Magazine Régions du monde

60. Vietnam miam: les plaisirs de la table à Chau Doc

Publié le 05 juillet 2010 par Melaniepiqpiq
60. Vietnam miam: les plaisirs de la table à Chau Doc
Ah, le delta du Mékong... on en a tellement entendu parler qu'on n'a pas eu pas le choix: c'est par bateau et pas par bus que nous sommes parties en direction de Ho Chi Min city. Cette fois-ci, nous nous sommes renseignées avant: il est grand comment le bateau? Ça prend combien de temps? 6 heures, nous a dit le type de l'agence de voyage qui nous a montré sur la brochure un bateau de taille raisonnable. OK, on prend, malgré le départ plus que matinal – 6h30.
Ce que nous ne savions pas, c'est que pour nous mettre en jambe, on commençait par presque 2h de bus (climatisé, on va pas se plaindre), et une heure d'attente au port. Bon, d'accord. Nos espoirs d'atteindre Chau Doc en début d'après-midi ont bien vite été anéantis.
Une fois de plus, nous nous sommes retrouvées sur une péniche à moteur minuscule (ils se sont encore bien fichus de nous à l'agence de voyage), à la différence que cette fois-ci, nous étions les seules, et les sièges en bois étaient recouverts de coussins. Dans ces conditions, la traversée était tout à fait supportable et le spectacle en live de la vie quotidienne au bord du fleuve fascinant: enfants qui se baignent dans la rivière à côté de laquelle le Rhin semble être de l'eau de source,
60. Vietnam miam: les plaisirs de la table à Chau Doc
hommes qui font la vaisselle(oui, vous avez bien lu!!) (et toujours dans la même eau), d'autres qui se lavent , femmes qui coupent le poisson ou « lavent » leur linge (plus marrong que marrong avec l'eau du Mékong)... Bref, plus ou moins la même chose que ce que nous avions vu lors de notre traversée Siem Riep-Battambang, mais c'est le genre de spectacle dont on ne se lasse pas si rapidement. Les plus beaux endroits étaient ceux où le fleuve se rétrécissait. La luminosité particulière m'a permis de faire de très beaux clichés.
60. Vietnam miam: les plaisirs de la table à Chau Doc
Cependant, il y a un détail auquel on remarque qu'on a passé la frontière. Les chapeaux coniques.
60. Vietnam miam: les plaisirs de la table à Chau Doc
Ce n'est pas qu'un cliché! Nous en avons revu beaucoup par la suite. Les Vietnamiens semblent dotés d'un sens pratique qui fait presque teuton: pour que le chapeau ne s'envole pas au premier coup de vent, ils le font tenir avec une ficelle-foulard. Et le chapeau en soi est pratique: l'eau (et Buddha sait s'il en tombe en ce moment), au lieu de rester stockée, glisse directement sur les parois... oui, c'est tellement rigide (du moins d'apparence) qu'on peut appeler cela des parois...
Après les 6 heures de traversée promises, nous avons débarqué à Chau Doc en milieu d'après-midi sous une pluie torrentielle pour ne pas dire diluvienne.
Je m'attendais à un village pittoresque au bord du Mékong, avec des vaches, des champs, des rizières... C'est le mot « town » dans le Lonely Planet qui m'a enduite d'erreur (comme diraient mes chers parents)... je le prends toujours, à tort, pour un synonyme de « village ». Bref, tout ça pour dire que la prochaine fois, je regarderai d'abord le nombre d'habitants (que le Lonely Planet précise toujours), en l'occurrence 100 000.
Ce n'était pas du tout ce à quoi nous nous attendions, mais pour un premier contact avec le Vietnam et surtout les Vietnamiens, ce fut très satisfaisant. Fait très appréciable, la ville n'est pas touristique (ou du moins pas en ce moment car c'est la basse saison): nous y avons croisé en tout et pour tout que 2 autres personnes de type européen.
Qui dit pas touristique, dit … que les gens ne parlent pas anglais, ou alors quelques mots, ce qui ne simplifie pas la tâche quand on est à la recherche de quelque chose de précis (détails dans le prochain post).
Ça a constitué une excellente mise en situation pour la prof pas encore chevronnée que je suis (ou la prof chevronnée que je ne suis pas encore).
Nous avons mangé de délicieuses soupes et des rouleaux de printemps délectables dans une petite gargote (bien meilleurs qu'au Cambodge, et aussi bien moins chers). Nous avions l'impression d'être une attraction... et ce n'était probablement pas qu'une impression. Peut-être que nous nous fondrions davantage dans le paysage si nous nous baladions en pyjama comme toutes les autres femmes (ou presque). Si ce ne sont pas des pyjamas, ça y ressemble à s'y méprendre.
Ce que j'aime bien ici, c'est qu'ils ne nous prennent pas d'emblée pour des petites natures: j'ai eu droit à mon piment pili-pili sur une petite assiette et je l'ai mangé en entier comme tout le monde, même que j'en aurais redemandé un autre si j'en avais eu le courage (j'ai été punie pour ma lâcheté car les moustiques sont de nouveau passés à l'attaque pendant la soirée).
Quelques heures plus tard, nouveau petit creux.
Nous optons pour une pochette surprise (cf post sur les spécialités khmères). Mais alors, vraiment surprise, car le vendeur, qui ne parlait pas un traître mot d'anglais mais a quand même réussi à nous apprendre à dire merci en vietnamien (à une vache près, ça se prononce comme « come on ») et à nous indiquer le prix en nous brandissant 3 billets de 1000 sous le nez, n'a pas pu nous dire si c'était salé ou sucré (c'est le genre de chose qui n'est pas facile à exprimer en langage de signes).
Nous ne fûmes pas déçues:
60. Vietnam miam: les plaisirs de la table à Chau Docle vendeur s'est bien marré en me voyant prendre la photo, il a hélé ses collègues pour qu'il profitent du spectacle. Je me suis sentie très japon(i)aise...
Oui Mesdames et Messieurs, vous avez bien vu, et non, ce n'est pas un effet du flash: le riz était réellement vert fluo (comme mon vernis à ongle, tiens), vaguement sucré, et un peu salé. Mais attendez, ce n'est pas fini: il était fourré à la saucisse..,. aux cacahuètes et aux raisins secs. Inhabituel (c'est le moins qu'on puisse dire), mais pas mauvais.
Ce snack radioactif n'ayant pas suffi à combler notre dent creuse, nous avons continué notre exploration des stands du marché. Nous avons commis l'erreur de nous attarder un peu trop longtemps devant une vitrine ne présentant que de la viande. Par pure curiosité, car après le riz à la martienne, nous ne rêvions que de quelque chose de frais. Le vendeur, un lady boy aux ongles de mains mieux faits que mes ongles de pieds, nous a si gentiment expliqué le contenu de sa vitrine (toujours en langage des signes) que nous nous sommes senties obligées de lui acheter quelque chose. Nous avons poliment terminé notre assiette... Bouddha devait être très en colère contre nous, car en récompense, nous avons eu droit à... une deuxième tranche de museau de porc en gelée!! (or whatever it was). Que nous avons poliment mangée.
Résultat: une Anke malade pendant 5 jours et en train de virer végétarienne... (moi ça va, merci).

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Melaniepiqpiq 6 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte