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Journalistes, debout ! (suite) : 4 communiqués en + pour (et sur) Médiapart

Publié le 09 juillet 2010 par Mister Gdec

Journalistes, debout ! (suite) : 4 communiqués en + pour (et sur) Médiapart

(source de l’image ICI)

La presse en ligne solidaire de Mediapart

09 Juillet 2010 Par
La rédaction de Mediapart">La rédaction de Mediapart

Face à la diabolisation permanente d’Internet, face à la campagne haineuse contre les sites d’information orchestrée dans la majorité, face à l’injure et l’outrance, deux syndicats d’éditeurs et le Forum des sociétés de journalistes ont publié le témoignage de leur soutien à Mediapart.

Communiqué du Spiil

La presse en ligne solidaire de Mediapart

Suite aux attaques dont les medias sur internet ont été l’objet ces derniers jours, le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) souhaite rappeler que la presse en ligne est, d’abord et avant tout, de la presse. Elle s’appuie strictement sur les mêmes droits et devoirs que la presse papier.

Le Spiil tient aussi à souligner que cet alignement du statut d’éditeur de presse en ligne sur celui d’éditeur de presse papier a été mis en œuvre le 1er juin 2009 par le gouvernement de M. Nicolas Sarkozy, suite aux Etats généraux de la presse écrite. Ce que semblent avoir oublié plusieurs responsables politiques de la majorité, en critiquant la zone de non droit que serait, d’une manière générale, « l’internet ».

Depuis un an maintenant, les sites de presse en ligne sont soumis, comme les publications papier, à l’aval et au contrôle de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), organisme placé sous l’autorité du ministère de la culture et de la communication.

Le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) participe activement aux travaux de la CPPAP où il est représenté par Edwy Plenel, fondateur du site Mediapart. Les sites de presse en ligne, reconnus par la CPPAP, sur la base de critères identiques à ceux de la presse papier, sont donc des organes de presse responsables qui appliquent les règles déontologiques de la profession.

Dans ce contexte, les attaques lancées contre les informations du site Mediapart, accusé de colporter des ragots et des rumeurs par le seul fait qu’il est diffusé sur l’internet, sont donc irresponsables, et montrent une méconnaissance totale du statut de la presse en ligne.

Créé à l’automne 2009, le Spiil (www.spiil.org) représente une soixantaine d’éditeurs de presse en ligne.

Communiqué du groupement des éditeurs de services en ligne (Geste) :

Non, nous ne sommes pas des irresponsables !

Depuis quelques jours, les éditeurs de presse en ligne, et Internet d’une manière générale, font, dans le cadre de l’affaire Woerth/Bettencourt, l’objet de violentes attaques de la part de nombreuses personnalités politiques. Ces agressions tentent à décrédibiliser notre profession en nous faisant passer pour des irresponsables, colporteurs de ragots, bien loin de la réalité d’une profession organisée et parfaitement responsable.

L’éditeur de presse en ligne est en premier lieu un éditeur de presse

Internet devenu un mode de communication incontournable, les éditeurs de presse n’ont eu d’autre choix que de se l’approprier, non pas en tant que nouvel Eldorado mais en tant que nouveau canal de diffusion.

Cette mutation s’est accompagnée de nouveaux usages et de nouvelles manières de travailler, sans pour autant dispenser les éditeurs de leur devoir de respect des règles juridiques préexistantes et applicables en ligne.

Rappelons qu’Internet n’a jamais été une zone de non droit, les éditeurs de presse, eux, ont toujours milité pour un exercice responsable de leur métier, que ce soit par le biais de l’autorégulation ou par des actions ayant permis d’obtenir notamment la création en 2009, d’un statut d’éditeur de presse en ligne.

L’exercice d’une activité en ligne ne dégage les éditeurs de presse d’aucune responsabilité incombant à un éditeur de presse traditionnelle. De la même manière, ils disposent des mêmes droits, le droit à l’information et la liberté d’expression étant également pleinement applicables en ligne.

Enfin, la majorité des sites de presse en ligne emploient des journalistes, pour la plupart issus de la presse traditionnelle, également conscients des devoirs et des droits dont ils bénéficient sans considération du support.

Internet bénéficierait-il d’un régime de défaveur ?

Force est de constater que toute révélation par la presse d’« affaires » touchant le milieu politique s’accompagne presque instantanément d’une critique acerbe de la part des principaux mis en cause, ne visant non pas le contenu publié mais le contenant.

Si ces critiques restent, en général, tempérées lorsqu’il s’agit de médias traditionnels, le droit de répondre et de se défendre, dont jouit tout individu, se mue systématiquement en une diatribe contre Internet, et tout particulièrement contre les sites d’informations, lorsqu’une telle information est publiée en ligne. Cette hostilité des politiques envers le principal moyen de communication utilisé dans le monde n’a d’équivalent que leur incompréhension face à cette technologie.

L’utilisation de termes aussi graves que « méthodes fascistes » ou « presse des années 30 » injurie et jette le discrédit sur une profession entière au seul prétexte qu’elle exercerait son activité en ligne.

Chaque jour, près de 15 millions de Français s’informent via la presse en ligne. Les politiques ne peuvent aujourd’hui se contenter de mépriser notre profession au prétexte qu’elle ne donnerait pas les informations que ceux-ci souhaitent diffuser.

Communiqué du Forum des Sociétés de journalistes

Le Forum des Sociétés de journalistes (FSDJ) est indigné par les propos de Xavier Bertrand et d’Eric Raoult concernant le travail de nos confrères de Mediapart sur l’affaire Woerth/Bettencourt.

Evoquer des « méthodes fascistes » comme l’ a fait le secrétaire général de l’UMP ou estimer que Mediapart « pourrait être implanté à Cuba » selon Eric Raoult sont des allégations extrêmement graves et d’une médiocrité navrante.

Ces propos ne grandissent pas les hommes politiques qui les prononcent. Ils ne font que traduire la panique qui sévit au sommet de l’Etat et sa volonté de tenter de discréditer, même de la façon la plus odieuse, les médias quand il ne peut les contrôler.

Communiqué d’Internet sans frontières

Les attaques que subit Mediapart.fr depuis le déclenchement de l’affaire Woerth Bettencourt sont indignes de notre démocratie.

Christophe Ginisty, président de l’association Internet sans frontières souhaite lancer un appel solennel : « Dans un pays qui fut à la pointe de la liberté d’informer en promulguant la grande loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, nous ne pouvons tolérer que des responsables politiques, élus de la République, puissent proférer les accusations de fascisme et « poubelle » à l’encontre d’un site d’information.

La presse sur Internet est parfaitement légitime et les journalistes qui la composent font le même travail que leurs confrères d’autres médias. Il est totalement aberrant de tenter d’établir une distinction, voire une échelle de valeur entre les journalistes, suivant qu’ils s’expriment sur Internet, sur papier ou à la radio. A travers les attaques contre Mediapart, ce sont nos libertés individuelles qui sont menacées et c’est toute la presse qui est visée par ces attaques politiques et avec elle tous les journalistes qui font leur travail en toute indépendance. »

Comme l’écrit fort justement Edwy Plenel dans son éditorial :

« Parce que la presse en ligne a désormais gagné en reconnaissance et imposé son indépendance, parce qu’on ne peut plus ignorer le travail d’enquête des journaux numériques, parce qu’Internet abrite un journalisme de qualité, aussi rigoureux qu’audacieux, parce que la culture participative et interactive du Web permet de regagner la confiance et de retrouver l’adhésion des lecteurs, pour toutes ces raisons que nous ne sommes évidemment pas les seuls à incarner, Mediapart fait aujourd’hui les frais publics et violents de cette attitude présidentielle, profondément contraire aux principes démocratiques. Ce faisant, ce n’est pas seulement un métier que le pouvoir actuel met en cause, mais la démocratie qu’il dédaigne et affaiblit. »

Internet sans Frontières appelle tous les partisans du droit à l’information, de la liberté de la presse et de la liberté d’expression à se mobilier pour défendre la démocratie française.

Internet sans Frontières appelle toutes les organisations qui le souhaitent à se regrouper au sein un collectif pour la défense du droit à l’information et la liberté de la presse à l’heure du numérique.

Internet sans Frontières propose à toutes les organisations qui le souhaitent de réfléchir à la rédaction d’une grande loi sur le droit de l’information et la liberté d’expression à l’ère du numérique.


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