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Les larmes de Cavendish

Publié le 08 juillet 2010 par Jeanpaulbrouchon

P1050844 Déjouant tous les pronostics - on le disait perdu d'avance pour ce Tour -, Mark Cavendish a remporté, au sprint bien sûr, la cinquième étape. C'est sa 11ème victoire sur la Grande Boucle.
Il est des coureurs cyclistes qui ne sont pas comme les autres. Mark Cavendish (Team HTC-Columbia) fait partie de cette catégorie. Ultra puissant l’an dernier avec ses six victoires d’étapes, mais aussi irrespectueux vis-à-vis de ses adversaires. Responsable, le mois dernier, d’une terrible chute au Tour de Suisse qui écarte l’allemand Haussler et le belge Boonen du Tour. N’ayant qu’un maigre palmarès à présenter depuis le début de la saison. Villipendé par beaucoup, se posant des questions sur la suite à donner à sa carrière, faisant des pieds et des mains pour que son état-major ne sélectionne pas l’allemand Greipel dans la formation du Tour et finalement ratant les deux premiers grands sprints depuis le départ de Rotterdam.

Certains, dont moi je l’avoue, et d’autres anciens coureurs qui ont pignon sur rue, pensaient que le britannique ne gagnerait pas une seule étape cette année.

Et puis est arrivé ce sprint massif de Montargis. Son équipe a eu du mal à mettre le « train » en route mais il a tout de même réussi à développer son explosivité grâce à ses équipiers Eisel puis Renshaw. Aux 200 m, il a surgi et a gagné de façon limpide ce sprint massif avec une bonne longueur d’avance sur ses suivants immédiats.

Cavendish a perdu alors aussitôt son attitude de « bad boy ». A peine descendu de sa machine, ses équipiers l'entouraient ainsi que son staff et en particulier son conseiller spécial Erik Zabel. Il est passeéde l’un à l’autre en pleurant. L’émotion fut trop forte pour ce drôle de vainqueur. Propulsé vers le plateau de la télévision, il pleurait encore, ne povait répondre aux premières questions, cachait son visage dans une serviette, était secoué de tremblements. Puis il retrouvea un peu de calme pour balbutier quelques mots. Finalement c’est Cancellara lui-même qui, d’une longue accolade et de gentilles frappes dans le dos, fit cesser cette grande émotion qui submergeait le vainqueur de l’étape du jour.

Un vainqueur qui pleure tant en direct à la télévision, c’est rare dans le Tour. Décidemment, ce coureur-là n’est pas comme tout le monde. Redeviendra-t-il ce qu’il aurait toujours du être ? Lui seul le sait. Mais on imagine le travail qu’a du effectuer son staff pour le remettre en confiance lui qui la veille avait regagné son hôtel sans ouvrir la bouche, sans prononcer la moindre parole ni à ses équipiers ni à ses amis.

Le voici maintenant nanti de onze victoires dans le Tour pour trois participations.

Quant à l’étape, une nouvelle de transition, disputée sous une forte chaleur,elle s’est déroulée suivant un scénario bien connu. Des échappés de la première heure qui ne sont rejoints qu’aux abords de l’arrivée afin de laisser la place aux routiers –sprinters.

Cancellara conserve le maillot jaune. Demain, de Montargis à Gueugnon, en partie sur les anciennes routes d’entraînement  de l’ancien double vainqueur du Tour, le suisse portera cet emblème pour la 21° fois de sa carrière.

Jean-Paul


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