Magazine Poésie

050710

Par Volodia

Le lac on aurait dit la mer. Rien à faire. La vaisselle attendait, larvée tel un monstre sous-marin, atavique. Dernière cigarette. Il me faudrait sortir de mon trou. Pour les épinards aussi. Je mourrais d'une envie de légumes. Je venais de craquer sur la Compaňeros flavoured Tequila. Assez rare pour être souligné, je me trouvais beau ce matin. Ca ne réglait pas tout, mais allant aux toilettes, me voir au détour du grand miroir du couloir et du plus petit de la salle de bain était un délice. Ca tombait bien, ma vessie fuyait comme un vieux navire prenait l'eau. J'avais tout loisir de m'apprécier. Lu un moment Women, puis presque lassé, relu mes poèmes de l'autre jour. Ce que je peux être noir parfois. La bière m'aidait à me le dire, un peu. Mais il fallait du tabac et vite et j'étais devant l'écran avec ce clavier auquel je n'étais guère accoutumé et qui me trahissait une touche sur dix au bas mot. Laborieux me vient en tête. Non il n'y avait rien à faire. Lisbonne sonnait bien à mes oreilles. Parfait. Cependant cela c'était dans deux petits mois. D'ici là, hé bien. On avait réglé un problème d'ordre sexuel vers 0910 et ç'avait été bon. Je me réjouissais de remettre les couverts. Pendant ce temps mon frère entrait en service à la caserne de Thun. Excellent. Ca lui apprendrait un peu. L'impression d'être un vieux con, cela me faisait. Il faisait moins chaud que hier et c'était une bénédiction. J'ai horreur de ces chaleurs ; pourtant, paradoxalement, et une fois passées les premières heures à suer, la transpiration devenait une véritable catharsis, je me sentais m'amincissant, me réduisant à l'essentiel, je sentais le tout se ralentir et devenir uniforme et cela me faisait une cachette sainte à l'intérieur de moi-même, un petit sanctuaire où prier qui et quoi. A l'instant j'étais juste sale et il me fallait gratter violemment entre mes fesses, à travers le caleçon, pour calmer l'affreuse démangeaison. L'odeur quelque part me charmait. C'était moi vivant. Encore quelques gorgées à 5,9% vol. et j'irais me doucher, le coeur à l'air, le truc léger, la tête à peine vide et secouée façon Orangina – je détestais la pulpe. Encore une journée trop courte pour écrire un roman.


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