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2021, l'odyssée des retraites selon Éric Woerth

Publié le 30 juin 2010 par Collectifnrv

Suite à des problèmes techniques, nous avons été obligés de publier un texte profondément remanié et actualisé, issu d'une production antérieure. Nous vous prions de nous en excuser. Merci par avance de votre compréhension.

Bonjour.

Je m'appelle Benoît, j'ai 74 ans, je suis plombier et nous sommes aujourd'hui le mercredi 30 juin 2021 J'ai  eu l'immense honneur d'offrir à mes collègues d'entreprise, mon pot de départ à la retraite.

Mon patron depuis 47 ans, Monsieur Guy, m'a offert comme cadeau de fin de carrière un superbe déambulateur  à roulettes, profilé et customisé, avec freins à disques et mini caddie intégré qui servira à me déplacer tout en faisant mes courses, mes collègues de travail se sont cotisés, quant à eux, pour m'offrir une séance d'une semaine dans un centre de thalassothérapie à Binic, séjour consacré au soulagement des douleurs dues à l'arthrose et à la rééducation pulmonaire...

Quelle émotion, mes amis ! Quel bonheur ! Quelle joie ! Quelle journée merveilleuse !

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Mais ce fut pas tout pas tout !

Tenez vous bien : un membre du Ministère du Travail des Aînés s'était personnellement déplacé pour me décerner la Médaille de vermeil récompensant une activité professionnelle exercée pendant plus de 55 ans ! Sans oublier la visite surprise de  Monsieur Gérard, appareil photo en bandoulière,  m'apportant généreusement au nom des membres du bureau de ma section UMP de Vélizy, 3 bonnes bouteilles de "vieux pape", mon vin préféré !

Vous imaginez ma joie et ma fierté.

Et celle de Bernadette, mon épouse. Sans oublier Kiki, mon caniche nain, fier comme un ortolan !

J'admets sans honte avoir sangloté comme un gosse.

Et puis est venu le moment de mon discours. La voix étranglée par le trac, j'ai d'abord remercié Monsieur Guy, un patron au grand cœur, qui, à l'occasion de mes 65 ans n'avait pas hésité à adapter des bretelles à mon poste à soudure afin que je grimpe les étages plus aisément, sans oublier la fabrication sur mesure d'un harnais pour faciliter le transport des sacs de plâtre et du carrelage. Ce geste simple et désintéressé m'avait profondément touché : je lui en serai toujours reconnaissant.

refuges woerth2.jpg

Puis j'ai évoqué M. Éric Woerth, l'actuel ministre de la Justice, homme intègre s'il en est, instigateur généreux de la réforme des retraites. J'ai par ailleurs chaleureusement félicité les gouvernements successifs, qui, sous la poigne sévère mais juste de Messieurs Sarkozy et Copé, notre actuel président, ont su prendre à bras le corps le problème crucial. de la réforme des retraites.. À ce moment du discours j'ai cru entendre quelques quolibets de collègues de gauche et autres mauvais esprits toujours prêts à se rebeller pour travailler le moins possible mais royal comme le président Copé, j'ai méprisé ces manifestations conservatrices d'un autre âge.

Soudain je ne sais ce qu'il m'a pris ; j'ai été secoué par une quinte de toux qui m'a terrassée 2 bonnes minutes. [Mon  médecin, un gauchiste du mouvement écologique contre le réchauffement climatique international (le M.E.R.C.I.), m'avait assuré que mes poumons ressemblaient à une éponge plongée dans un bain d'acide sulfurique du fait de l'absorption de vapeurs toxiques dues aux soudures par chalumeau. Mais Monsieur Guy, m'avait persuadé du contraire]. Essoufflé, je dus réclamer un siège avant de chuter, victime d'un léger malaise.

Je me réveillai 5 minutes plus tard, pour poursuivre  courageusement mon discours sous les odieux ricanements  de la racaille bolchevique, conforté par l'admiration bruyante de Messieurs Guy et Gérard et soutenu par les aboiements et les applaudissements de Bernadette et Kiki.  À ce moment, confondu par tant de jalousie malsaine, j'avoue avoir eu mal à la France. Des tremblements incoercibles agitant mes mains m'obligérent à abréger mon speech.

Et ce fut couché sur une civière, les yeux noyés de larmes, que je reçus cette médaille tant convoitée des mains du délégué du Ministère du Travail des Aînés.

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Ce fut le plus beau jour de ma vie.

Ce fut aussi son dernier.

Après avoir écrit ces quelques lignes, Benoît s'est éteint, fier du devoir accompli  pour l'Économie nationale reconnaissante. Ce héros anonyme a crânement œuvré pour que notre Pays garde son rang parmi  les Nations les plus compétitives, destin, reconnaissons le, essentiel pour notre avenir et celui des générations futures.

Ne riez pas trop fort.

Amis du Village des NRV, vive la retraite à 67 ans, puis 70 ans et enfin à 74 ans pour le bien de l'économie et des équilibres financiers si nécessaires au bonheur et à la perpétuation de l'espèce humaine.

Enfin, c'est ce que nous disent avec assurance nos dirigeants, nos élites médiatiques et nos patrons...

Vous n'êtes toutefois pas obligés de les croire.

En promulguant prochainement cette Loi inique sur les retraites, Messieurs Sarkozy, Fillon et Woerth feront d'une pierre deux coups, non seulement le financement des retraites sera résolu, mais de plus, admirez le travail des artistes, le déficit de la sécurité sociale se verra aboli du fait de la mortalité prématurée des travailleurs.

Nos grands dirigeants ont de surcroît réglé un 3ème problème philosophique et moral  particulièrement délicat : pratiquer discrètement l'euthanasie par le travail.

Grâce leur soit rendue.

Économisez vous tout de même, bon courage et à après !

Cui cui fit l'oiseau, trop lucide pour être honnête...


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