Magazine Rugby

Un coup sur le "Bokal"

Publié le 11 juillet 2010 par Ansolo

Les Springboks sont arrivés en Nouvelle-Zélande avec un certain nombre de certitudes. Précédés par quelques saillies "Peter-de-Villieraines", rendus confiants par des victoires obtenues sur la France et l'Italie, les Sud-Africains pensaient sans doute avoir quelque chance de l'emporter au pays du Long Nuage Blanc.

Le moins que l'on puisse dire est que les coéquipiers de Richie McCaw ont donné la leçon aux champions du monde en titre, et rappelé qu'en rugby, l'humilité n'est jamais un vain mot.

Les débats n'ont paru équilibrés que quelques minutes, le temps pour les Blacks de se régler. Au bout d'une vingtaine de minutes, il ne faisait plus guère de doute que la journée serait rude pour les hommes de Peter de Villiers. Battus dans l'intensité, semblant subir malgré une défense apparemment bien réglée, les Boks ont de plus été dominés en mêlée et sévèrement contrecarrés en touche. Et comme c'est presque toujours le cas lorsqu'ils sont pris sur leurs points forts, les Sud-Africains ont parus incapables de réagir correctement.

Et ce n'est pas le retour de Bakkies Botha qui a changé quoi que ce soit. Au contraire, le deuxième ligne qui n'a toujours pas compris que l'agressivité mal utilisée était vaine, a été l'un des principaux responsables de la défaite. Sorti sur carton pour s'être fait justice lui même sur le demi de mêlée adverse, le géant vert à regardé ses coéquipiers encaisser un essai et laisser du jus en défendant à quatorze contre quinze. Au passage, Botha se retrouvera suspendu neuf semaines...

Chez les Blacks, on a pu apprécier ce qui est la marque de fabrique de cette équipe : le soutien permanent, que ce soit sur les rucks ou dans le jeu courant. En plus d'une belle activité en conquête, les joueurs à la fougère ont démontré leur talent offensif. Les lignes arrières affichent une belle complémentarité (en particulier la paire de centres Nonu - Smith), et peuvent compter sur la troisième ligne pour les aider à mettre le feu (et le jeu) aux quatre coins du terrain.

Au final, les Blacks ont inscrit quatre essais, variés dans leur construction (deux par les avants, deux par les trois-quarts) et symboliques de la belle homogénéité de cette équipe. Elle revient aux fondements historiques de ce jeu, quand les numéros dans le dos ne comptaient pas vraiment, tout en étant remarquable de précision défensive.

Avec cette valise, les Springboks vont sans doute revenir sur terre. Les victoires de juin contre une Italie pâlotte et une France faiblarde se sont révélées totalement anecdotiques au regard de ce premier match du Tri-Nations. Peter de Villiers va, on l'espère, retrouver un peu d'humilité et travailler pour ne pas revivre, dans deux semaines, le même cauchemar.

Mais il sera difficile aux Boks d'inverser la tendance, tant leur jeu stéréotypé parait inefficace contre des Blacks capables d'utiliser le moindre ballon rendu au pied.

On pourra toujours prétexter un "jour sans" de leur part. Mais le jeu proposé par les Blacks samedi n'est pas loin de nous convaincre que si les Sud-Africains persistent ainsi, en continuant de privilégier une tactique fondée sur les coups de pied, ce ne sont pas de chandelles qu'ils devront allumer en 2011, mais des cierges, pour espérer conserver leur titre.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ansolo 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines