suis" coté Silicon Valley (en effet, à chaque instant de ce qui est vécu on se demande si cela pourrait faire un bon tweet...). Par contre au Japon, on ne tweet généralement pas car onévite de se mettre en avant. On préfère les vrais rencontres et les échanges .

Tourisme de l'IT...

Pour finaliser le séjour, il est néanmoins conseillé (surtout pour le Japon) de s'appuyer sur des spécialistes de Tour Technologiques avec prises de rendez-vous dans des entreprises ciblées. Pour la Silicon Valley, je pense à Altaide Valley mais aussi à Ubifrance ou L'atelier US, qui permettent la rencontre et l'échange entre startups ou avec des grands groupes .

C'est comme cela que j'ai croisé des entreprises Françaises du French Tech Tour 2010 et du Geektrip sur mon chemin.

Pour le Japon, les compétences de Jap Presse sont très utiles, car il faut réellement des intermédiaires locaux pour obtenir des rendez-vous. En effet, il faut souvent monter un dossier, CV à l'appui, pour obtenir un rendez-vous. A noter aussi, que la présence d'un traducteur est plus que conseillée pour deux raisons : l'anglais n'est pas la langue la plus maitrisée et la présence d’un traducteur met votre interlocuteur dans une situation plus aisée pour lui.

Après ces préparatifs, le voyage pouvait commencer.

Téléphone mobile...

La première découverte en arrivant à l'aéroport de San Francisco a été les distributeurs d'électricité pour téléphone mobile en libre service. On en trouve dans différents endroits et pour quelques $$ on se branche sur le modèle de câble. Ca a été la solution pour mon iPhone un peu gourmand en batterie.

N°1

Malgré l'engouement du mobile au Japon, ce type d'équipement n'était pas disponible. Peut-être leur téléphones sont-ils moins gourmands...

Ce qui est étonnant d’ailleurs car les gens passent leur temps sur leur téléphone, que ce soit dans le métro, les restaurants ou la rue. Par contre, le plus souvent ils ne parlent pas – il est interdit de téléphoner dans le métro, restaurants, bars ... -donc ils utilisent une sorte de messagerie instantanée pour dialoguer avec de multiples personnes.Ou alors, ils lisent, jouent ou regardent des vidéos sur leur téléphone, mais en tout cas ils consomment du mobile pour rester en contact et passer le temps.

Beaucoup d'applications maintenant utilisent la géolocalisation. Et pour cause, à Tokyo il n'y a pas toujours de noms de rue, les métros (plusieurs compagnies différentes) ne sont pas simples et les magasins ou restaurants ne sont pas toujours en bords de rue au rez-de-chaussée. La géolocalisation etréalité augmentée ont beaucoup de potentiel la bas.

Ainsi, une startup américaine (Micello) ouvre un nouveau champ de développement en proposant la cartographie interne des bâtiments, des centres commerciaux voire d'un grand magasin.

N°2

Startups...

Ce n'est pas difficile de rencontrer des serials entrepreneurs dans la Silicon Valley. Il y a même une sorte de religion à lancer un petit business, au moins pour essayer. L'échec n'est pas grave, il fait partie du jeu. D'autant que créer quelque chose sur le net coute de moins en moins cher (voir le chapitre Cloud un peu plus loin) et demande de moins en moins de fonds à lever au démarrage. Le passage de l'idée au lancement ne comporte pas autant de barrières psychologiques et administratives qu’en en France. De plus, cela fait partie d'une culture. L'innovation jaillie donc d'une multitude de petites structures qui grossiront, se feront ingérer par de grandes sociétés ou disparaîtront.

Inversement, au Japon, la motivation principale est de rentrer dans un grand groupe et participer à l'évolution de ce groupe tout en commençant à gravir avec le temps les échelons.Le mode startup telle que nous le connaissons n'est pas encore très développé et se heurte encore au schéma traditionnel des entreprises et aux coutumes des Japonais. L'innovation sort donc principalementdes grosses entreprises ou des centres universitaires.

Les startups dans la Silicon Valley ont même leur association la Silicon Valley Association of Startup Entrepreneurs (SVASE), ce qui m'a permis de participer à leur matinée annuelle de lancement de jeunes pousses la Launch Silicon Valley event.

N°3

Le format est celui du pitch : 29 entreprises qui ont 5 minutes pour se présenter et 5 minutes de questions devant un panel d'investisseurs, de business développeurs et autres sociétés de l'IT. S'ensuit un vote pour déterminer qui semblera les startups les plus prometteuses.

A noter la présence d'une startup Française : LASTER, qui présentera une solution de réalité augmentée très spectaculaire.

Au delà de ce type de réunion, c'est tout un écosystème qui est en place pour faciliter la création, , l'investissement, le développement et les partenariats de ces jeunes entreprises.

Sans surprise, les sujets du moment dans la Silicon Valley tournent autour du Cloud, de communautés en ligne et d'application internet, alors que ceux du Japon sont plutôt autour de la 3D, de l'image en général et de l'automatisation. Ceci sera détaillé dans la suite de ce billet.

Communautés en ligne et en réel...

L'un des secrets de la Silicon Valley réside peut-être dans la collaboration et l'échange perpétuel entre les gens. Le boom des forum, des groupes et des communautés en est une représentation.

En fait, il y a surtout 2 incontournables. Tout d'abord Facebook, point de salut sans une présence Facebook si vous lancez ou gérez une communauté publique, ou en tout cas c'est un booster de communauté.

Ensuite c'est Jive, une plateforme pour gérer des communautés internes aux entreprises. Une sorte de Facebook pour la collaboration et la gestion des connaissance dans une entreprise. Son point fort c'est d'être aussi facile d'utilisation que les outils grand public et donc d'assurer une bonne adhésion des employés.

Hasard du calendrier, une journée sur la gestion des communautés en ligne est organisée pendant mon séjour au musé de l'informatique de Palo Alto. L’intéret est double car cette conférence est en fait une "non conférence", c'est à dire qu'elle suit la logique d'une communauté qui laisse aux membres le choix des sujets de discussion. Je m'inscris donc...

Sujet très important car plus de 150 personnes sont présentes. Toutes responsables d'une communauté que ce soit pour une marque ou un site web. Il y a bien sur Yahoo, Google, Flickr, ebay, Linkedin (pour les sites les plus connus) mais aussi Wikia, Zinga, answers.com (les sites collaboratifs) ou encore (Panasonic, Oracle, Brocade, Microsoft (pour les marques).

Le principe de la "non conférence" c'est de laisser chacun se présenter, s'exprimer sur ses attentes, proposer son ou ses sujets à repartir sur 5 slots d'une heure et laisser le groupechoisir.

N°4

A partir de 3 personnes, le sujet reste à l'agenda et il peut y avoir jusqu'a 15 groupes en même temps (fonction du nombre de salles). Ce qui est garanti c'est un maximum de rencontres, de réseautage et d'échanges. C'est peut-être à essayer en France pour relancer la fréquentation de nos conférences.

Les sujets couverts ce jour là sont, entre autres :

- Comment monétiser une communauté ? Des études montrent que plus un membre à de liens et a d'interactions et plus il est prêt à payer ou permet de générer du revenu. Mais les études montrent que 1 à 10% des membres d'une communauté sont réellement actifs d'où les réflexion sur l'animation des groupes et de choix librement consenti ("Vos amis vous aiment si vous faites ceci...". voir blog ancien mais toujours d'actualité sur la psychologie des communautés en ligne : http://www.lifewithalacrity.com.

N°1

- Comment faire évoluer une communauté qui vieillit ? La gestion des personnes qui veulent "disparaitre" d'une communauté (le fameux droit à l'oubli) commence à poser des problèmes. Petit à petit il y a des John Doe qui remplacent les vrais membres. Même soucis, pour le décès d'un membre... faut -il mettre en place des faire parts sur les profils ? Ou encore, les conflits entre génération de membres sont de plus en plus fréquents (les anciens n'acceptant pas les nouveaux venus!). Sans compter les "spin-off" de communauté quittant ainsi le giron d'une marque ou d'un service.

- L'interconnexion des communautés. L'objectif est de permettre d'imbriquer une communauté X avec une communauté Y ou un site marchand Z ; ce que propose Facebook avec son API mais à une plus grande échelle sur internet. La gestion d'un profil et mot de passe unique est aussi au cœur des réflexions pour nous soulager notre mémoire. Un tiers de confiance pour un single sign on ?

Cloud, tout as a service, internet et mashup...

La tendance lourde dans la Valley est de tout mettre dans le nuage (Cloud Computing), de ne rien vendre mais de faire payer l'usage et de développer au minimum en faisant du mashup (imbrication de services existants pour fournir une nouvelle solution). Les levées de fonds flambent dès que cela touche le Cloud ou XaaS.

Cap Gemini aide les grandes entreprises à appréhender ces évolutions grâce à une méthodologie spécifique s'appuyant sur ASE (Accelerated Solution Environment) etRAIN (RApid INnovation). J’ai visité le RAIN de Cupertino: après une phase de brainstorming dans un environnement ludique, les prototype de solution sont proposés en 3 jours sur le concept du mashup.

Donc en résumé, on va de plus en plus vers le non matériel.A noter une société Française (LYaTiss) présente aussi dans la Silicon Valley, propose de virtualiser non seulement les serveurs et les applications mais aussi les réseaux...

Et à partir du moment où l'immatériel prend le pas sur le physique; il faut aussi résoudre le problème de sécurité et de réputation. Les axes d'innovation sous-jacents apportent aussi leur lot de startup.

A noter coté sécurité: TrueDomain, une sorte de tiers de confiance pour lutter contre l'usurpation d'adresse (phishing) pour les marques et sites marchands ou tenCube, une super protection des mobiles et données multi plateformes.

Coté réputation, il existe Vizibility pour préparer une recherche google sur votre nom ou votre marque en appliquant des filtres ou encore Visible une plateforme ultra complète sur l'étude d'une marque sur le net avec analyse de tendance, positionnement par rapport à des valeurs de la marque et par rapport aux concurrents.

N°2

Contraste très fort avec le Japon, car le Cloud n'y est pas encore très développé. En fait, tout ce qui touche à la virtualisation de l'entreprise n'est pas dans l'air du temps. La question du travail à distance est déjà difficile car cela nécessite de sortir de l'entreprise des données client.

Une anecdote explique qu'une fois un employé avait oublié son ordinateur portable dans le métro et qu'il a fallu aller rencontrer chacun des clients de l'entreprise pour s'excuser de la maladresse... l'entreprise a quand même perdu certains de ses clients. Au japon, tout comme la carte de visite qui est la représentation d'une personne, les données d'une entreprise sont la représentation de cette entreprise et il faut les traiter avec respect... Le cloud et le XaaS devront encore attendre un peu.

 Le sans contact...

Le point fort du Japon, de par une recherche perpétuelle de simplification et d'amélioration de la vie courante, est certainement celui du "sans contact": il se développe rapidement et beaucoup d'applications restent à déployer...

Le premier exemple est celui de la carte des métros de Tokyo (la SUICA, Super Urban Intelligent Card). Elle permet non seulement de voyager sur tout le réseau et d’être rechargée à de multiples bornes, mais aussi de payer sur tous les distributeurs de boissons et friandises et dans de nombreuses boutiques. Cette carte est un mixte de titre de transport et de porte monnaie électronique. Le tout sans contact bien sur...

 

N°3

 En parallèle, on a aussi très fréquemment la possibilité de payer dans les magasins avec son téléphone mobile en le passant sur une petite borne... Le tout est fortement poussé par les opérateurs locaux (NTT, KDDI et Softbank)... Les chaines de magasins commencent aussi à lancer leur carte porte monnaie virtuel (l'évolution de nos cartes de fidélité ?).

N°'

Et à chaque fois, il s'agit de la technologie RFIDFelica de Sony, en fonctionnement depuis 2004...

Une application de ces technologies sans contact se retrouve aussi dans les musées où en arrivant on vous donne une carte personnelle (en échange de votre droit d'entrée). Elle servira à vous détecter dans le musée et à déclencher la bonne explication en fonction de votre emplacement. Après la visite elle offrira la possibilité de revoir votre visite sur le web.

Au musée Panasonic, j'ai ainsi pu retrouver en ligne ce que j'avais vu et ce que j'avais manqué. on pourrait aussi en déduire le temps moyen de passage par point d'intérêt ou étudier les chemins suivis par les visiteurs...

Electronique et Robotique...

Comme je l’ai ébauché précédemment, l'innovation au Japon est portée par une recherche de l'amélioration de la vie courante. Elle est aussi soucieuse de préparer un monde plus simple dans un pays ou la population elle aussi va vieillir. On parle aussi d'Universal Design où la forme, la couleur, l'interface et les fonctionnalités doivent simplifier l'utilisation.

On comprend alors la logique de développement d'appareil photo intelligent qui détecte et cadre automatiquement pour éviter les photos ratées. Il y a même des appareils qui suivent le mouvement. Basés sur cette technologie, des chercheurs de l'universités de Tokyo travaillent sur la détection des personnes qui regardent un écran publicitaire (il y en a beaucoup dans le métro à Tokyo) pour pouvoir les dénombrer mais aussi faire la distinction entre hommes et femmes (le rêve des publicitaires)... On en est pas à reconnaitre la personne et personnaliser le message mais on s'en rapproche.

D'autres laboratoires, comme celui de Temple University, travaillent sur l'impact du son sur le comportement des personnes, en vue de proposer des solutions de sonorisation en ligne avec un lieux, un produit ou une marque (en plus, en fonction de l'âge nous n'entendons pas les mêmes fréquences...). Entre autre, ils arrivent à moduler en temps réel la voix sur une communication téléphonique pour la rendre joyeuse, stressée ou triste...Pour le moment, les tests se font avec des groupes d'étudiants et ils recherchent un moyen de tester en contexte opérationnel...

Je pense que l'AFRC (Association Française de la Relation Client représentante de tous nos centres d'appels) pourrait être intéressée à participer à cette expérimentation... En effet, imaginons qu’on puisse rendre la voix de nos télé conseillés plus agréable ou encore qu’on puisse supprimer un peu de stress dans la voix des clients qui appellent ... à suivre.

Son, image et 3D sont la partie la plus visible de l'innovation au Japon mais un autre secteur développé est celui de la robotique. Et la à ma grande surprise, il n'y a pas vraiment d’ Intelligence Artificielle mais plutôt de magnifiques projets de mécanique et d'automatisation. Le robot est pensé pour faire un travail et doit soulager l'humain, la priorité n'est pas de le faire raisonner. Ce qui nous donne les fameux aspirateurs, les robots porteurs de malades ou de courses et à l'extrême les exosquelettes (l'intelligence reste dans l'homme)...

N°2

D'excellents dossiers sur ces projets se trouvent sur le blog http://www.robotimpact.com.

Conclusion...

Deux conceptions de l'innovation :

Du virtuel par une multitude de petites entreprises qui développent ce que sera notre futur dans un monde connecté où l'on pourra tout faire de chez soi ou de son mobile en bousculant les habitudes des entreprises et des consommateurs pour la Silicon Valley.

Du physique par de grosses entreprises qui développent ce que sera notre futur assisté par de nombreux outils pour mieux vivre, simplifier la vie sans trop changer les habitudes pour le Japon.

Le point commun est que l'innovation vise d'abord le marché local et est encrée dans la culture locale avant de s'exporter.

Le monde étant petit , tout le monde profitera (ou subira) ces futurs que l'on construit là bas et il y a donc certainement des idées à prendre pour booster l'innovation en France.

Ce petit compte rendu de mon voyage d'étude de l'innovation n'a pas la prétention d'être exhaustif, il faudrait passer plus de temps au contact des entreprises qui innovent dans ces pays.

Je remercie toutes les personnes qui, ne me connaissant pas auparavant, ont accepté de me rencontrer et de m'ouvrir les portes de leur entreprise ou laboratoires. Je n'oublie pas non plus mes vidéo conférences avec Jean Michel Billaut pour débriefer les étapes et recevoir des nouvelles de la France.

 Eric Buhagiar, Juin 2010 (eric.buhagiar(arobase)yahoo.fr)


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