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Plongée dans Paris Cinéma avec un beau film japonais

Par Tred @limpossibleblog

Plongée dans Paris Cinéma avec un beau film japonaisQuand il a été annoncé que l’édition 2010 de Paris Cinéma mettrait à l’honneur le Japon, j’ai senti que cette nouvelle édition monopoliserait une large part de mon attention entre le 3 et le 13 juillet. Et c’est bien parti pour, en effet. Cela me rappelle au bon souvenir de l’édition 2006 de la manifestation qui mettait à l’époque en lumière le nouveau cinéma coréen, et m’avait ainsi permis de me plonger avec une soif difficile à étancher dans la cinématographie de ce pays qui m’est depuis devenu familier. Que vaudra donc le focus sur le cinéma japonais dans ce Paris Cinéma 2010 ? Un premier élément de réponse est tombé.
Le premier film à m’avoir attiré dans ses filets s’intitule Solanin, et alors même que le film n’est que l’entame du festival pour moi, j’ai déjà tendance à penser qu’à moins d’une sélection d’une très, très grande qualité, ce premier film sera l’un des meilleurs que je verrai au cours des jours à venir. A la base pourtant, dimanche soir, je devais aller voir Dog Pound de Kim Chapiron. Mais lorsque samedi matin, je me suis attelé à faire mon planning pour Paris Cinéma, en épluchant le programme du festival et lisant les synopsis de chaque film projeté, Solanin a accroché mon regard, et le seul moyen de le voir était d’y aller dimanche soir. J’ai donc convaincu mon amie de changer notre fusil d’épaule et d’aller voir le film japonais au MK2 Bibliothèque (j’avoue qu’elle ne fut pas difficile à convaincre).
Plongée dans Paris Cinéma avec un beau film japonaisChose rare, ce qui m’a attiré à lecture du synopsis de Solanin est exactement ce que j’ai aimé dans le film. Bien souvent un film se révèle différent de ce que l’on attendait, pour le meilleur ou pour le pire, mais Solanin a su m’offrir ce qui me plaisait dans son thème. A savoir qu’il a su être un film semblant s’adresser directement à moi, parisien de 28 ans, en parlant pourtant d’une bande d’amis japonais à peine plus jeunes que moi.
Les héros de Solanin sont dans la deuxième moitié de leur vingtaine. C’est principalement un couple, Meiko et Taneda, qui vit ensemble à Tokyo aujourd’hui. Ce sont des jeunes gens de leur temps, un temps de crise mondiale où, ayant finis leurs études et étant entrés dans le monde du travail, ils ne savent pas trop ce que l’avenir leur réserve. Ils ont un job alimentaire, des hobbys qu’ils aimeraient peut-être transformer en moyen de gagner leur vie, mais ils n’en sont pas sûr. Meiko démissionne de son boulot, et encourage Taneda à se consacrer à son groupe de musique, ce groupe qu’il a commencé sur les bancs de la fac mais qu’il n’a jamais su faire décoller.
Premier film d’un jeune cinéaste, adapté d’un manga, Solanin sait parler de ses contemporains, de ses semblables, de son époque, avec une justesse de ton qui se pose rapidement. Empreint des doutes de notre génération et de notre époque, Solanin est une balade amère et mélancolique dans les méandres d’une société qui ne promet aucun avenir. C’est une génération d’indécis qui ne sait pas à quelle sauce elle sera mangé demain, et apprend à accepter de vivre au jour le jour. De profiter de ce que la vie offre de bonheurs quotidiens pour digérer l’acceptation que les rêves sont parfois trop grands, les épaules pas assez solides, et la perspective d’avenir, un grand flou peu engageant.
Plongée dans Paris Cinéma avec un beau film japonaisL’histoire de Meiko, Taneda et leurs amis, c’est l’histoire d’un grand nombre de jeunes gens d’aujourd’hui, qu’ils soient japonais, français, australiens ou je ne sais quelle nationalité encore. Solanin est clairement un film générationnel qui risque de ne pas autant parler à un ado de 15 ans ou un quinqua à quelques années de sa retraite. Eux pourront s’arrêter sur les défauts du film, comme sa longueur (2h06) ou sa tendance à appuyer un peu sur le larmoyant. Mais personnellement je ne tiens pas rigueur à Miki Takahiro de ces défauts. Certes j’ai eu peur, à l’entame du dernier acte du film, par la tournure prise par le film, avec le décès de l’un des personnages de la bande d’amis, mais en ne perdant pas de vue son discours sociétal, le réalisateur parvient à retomber sur ses pattes et à faire accepter ses faiblesses, à l’image du parcours chaotique des filles et garçons auxquels il s’attache.
Une belle entame de festival donc, qui donne soif quant aux jours à venir…


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