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Québec Science, un magazine du Québec

Publié le 02 juillet 2010 par Raymondviger

À la découverte des magazines d’ici

Québec Science

Raymond Viger   Dossier Magazines du Québec

1951 le Jeune Naturaliste

1962 le Jeune Scientifique

1970 Québec Science

1992 Québec Science devient un organisme sans but lucratif parrainé par le Cégep de Jonquière.

La science peut changer un point d’interrogation en point d’exclamation! Marie-Pier Élie.

Perçu comme un magazine spécialisé et de vulgarisation scientifique, le rédacteur en chef Raymond Lemieux s’en défend bien: Ce n’est pas ça. La science, c’est pour tout le monde. Nous réussissons à faire parler cette science dans notre quotidien, dans l’actualité. La science est partout. Que ce soit les ports méthaniers dans le bas du flemagazines du québec québec science marie-pier élieuve, la gestion du fleuve St-Laurent, les enjeux réels du mont Orford, j’en vois partout.

Quand on arrive à extraire la science de l’actualité, on la perçoit différemment. La grippe aviaire, ce n’est pas seulement le décompte du nombre de victimes. C’est beaucoup plus que ça. L’alzheimer, c’est d’intérêt public. On va peut-être passer par là. On a peut-être un parent touché par la maladie. C’est quoi une erreur médicale? Pourquoi ça arrive? Ça arrive souvent? Est-ce que le médecin a droit à l’erreur?…

Le magazine ne s’adresse pas à une élite scientifique ou aux anciens «nerds» de l’école: Les gens veulent comprendre. On essaie d’en extraire l’actualité, d’en parler différemment. La science, c’est la recherche pour améliorer la santé, c’est l’espoir d’une vie meilleure, c’est ancré dans nos préoccupations. La science n’est pas statique, elle évolue. Ce ne sont pas les sujets qui manquent. Les gens ont beaucoup d’attentes par rapport à la science. Vaincre le cancer. Régler la famine dans le monde…

Débats de société

On a découvert qu’il y avait une censure dans les commissions scolaires. On confronte religion et science. On traite de la théorie de l’évolution. On mène le lecteur au cœur du débat, on lui fournit l’information pour qu’il se fasse une idée et puisse prendre position. Nos lecteurs sont sensibles aux faits de société. Une sensibilité qui nous permet de rester jeune: C’est fascinant, tous les changements technologiques qui nous entourent et qui font évoluer la société. Depuis l’apparition du guichet automatique qui a changé nos vies, que nous réserve l’avenir? Moi, j’ai hâte de le voir, de le vivre. Apprendre, comprendre, explorer… Le plaisir de découvrir. C’est tripant de voir le changement, c’est la vie. En vieillissant, c’est important de suivre tous ces changements. Quand on comprend, on en n’a pas peur.

Un plaisir qui nous mène à être de meilleurs citoyens: Renouer avec le plaisir de la découverte et l’entretenir, c’est un devoir de citoyen. Quand arrive un débat de société on est dans le coup, on comprend ce qui se passe, on est plus responsable dans nos choix. La majorité des gens prennent position n’importe comment, sans comprendre.

Avec l’information, le public est plus mûr pour s’engager dans une réflexion. Je crains la surabondance de l’information. Les gens pensent tout savoir, mais la démarche n’est pas faite. Un magazine est un média privilégié pour amorcer une réflexion.

La science dans les bars!

Nous amenons le débat dans les bars. Cela permet de rencontrer les lecteurs. Le tout est diffusé à la radio de Radio-Canada. Cela crée un contact direct entre les chercheurs et le public. On a tendance à caricaturer le chercheur qui serait rationnel et sans trop de caractère. La réalité, c’est qu’ils sont émotifs et savent prendre positions. C’est la même chose pour le public, qu’on illustre comme étant ignorant et qui chiâle contre les OGM. On le découvre sensé, avec des questions intelligentes et intéressantes. L’originalité de ce projet en avait fait reculer plusieurs: Quand on a débuté la tournée dans les bars, on a eu de la difficulté à nous trouver un lieu pour l’événement. Les tenanciers étaient convaincus que nous allions vider la place. Des organisateurs de colloques scientifiques nous mentionnaient qu’avec toute leur organisation, ils avaient de la difficulté à déplacer 50 personnes. Si 25 personnes assistaient à nos rencontres, c’était beau. À notre première séance, 125 personnes sont venues et nous en avons reçu jusqu’à 170! Il y a eu de beaux partages. Avec des thèmes tels que la place des femmes dans la science. On a fait une tournée de bars à Montréal, Trois-Rivières, Jonquière, Ste-Hyacinthe… mais aussi dans des Cégeps, universités et des événements tels que le Festival Montréal en lumière. Ça me fait plaisir de voir les gens dans les bars pour parler de science.

Précurseur, avant-gardiste et visionnaire

En 1995, nous avons été le premier média au Québec et le 3e au Canada à avoir son site Internet. Nous avons écrit un livre qui est devenu un best-seller, sur l’art de faire son site Internet. Aujourd’hui, nous gérons deux sites Internet. Il ne faut cependant pas s’asseoir sur nos acquis. Nous devons nous remettre constamment en question.

Et le Québec est un terrain propice pour Québec Science: Au Canada, il n’y a pas d’équivalent ni en Belgique. Nous sommes un héritage, un patrimoine qu’on ne pourrait pas recréer aujourd’hui.

Les femmes et la science

Pendant que je termine avec le rédacteur en chef, j’entends des murmures dans la salle de rédaction. Pourquoi l’équipe journalistique n’est constituée que de jeunes femmes? La rumeur veut que les filles travaillent plus et mieux. Raymond Lemieux préfère associer cette réalité au fait que, depuis une dizaine d’années, les filles s’intéressent plus à la science. Pour prouver ces dires, il me montre une ancienne liste de journalistes de Québec Science; seulement des hommes. Cette nouvelle réalité féminine se reflète aussi dans les abonnés. En 10 ans, les abonnés de Québec Science sont passés de 40% à 50% de femmes. Plus de 60% des nouveaux abonnés au magazine sont des femmes!

Pour être informé sur l’actualité scientifique: www.cybersciences.com

Pour les jeunes: www.cybersciences-junior.org

Abonnement: (514) 521-5376 ou 1-866-828-9879

Quelques artisans de Québec Science

Tout comme des centaines de personnalités, telles l’astro-physicien Hubert Reeves ou les journalistes Pierre Sormany et Yannick Villedieu, Marie-Pier Élie fait partie des artisans de Québec Science. À peine âgée de 30 ans, Marie-Pier a été honorée par plusieurs prix et bourses, dont le prestigieux prix Jean-Paré, pour l’ensemble de son travail.

«À la fin de mes études, il y a sept ans, j’ai gagné un prix spécial aux bourses Fernand-Séguin en journalisme scientifique. Cela m’a permis de faire un stage dans les magazines Les Débrouillards et Québec Science. Je suis restée à Québec Science depuis.

Ma curiosité a toujours été très forte et j’ai été attirée par les sciences. Au Cégep, la façon dont la science est présentée n’attise plus ma curiosité: recopier sans cesse des formules sans savoir à quoi elles servent. J’ai besoin d’être raccrochée à la réalité. À l’université, je me suis inscrite en communication.

Ça me fait rire quand j’entends qu’il faut rendre la science intéressante. Elle l’est déjà. Je suis un pont entre le chercheur, le savoir et la connaissance hyper-pointue que je transmet à des gens non initiés, mais intéressés. Ce qui est intéressant pour le chercheur ne l’est peut-être pas pour la Madame de la rue Panet. Je trouve le compromis entre l’intérêt du public et celui du chercheur. Je pose un regard neuf sur le sujet.

Le journalisme scientifique m’attire mais pas la vulgarisation. Je ne me borne pas qu’à la science. Quand j’ai fait un reportage au Japon sur le don d’organes, c’était tout un débat de société! La science, c’est merveilleux quand elle peut cohabiter avec des questions, des réponses, qu’elle raconte une histoire. La science peut changer un point d’interrogation en point d’exclamation!

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