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Publié le 11 juillet 2010 par Jlhuss

Étape 8 : Station des Rousses – Morzine-Avoriaz.

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benjamin : Ce fut Schleck… belle victoire mais aussi succès du bluff (de Contador). Et fin d’une époque…

… avec le crépuscule d’Armstrong qui s’est viandé deux fois sans raison particulière, ce qui est en général le signe d’un manque de lucidité du à la fatigue. Le “vieux” a-t-il craqué mentalement ou a-t-il volontairement laissé filer 10 minutes sur les autres cadors une fois sûr qu’il ne pourrait raccrocher ? Parce qu’une fois largué, il a donné l’impression de simplement “grimper au train” : sachant que le Tour était perdu pour lui, il se serait ainsi donné “un peu d’air” pour obtenir sans trop de difficulté un “bon de sortie” et quitter éventuellement l’épreuve sur un succès d’étape


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Chapeau pour ses déclarations à l’arrivée : il n’a pas joué les pleureuses, il n’a pas invoqué la fatalité, les évènements, etc. Il se sentait relativement bien au départ, il est tombé tout seul, ensuite il a été battu par plus costauds que lui.

Et devant, que se passait-il ? Belle échappée du matin qui aurait pu réussir… si le vieux n’avait justement pas craqué ! Mais la perspective de le mettre définitivement hors-course ne pouvait qu’inciter à rouler vite et fort. On avait parlé, avant le départ, de la faiblesse supposée d’Astana… Or Contador était de loin le mieux entouré même s’il ne devait pas être au mieux aujourd’hui. Fort intelligemment, il a mis ses équipiers “à la planche” (Navarro a réalisé un numéro d’anthologie, que les non spécialistes n’ont sans doute pas relevé et qui ne laissera évidemment pas de trace dans les palmarès, mais qui était une débauche d’efforts bien supérieure à un numéro de vainqueur). Le train d’enfer du peloton des cadors mené par les Astana, qui a décramponné Mimosa en plus d’Armstrong et d’autres outsiders avait pour but d’empêcher des démarrages trop fulgurants. Mission accomplie.

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Il y en eut quand même quelques tentatives, et Contador a répondu à chaque fois… mais de manière peu impériale. Le dernier flingue, de Sanchez, contré par Andy Schleck est allé au bout et Schleck a réglé le sprint sans peine, donnant une impression de puissance étonnante et piquant 10 secondes à Contador. Facilité si étonnante qu’on se pose légitimement la question de savoir pourquoi il n’a pas tenté de faire le ménage en attaquant plus tôt ! Sa réponse, un peu décevante : “j’ai un plan et je compte m’y tenir”… On peut imaginer que quand on a une opportunité de grappiller quelques dizaines de secondes, il vaut mieux ne pas l’abandonner. L’avenir dire s’il a eu raison.

On a posé la même question à Cadel Evans (qui prend le maillot jaune) et la réponse a été nette : “j’étais déjà bien content de suivre, surtout avec ma chute matinale” (spectaculaire). Très belle étape, passation de pouvoir et résultat final toujours aussi incertain : non, Contador n’a pas gagné, au vu de la prestation d’Andy Schleck. Que c’est agréable, un Tour qui n’est pas joué d’avance !

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Les “planqués dangereux” : MENCHOV qui se fait oublier et qui est toujours là de même que Jurgen VAN DEN BROECK. Un sacré coup de Chapeau à Ryder HESJEDAL toujours au contact, qui a du se battre seul ou presque et bien sûr à Chavanel qui avait les jambes trop lourdes pour espérer quoi que ce soit avec un cador comme Armstrong attaqué.

Demain, jour de repos qui en aidera quelques-uns, mais qui peut jouer des tours à d’autres parce qu’après demain, ce sera encore pire, si on en croit le tracé de l’épreuve.

Aujourd’hui, les délais d’élimination étaient de 44 mn et apparemment tout le monde est rentré dans les temps (le dernier à 32 mn 52)

Le vélo pour les nuls
les journées de repos.

Dans les grands tours, elles précèdent en général la pire étape des Alpes et des Pyrénées. Bien utiles pour se reposer, pour hâter des cicatrisations, pour évacuer les lactates par une double ration de massages, pour recharger en glycogènes.

Mais “fausses amies”, quand les coureurs négligent de rouler, repos ou pas repos. La plupart du temps ils font une sortie de 50 à 60 km pour garder le rythme, faciliter le “décrassage” en tournant vite sur petits braquets et ceux qui s’en abstiennent – en général contraints et forcés du fait de l’épuisement total ou d’une blessure à soigner – sont souvent cueillis froid par le départ du lendemain qui est alors une terrifiante galère.

Les grands anciens.

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Lucien Aimar, un des coureurs les plus intelligents que le peloton ait connus, qui compensait une carence relative en capacités physique par une intelligence, un sens de la course hors du commun (seul Stablinski l’égalait en ce domaine).
Ce fut aussi un des meilleurs descendeurs de tous les temps.

Rick Van Looy, sprinter fabuleux au palmarès fantastique. 

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Le Chat : Très rassurante et spectaculaire cette étape avant repos. On a pu constater que des coureurs effectivement de moins en moins « chargés » comme on dit pudiquement, montrent les limites « humaines ». Le commentateur de l’ancien temps s’énerve, « pourquoi n’attaque-t-il pas ? Là ! Maintenant ! C’est le moment ! … »

Mais parce qu’il est cuit mon bon, tout simplement … C’est plus humain, plus normes. Un Tour débarrassé de la seringue et des artifices excessifs, serait  sans doute encore beaucoup plus spectaculaire, avec des retournements imprévus.

Peut-être, sans doute, Shleck a-t-il manqué de témérité ? Mais pouvait-il plus ?

Ça me plaît mieux. On a l’impression d’avoir à faire à des grands champions mais pas des extra-terrestres sous médocs.

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La Fin d’un règne, celui d’Armstrong, c’est là aussi une autre leçon : il ne faut pas dépasser la limite, s’accrocher aux branches, livrer un combat inutile de trop. Armstrong n’avait plus rien à prouver, il aurait pu éviter de sortir par la petite porte. Rien n’est fait mais ça sent fortement la « punition ». « Le tour est fini pour moi mais je vais profiter » … du paysage sans doute ! Pour les journalistes “hyènes” c’est du tout bon et ils n’hésitent pas à braver les coups pour l’interview du déchu.

Côté “djeunes”, A.Schleck a belle allure et si le caractère se met à suivre, il pourrait faire un beau futur gagnant.

L’ainé du jour : Raphaël Géminiani

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Demain ! Repos … Mais Sarkozy sur France 2 avec Pujadas !


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