Magazine Culture

Arthur Schopenhauer : L'art d'avoir toujours raison

Par Gangoueus @lareus
Arthur Schopenhauer : L'art d'avoir toujours raisonIl ne faut jamais être susceptible lorsqu'il vous est fait don de quoique ce soit. Notre esprit torturé peut nous conduire dans des voies sans issue. L'art d'avoir raison de Schopenhauer fait partie de la vingtaine d'ouvrages que mes anciens collègues - d'une mission que j'ai menée du côté d'Issy-les-Moulineaux - m'ont offerts lors de mon pot de départ.  Chaque fois que je prends un livre dans cette série, c'est l'occasion de repenser à ce projet passionnant et à l'ambiance sympathique qui prévalait sur notre open space...
Naturellement, le titre de cet ouvrage a retenu mon attention. On ne peut s'empêcher de se demander si ce traité de philosophie a été choisi à dessein, dans le but de m'encourager à palier à quelque lacune... Allez savoir. 
Est-ce que j'aime avoir raison ? Quelle est mon attitude quand les joutes verbales se déploient,  lorsque  durant des discussions de salon, des inepties sont balancées et qu'elles me supplient de les démonter (si j'en suis cap)?
A vrai dire, je ne m'étendrai pas sur la question, mais sur le texte du philosophe allemand qui développe la question de la dialectique éristique, à savoir l'art d'avoir toujours raison. Le sujet m'a paru intéressant car il m'a toujours semblé évident, à prime abord, que l'objet premier d'une discussion est la recherche d'une vérité. Et que cette quête se traduit par une écoute de l'autre mais également par la défense de mes points de vue quand les arguments de l'adversaire ne tiennent pas la route.
Toute discussion n'a pas pour but la défense d'une vérité. S'appuyant sur la réalité de la nature humaine, loin de mon regard faussement naïf, Schopenhauer affirme ceci :
Car la nature humaine veut que, lors d'une pensée en commun, un dialegesthai, c'est à dire une communication d'opinion (à l'exclusion des discussions historiques), si A s'aperçoit que les pensées de B relatives au même objet diffèrent des siennes, il n'examine pas sa propre pensée pour en découvrir la faute, mais suppose que celle-ci se trouve dans la pensée d'autrui. Autrement dit, l'homme est par nature convaincu d'avoir raison...
Page 66, Edition Circé, collection Poche
C'est sous cet angle que Schopenhauer propose 38 ficelles, 38 stratagèmes pour avoir toujours raison, en étant souvent d'une mauvaise foi sidérante. A la lecture des stratagèmes, j'ai retrouvé des procédés connus, mais également des techniques de manipulation de l'interlocuteur ou - plus sournois encore - de renversement de l'auditoire qui assiste à la controverse, car la victoire dans une dispute consiste également à gagner la foule à sa cause.
Cette lecture s'est donc avérée instructive car si je ne pense pas l'utiliser pour avoir systématiquement raison, ce qui est d'une vanité sans nom car cela implique la négation de l'autre, elle me semble judicieuse pour comprendre les manipulations de l'adversaire, et démanteler la stratégie sournoise de l'interlocuteur de mauvaise foi.
Le cadre de l'application de ce traité dépasse celui du cercle familial, pour s'étendre au milieu universitaire ou professionnel.
Intéressant! Beau cadeau !
Arthur Schopenhauer, L'art d'avoir toujours raison
Edition Circé, 120 pages, 1ère parution en 1830

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Gangoueus 8178 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines