Magazine Culture

Evangelion 2.0 : You will (not) believe your eyes

Publié le 11 novembre 2009 par Luxyukiiste
eva

Dimanche dernier, l’association Asiexpo organisait, dans le cadre du festival Cinéma et cultures d’Asie, une projection en avant-première européenne du film d’animation Evangelion 2.0 : You can (not) advance, deuxième épisode du projet Rebuild of Evangelion, qui consiste à refaire la série culte de la japanime avec de nouveaux moyens et de nouveaux éléments de scénario. Le problème, c’est que la séance avait lieu au cinéma Opéra, qui n’a qu’une salle de 100 places pour accueillir tous les fans en délire chauffés par le buzz. Il fallait venir tôt pour espérer rentrer ; lorsque les dernières places, échouant à mes camarades, ont été vendues devant moi, la queue comptait environ autant de personnes que la salle en contenait déjà. Heureusement, bonne nouvelle : une deuxième séance aura lieu le lendemain soir. J’y étais.

mari

J’ai vu Neon Genesis Evangelion assez tard, cette année, pour être précis, quatorze ans après sa création. Malgré des conditions de visionnage pas vraiment optimales, ce fût un gros coup de coeur. En l’an 2000, un gigantesque cataclysme appelé Second Impact a ravagé la planète et tué la quasi-totalité de la population terrestre. Après de nombreux conflits, quinze ans plus tard, les choses semblent être rentrées dans l’ordre. C’est alors qu’arrivent les Anges, étranges créatures belliqueuses qui attaquent systématiquement la nouvelle ville de Tokyo III. Pour les contrer, l’organisation NERV leur oppose les Eva, des robots aux origines mystérieuses pilotés par de jeunes adolescents. Shinji Ikari est l’un d’eux. Fils de Gendô Ikari, commandant en chef de la NERV, avec lequel il entretient des rapports difficiles, il est appelé par celui-ci pour piloter une Eva. Un combat décisif pour l’avenir de l’humanité commence alors…
Cette série en 26 épisodes est devenue culte pour différentes raisons : son scénario et son univers ambitieux, la violence et la noirceur de sa seconde partie, son mélange de fan service et de questionnements philosophiques, et surtout, sa fin, unique et radicale, portée à bout de bras par une équipe lessivée. Producteurs qui jettent l’éponge, argent qui s’enfuit : la force de la série est d’avoir su se jouer de ces limitations pour enfanter des passages délirants. Depuis 15 ans, l’univers et les personnages d’Evangelion sont source d’interminables discussions et de guerres civiles entre otakus fans de Rei ou d’Asuka. Avec le projet Rebuild, on peut supposer sans trop se mouiller qu’on en a encore pour au moins 10 ans.

eva2

Les trailers promettaient du gros : de l’action, de la musique épique, et, surtout, un nouveau personnage. Mari Illustrious Makinami, tel est son nom, au vu de ses illustrations, a été perçue par certaines personnes comme une potentielle rivale du mauvais caractère d’Asuka : apparemment très sûre d’elle, elle semblait vouloir tout bouffer, ce qui aurait pu déplaire à la jeune allemande égocentrique. Son Eva a également été source de nombreuses discussions, son design s’opposant aux canons de la série. Pour ma part, j’étais au contraire très excité à l’idée de voir un Eva se déplacer autrement, intéressé par les possibilités offertes par ce nouveau mecha design. Evangelion 1.0 : You are (not) alone, s’il reprenait largement la série, promettait quand même quelques changements qui suffisaient à faire monter la sauce. A l’entrée de la salle à Lyon, les premiers arrivés faisaient bien attention de tenir leur place pour pouvoir profiter des meilleurs sièges. En entrant, on voit une scène toute nouvelle tourner afin que le projectionniste place l’image et les sous-titres au bon endroit. Pas la peine de réfléchir longtemps : c’est bien Mari en plug suit que je vois à l’écran. La pression monte. Quelques minutes passent et la projection peut enfin commencer. La scène en question est l’introduction du film. De l’inédit. Un nouveau personnage. Un nouvel Eva. Un ange. On comprend vite : Anno veut nous en mettre plein la poire. Vous avez attendu longtemps ce deuxième film ? Ne vous inquiétez pas, on ne va pas vous faire attendre : envoyons la sauce de suite.

eva3

C’était parti pour 1H40 de bonheur, d’émotions, de pleurs, de tensions, 1H40 collé au siège, 1H40 à être ébahi comme un gosse devant le festival de folie qui défile devant nos yeux. J’ai déjà ressenti des choses fortes au cinéma, mais rarement à ce point. Il faut dire que le format est particulier : j’ai déjà eu 26 épisodes plus deux films pour m’attacher à cet univers, cela crée forcément des émotions différentes d’un film de deux heures dont on ne connaît rien des personnages. Difficile d’en parler sans spoiler, je dirais donc que les scènes d’action sont dingues et jusqu’au-boutistes, qu’il faut les regarder sans se soucier du too much pour entrer dans ces instants de pure folie. Ca court, ça saute, ça saigne, et à la fin de la projection, je commençais à rêver de voir le film sur un plus grand écran. Les chansons sont pour beaucoup dans le succès des combats : la simple écoute de Fate et de The final decision we all must take suffit à mesurer ce à quoi on va avoir à faire. En dehors des combats, j’ai accueilli avec intérêt l’évolution de certains personnages, de leur caractère, de leurs intentions… Il y a toujours pas mal d’humour autour d’Asuka et de ses relations avec Shinji et Rei, ce qui fait que le métrage joue sur différents registres, et, il faut le dire, sans jamais s’y perdre. Ceux qui n’ont pas supporté les jérémiades de Shinji sur 26 épisodes arriveront même à l’apprécier, tout comme ceux qui avaient en horreur les sautes d’humeur d’Asuka. Par contre, il est sûr que des choix sont faits : certains personnages passent au second plan. A moins d’avoir une place plus importante dans les deux prochains épisodes, mais rien n’est moins sûr.

eva4

Le film, ainsi que sa fin, amène Evangelion et ses personnages vers de nouveaux horizons psychologiques et relationnels, mais aussi vers une histoire nouvelle et une fin certainement inédite. Le 21 Septembre, Evageeks relayait la rumeur (démentie) d’une sortie du troisième épisode, Quickening, en Eté 2010. Espérons. En même temps, cette rapidité priverait les fans de leur passion première : la spéculation. En attendant, il serait bien d’avoir une date pour la sortie française du film, avec plus de cinq salles si possible, et moins de problèmes que lors de la sortie d’1.0 (DVD moisis, versions qui varient selon les villes…). Tous les fans de la série et les amateurs d’animation japonaise en général méritent de voir ce film, histoire de comprendre qui est le patron. Tout ici est une claque : l’univers, les personnages, les modifications, la musique, le visuel, les combats… Malgré mon expérience légère dans la japanime que j’assume complètement, il y a des choses qui relèvent de la réaction physique et émotionnelle qui ne trompent pas. L’unanimité des avis non plus. Merci encore à Asiexpo, et en attendant la suite, je me passe et me repasse les chansons dantesques de la bande originale. AT-Fieldo, zenkai !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Luxyukiiste 52 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazine