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Le Crédit Suisse veut faire le ménage dans sa clientèle étrangère

Publié le 07 juillet 2010 par David Talerman
Le Crédit Suisse veut faire le ménage dans sa clientèle étrangère

© iStockphoto

Le Crédit Suisse a envoyé il y a quelques jours un courrier à ses clients résidant hors de Suisse et détenteurs d'un compte ayant moins d'un million de francs.

Ce courrier  annonçait simplement que la tenue du compte  serait désormais facturée 40 francs suisses par mois. Un message plutôt clair visant à "sélectionner" sa clientèle et à inciter certains clients à fermer leur compte. Et qui a provoqué la colère du Groupement transfrontalier européen.

Des méthodes d'épuration de la clientèle bancaire qui ne sont pas nouvelles

La méthode n'est pas nouvelle, et l'UBS avait en son temps fait la même chose (mais un peu plus finement). Ce qui choque ici, c'est la manière. Même si les étrangers ne sont pas explicitement visés (après tout, il y a pas mal de Suisses qui sont frontaliers et détenteurs d'un compte au Crédit Suisse), ce sont avant tout eux, et particulièrement les frontaliers, qui feront les frais de cette décision.

Des clients étrangers qui coûtent chers aux établissements suisses

Le Crédit Suisse et l'UBS sont des banques qui se positionnent sur le haut de gamme, et pour ces établissements, la gestion de "petits" comptes (c'est à dire le compte de la plupart des personnes) est souvent synonyme de chronophagie et de rentabilité réduite.

Et puis pour être resté en contact avec le "milieu", je peux vous assurer que beaucoup d'établissements financiers suisses se sont aussi demandés s'il ne serait pas préférables de fermer les comptes des étrangers, et particulièrement au pire de la période Falciani, pour éviter pas mal de problèmes.

Vers quelle(s) banque(s) se tourner quand on est frontalier ?

Les frontaliers qui sont touchés par cette lettre sont en général détenteurs d'un compte suisse qui ne sert qu'à déposer leur salaire, celui-ci étant ensuite retiré ou viré sur un compte français (ce qui, au passage, explique aussi la position du Crédit Suisse, car le compte suisse ne fonctionne pour ainsi dire pas, et la banque ne peut tirer que de faibles bénéfices de ce mode de fonctionnement). Voici les différentes possibilités que vous avez en tant que frontalier :

- si vous voulez conserver une banque française et une banque suisse sur lequel votre salaire est viré, vous pouvez chercher un autre établissement financier suisse proposant des tenues de compte peu élevées. Par exemple, la plupart des banques cantonales proposent des frais de tenues de compte réduites ou nulles pour ceux qui décident de gérer leur compte par Internet. Le Crédit Agricole Financements (Suisse) SA propose également des solutions adaptées précisément aux frontaliers. La Raiffeisen ou PostFinance (qui, au passage, n'est pas une banque mais en propose tous les services) sont également de bons candidats.

- vous pouvez opter pour une solution alternative proposées deux banques françaises. Le Crédit Mutuel et le CIC proposent des formules qui permettent d'éviter d'avoir à gérer un compte dans une banque suisse : votre employeur suisse pourra virer votre salaire suisse sur un compte particulier qui sera ensuite automatiquement viré sur votre compte en France, et ce de manière transparente pour l'employeur et pour vous.

Retrouvez plus d'informations sur les comptes bancaires pour les frontaliers sur le site Travailler-en-Suisse.ch. Et j'en profite au passage pour vous indiquer que dans la dernière édition de mon livre "Travailler et vivre en Suisse", un chapitre plutôt complet se charge de vous expliquer tout ceci.

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